• Passer à la navigation principale
  • Passer au contenu principal
  • English
Presse
  • Accueil
  • Institut
    • Espèces méditerranéennes
      Udotée
      Tripterygion rouge
      Sublet
      Spirographe
      Sparaillon
      Siphonostome
      Seiche
      Serran écriture
      • Présentation
      • › En quelques mots
      • › Médiation internationale
      • › Plus de 50 ans d'histoire
      • L'équipe
      • › Organisation
      • L'aquarium
      • › Présentation
      • › Informations pratiques
      • › Espèces méditerranéennes
      • › Biotopes méditerranéens
      • Un site naturel d'exception
      • › Île des Embiez
      • L'association
      • › Conseil d'administration
      • › Comité d'honneur
      • › Devenir membre
  • Recherche
    • Programmes de recherche
      LIFE Pinnarca
      MaCoBioS
      Herbiers de posidonie du site [...]
      Nouvel Aliment Innovant pour [...]
      ADN environnemental (ADNe)
      Ich.T.O.
      Podestat
      Aquaculture multitrophique in [...]
      • › Programmes de recherche
      • › Centre de recherche
      • › Communication scientifique
      • › Coopération internationale
      • › Take OFF, Take Ocean For Future
  • Sensibilisation
    • Enjeux environnementaux
      Climat
      Biodiversité
      Solutions fondées sur la nature
      Ressources vivantes
      Gouvernance
      Méditerranée, océan modèle
      • › Médiation scientifique
      • › La Lettre d'information
      • › Médiathèque
      • › Revue de Presse
      • › Enjeux environnementaux

Articles

L’agenda de l’Institut Océanographique Paul Ricard à l’UNOC3 à Nice

L’Institut Océanographique Paul Ricard sera présent à l’UNOC3 à Nice ainsi qu’aux événements qui auront lieu en amont à Nice et à Monaco. En juin 2025, plus de 10 000 membres de la communauté Océan sont attendus pour ces grands événements.

  • du 3 au 6 juin : One Ocean Science Congress (OOSC)

Nous serons présents aux sessions notamment avec l’IUCN pour présenter notre action Aquabios et le rapport Building climate resilience with blue ecosystems.

  • le 7 juin : Coalition Ocean Rise and Coastal Resilience Conference

  • le 7 et 8 juin : Blue Economy and Finance Forum (BEFF)

Patricia Ricard sera présente à la table ronde “Fisheries and Sustainable Aquaculture” – “Scaling What Works – Insights from the Field”

  • le 8 juin : Women Actions For The Ocean (WAO)

Pour la Journée mondiale de l’Océan, l’événement Women Actions For The Ocean continuera de mettre en avant des solutions concrètes et des exemples de réussite de femmes de tout horizon pour faire face au changement climatique et à la perte de la biodiversité marine.

  • du 9 au 13 juin : United Nations Ocean Conference (UNOC3)

Participation à de nombreux événements, sessions de haut-niveau et projections de films avec nos partenaires IUCN, Plateforme Océan et Climat, Let’s be nice for the Ocean, Pôle Mer Méditerranée notamment pour la Journée Méditerranée le 10 juin. Présentation du rapport Building climate resilience with blue ecosystems.

Lancement du Groupe d’Action Local pour la Pêche et l’Aquaculture (GALPA) 

Le 5 mars 2025, une trentaine de partenaires se sont réunis pour la réunion de lancement du GALPA Côte d’Azur : une démarche collective portée par l’’Institut Océanographique Paul Ricard, fruit de partenariats du secteur public et privé en faveur d’une économie bleue durable.

Cela a été l’occasion de valider les membres du comité de sélection de projet et de présenter les premiers projets qui seront développés sur le territoire.

C’est l’une des priorités du FEAMPA (Fond Européen pour les Affaires Maritimes la Pêche et l’Aquaculture) qui soutient en particulier la petite pêche côtière et promeut l’aquaculture.

Comme pour la période 2014-2020, la gestion du FEAMPA est partagée entre l’Etat et les Régions.  Il s’agit du 3ème programme de développement local et pour la première fois le territoire des Alpes maritimes sera couvert par ce programme.

Restez connectés pour découvrir les actions de l’Institut Océanographique Paul Ricard dans le domaine de l’aquaculture !

Découvrez le site officiel du GALPA.

De la Journée Internationale des droits des femmes… à la Journée Mondiale de l’Océan !

Le lancement de la campagne Women Actions For The Ocean (WAO) s’est tenu vendredi 7 mars à l’Assemblée nationale, grâce au soutien de la députée Eléonore Caroit. L’évènement WAO se tiendra le 8 juin à Nice, lors de la Journée Mondiale de l’Océan, dans le cadre de la 3ème Conférence des Nations Unies sur l’Océan (UNOC3).

En cette veille de journée internationale des droits des femmes, ce vendredi 7 mars a marqué le lancement institutionnel de WAO à l’Assemblée nationale. L’objectif de l’initiative : mettre en avant des solutions concrètes et des exemples de réussite de femmes de tout horizon pour faire face au changement climatique et à la perte de la biodiversité marine.

Du 8 mars au 8 juin, vous découvrirez des portraits vidéos de femmes engagées partout dans le monde pour la préservation de l’Océan. Ces témoignages d’actions impactantes jalonneront le calendrier international et enrichiront le débat jusqu’à l’évènement WAO du 8 juin à l’UNOC3, où un documentaire final sera exposé et des panels thématiques approfondiront les conversations.

Un immense merci pour leur présence aujourd’hui à : Françoise Gaill (Towards IPOS (International Platform for Ocean Sustainability)), Loreley Picourt (Ocean & Climate Platform), Rym Benzina Bourguiba (La Saison Bleue), Patricia Ricard (Institut Océanographique Paul Ricard), Valérie VERDIER (IRD), Cristina Tebar Less (Women for Sea), Lilou Sciortino Monaco, Salomé Sifaoui (membres de l’équipe spéciale de l’Ambassadeur pour l’UNOC3), Agathe Laurent, Leslie Valloir (Assemblée nationale), Emilie Siguier et Rose M. (Institut Océanographique Paul Ricard). Et à toutes celles qui ont rejoint le mouvement plus globalement !

En ce qui concerne l’Institut Océanographique Paul Ricard, ne manquez pas les vidéos à venir de Patricia Ricard.

Restez connecté.e.s sur les réseaux sociaux pour suivre cette campagne ! #WAO #UNOC3

Aquabios présenté aux Journées Mer, Horizons et Santé à Nice

Cet événement organisé par le Pôle Mer Méditerranée a été une belle opportunité d’explorer les liens essentiels entre l’océan et notre bien-être à Nice. Le Pôle Mer Méditerranée agit pour développer durablement l’économie maritime et littorale, sur le bassin méditerranéen, en Europe et dans le reste du monde.

En région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur, Occitanie et Corse, le pôle fédère près de 500 membres, autour de thématiques maritimes et littorales à forts enjeux sociétaux et environnementaux, les acteurs scientifiques et économiques.
L’objectif ?  Construire une économie bleue décarbonée et souveraine, porteuse de croissance durable et d’emplois d’avenir.

Patricia Ricard était présente à la première table ronde de la journée intitulée Ressources biologiques marines et santé : Innovations et Perspectives aux côtes de Bertrand WENDLING (Directeur général, OP SATHOAN), Jerôme HEMAR (Directeur général, Aquafrais Cannes), Véronique RAOUL (CEO, Inalve), Adrienne EGGER (Agent des pêches, Food and Agriculture Organization (FAO).

Les experts de l’Institut Italien pour la Recherche et la Protection Environnementale et de l’Institut Océanographique Paul Ricard, Isabella Buttino et Leo Davies, ont quant à eux présenté avec passion leurs recherches sur la richesse et les bienfaits de l’océan ainsi que le nouveau programme européen Aquabios qui a pour objectif la recherche & développement pour une aquaculture biologique et durable.

Ce programme porte sur l’identification d’espèces de zooplanctons et phytoplanctons locales (dans la zone d’intervention des différents partenaires) et l’évaluation de leur potentiel aquacole.  Selon leur caractéristiques biologiques, l’idée est de démarrer des productions expérimentales des espèces identifiées puis de les tester dans le cadre d’élevages d’espèces aquacoles (tous les stades de vies sont envisagés).

Il s’agit d’un financement Européen Interreg Maritimo – France Italie. Les partenaires sont donc variés (centre de recherche publique et services de l’état, universités, instituts, start ups et coopératives).

Pour en savoir plus sur ces solutions de demain, cliquez ici.

Une écloserie inaugurée à Mbodiène pour faire de l’aquaculture une filière d’avenir

L’Institut Océanographique Paul Ricard a participé à la création d’une écloserie au Sénégal en partenariat avec la Fondation Veolia en février 2025.  Patricia Ricard était présente. Retour sur l’événement avec son témoignage.

« Je suis ravie d’annoncer la récente inauguration de l’écloserie piscicole de Mbodiène au Sénégal, un projet innovant auquel j’ai eu l’honneur de participer en tant que présidente de l’Institut Océanographique Paul Ricard.

Cette initiative, menée en collaboration avec la Fondation Veolia, l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, l’Agence Nationale de l’Aquaculture (ANA) et le Comité Interministériel de Lutte contre les Migrations Irrégulières, fruit donc d’un partenariat public – privé, vise à promouvoir une aquaculture durable tout en renforçant les capacités locales, créant des emplois ruraux pour les femmes et les jeunes qui pour beaucoup tentent de quitter le pays et meurent sur la route.

L’écloserie est dotée d’une capacite de production d’environ 800 000 alevins par an, associe aquaculture et maraîchage pour répondre aux défis du changement climatique, créer de la valeur économique, respecter l’environnement et garantir la sécurité alimentaire. Ce programme répond déjà à dix des 17 objectifs de développement durable de l’ONU.

Je tiens à souligner l’importance du transfert de compétences dans le domaine de l’aquaculture au Sénégal, afin de favoriser l’autonomie économique et de créer des opportunités pour les communautés locales.

Cette écloserie est également une école, pour les jeunes et ceux qui n’ont pas pu y aller jeune. Comprendre le vivant, c’est assurer un avenir sain pour les générations futures. Nous travaillons à developper des boucles vertueuses, comme la permaquaculture, qui recrée les chaines trophiques et alimentaires, garantissant ainsi une production de qualité et traçable.

Je suis convaincue que ce projet contribuera significativement au développement durable du Sénégal et servira de modèle pour des initiatives similaires à travers le monde.

Pour approfondir le sujet, voici une vidéo où je m’exprime sur le transfert de compétences dans le domaine de l’aquaculture au Sénégal »

L’océan présent aux discussions du World Government Summit

Retour sur le World Government Summit 2025 à Dubaï. Patricia Ricard, présidente de l’Institut Océanographique Paul Ricard a rejoint le panel « Ocean without Waste » pour discuter du rôle de la gestion des déchets dans la protection des océans. Un grand merci à H.E. Dr. Amna Al Dahak, Ministre du changement climatique des Émirats arabes unis qui a introduit la session.

Si l’IA et les technologies ont été un sujet phare, l’Océan a vraiment eu sa place lors de ces journées.

Cet événement prestigieux a rassemblé des leaders mondiaux, décideurs politiques et innovateurs pour discuter des défis et des opportunités les plus pressants qui façonnent l’avenir de la gouvernance et de la durabilité.

Une voix forte pour la protection de l’Océan : la présence de Patricia Ricard a souligné le rôle essentiel de la préservation et de la durabilité de l’Océan dans l’élaboration des politiques futures. Alors que le changement climatique et la dégradation de l’environnement s’accélèrent, les discussions sur les solutions durables n’ont jamais été aussi urgentes.

Le sommet de cette année a eu pour thème « Façonner les gouvernements de demain », ce qui permet de voir comment la collaboration mondiale peut entraîner des changements positifs pour notre planète.

 

La Lettre de l’Institut : protéines bleues, clé de la sécurité alimentaire ?

D’ici 2050, il faudra nourrir 10 milliards d’êtres humains.

La notion de sécurité alimentaire, le « zéro faim », sont donc bien au coeur des Objectifs de Développement Durable, définis par l’Organisation des Nations Unies, véritable feuille de route des États vers un développement durable à l’horizon 2030.

Près de 3,3 milliards de terriens dépendent aujourd’hui des ressources aquatiques pour leur alimentation.

Pour subvenir aux besoins de tous, les apports en « protéines bleues » (animaux, plantes aquatiques, algues, prélevés ou cultivés en eau douce ou en milieu marin) vont prendre une part de plus en plus importante dans notre alimentation. La demande mondiale dans ce domaine, estime le Blue Food Assessment, devrait ainsi doubler d’ici 2050.

Mais pour la satisfaire, nos modes de production actuels ne sont pas satisfaisants et suffisants. La surexploitation des océans ne permet plus de puiser indéfiniment dans nos ressources halieutiques. Il nous faut aussi composer avec le changement climatique et son impact sur la biodiversité.

C’est donc du côté de l’aquaculture et de la pisciculture qu’il s’avère urgent de développer des solutions durables, et innovantes, en s’écartant d’une aquaculture intensive telle qu’on l’a connue pendant des décennies, et qui faisait elle-même peser sur les écosystèmes une pression trop forte.

Il est urgent d’innover, de changer de paradigme à la recherche de solutions durables !

La nouvelle unité de recherche aquacole dont vient de se doter l’Institut océanographique Paul Ricard lui permet aujourd’hui d’apporter sa contribution à la sécurité alimentaire, tout en respectant mieux notre environnement. Plusieurs programmes consacrés à la durabilité d’une aquaculture innovante sont actuellement en cours sur le site des Embiez.

Le dossier de cette édition recueille l’expertise de scientifiques de renom à l’Institut de recherche pour le développement (IRD) : Philippe Cury et Olivier Dangles, et vous invite à découvrir le travail des chercheurs de l’Institut océanographique Paul Ricard.

Bonne lecture.

Télécharger la Lettre

Restauration écologique des salins des Embiez

Dans le cadre du programme SAR-LAB*, Site Atelier de Restauration écologique de la Lagune du Brusc, les anciens salins font actuellement l’objet d’une action de restauration. La faune et la flore typiques des milieux lagunaires, après le rétablissement de la circulation d’eau, colonisent à nouveau le site !

Les échanges d’eau entre la lagune du Brusc et les anciens salins, exploités jusqu’aux années 30, puis transformés en jardin aquatique par Paul Ricard, se sont peu à peu interrompus au fil des décennies. Faute de renouvellement d’eau suffisant, l’écosystème s’est alors rapidement dégradé. Mais en janvier 2020, un canal équipé d’une martelière a été aménagé, et l’eau remise en circulation. Très vite, s’est amorcé un retour vers des conditions environnementales favorables à la revitalisation du site, qui remplit à nouveau de nombreuses fonctions écologiques.

Une zone de nurserie pour les poissons

Juvénile de sar à museau pointu, Diplodus puntazzo, l'une des nombreuses espèces des zones lagunaires. (Ph. A. Vion)
Juvénile de sar à museau pointu, Diplodus puntazzo, l’une des nombreuses espèces des zones lagunaires. (Ph. A. Vion)

22 espèces de poissons, recensées par l’équipe de l’Institut, profitent aujourd’hui de ses petits fonds, abrités et riches en herbiers de cymodocées et de zostères : les juvéniles y trouvent à la fois un abri qui les protège des prédateurs et une nourriture abondante. Dorades, sars, crénilabres, mulets, loups, ou encore athérines, parmi d’autres espèces, y passent les premiers mois de leur vie, avant de rejoindre la lagune, et la pleine mer, lorsqu’ils ont atteint leur taille adulte. Cette fonction de nurserie retrouvée est particulièrement importante pour le maintien des populations des petits fonds côtiers.

Un lieu de vie pour nombre d’espèces d’oiseaux

Le site est également un lieu de vie et de rassemblement pour une douzaine d’espèces d’oiseaux emblématiques des côtes méditerranéennes. On y trouve plusieurs espèces d’aigrettes et de chevaliers, mais aussi des martin-pêcheurs, des goélands bruns, des hérons cendrés, des mouettes rieuses, des canards colverts, des petits gravelots, des courlis cendrés, des échasses blanches, ainsi que des flamants roses. La zone est pour eux un lieu d’alimentation mais aussi de repos.

Une flore typique des zones lagunaires

Outre les herbiers marins qui s’épanouissent sous la surface, les abords du site voient également se développer, à terre, ce que l’on appelle des plantes halophiles, parfaitement adaptées à un milieu salé. Selon les espèces, certaines survivent à quelques embruns, tandis que d’autres sont capables de vivre avec les racines complètement immergées. Leur tolérance au sel détermine ainsi leur localisation dans ces zones parfois hostiles.

En moins de deux ans, le site a déjà retrouvé une partie de ses fonctions écologiques, comme en témoignent les observations régulièrement menées par les équipes de l’Institut.

Herbier de cymodocées, plante marine typique des milieux lagunaires. (Ph. P. Lelong)

* Le programme SAR-LAB est financé par l’Agence de l’Eau Rhône Méditerranée Corse et mené par l’Institut océanographique Paul Ricard.

Programme SAR-LAB

Photo d’ouverture, P. Lelong.

Science de la durabilité : le « carré magique » de la transformation

Dans le cadre du livret de l’IRD consacré à la science de la durabilité, « Comprendre, co-construire, transformer », Patricia Ricard intervient sur le thème des structures de partenariats et des collaborations intersectorielles aujourd’hui indispensables pour passer de la « volonté de transition » à la « mise en oeuvre de la transformation » dans l’élaboration et la mise en oeuvre de projets innovants.

Fiche N°17, par Patricia Ricard, Institut océanographique Paul Ricard, Île des Embiez, France

Mise en contexte

L’accélération des enjeux de durabilité au sein des secteurs économiques et le passage de la volonté de transition à l’action de transformation nécessitent la mise en place de partenariats diversifiés au sein des écosystèmes. Ainsi, les collaborations intersectorielles et multi-acteurs se révèlent essentielles pour répondre à la complexité des enjeux. Lors du Sommet des deux Rives (2019), regroupant cinq pays européens et cinq pays africains de la Méditerranée, des centaines de projets ont été étudiés par les délégations de la société civile. Il est apparu que les projets les plus solides et impactants étaient fondés sur une structure partenariale que nous avons baptisée « carré magique ».

Associer le renfort de compétences et l’accélération de l’action vers une innovation de rupture

La croissance verte a permis d’atteindre des objectifs mesurés en termes de durabilité, que ce soit dans le domaine de l’énergie, du recyclage, de l’éco-conception ou en matière d’amélioration de la consommation de matières premières et de ressources naturelles et biosourcées. Nous entrons aujourd’hui dans ce que nous pourrions appeler « la croissance bleue », qui s’inscrit dans une innovation de rupture et dans des processus opérationnels radicalement différents, voire contraires, aux méthodes jusqu’alors habituelles. Les innovations de rupture, structurantes et transformantes, naissent du renforcement de compétences inter- et pluridisciplinaires. C’est en intégrant ces compétences et sujets connexes dès la programmation des projets que la levée des freins scientifiques, technologiques ou réglementaires (partage de l’information) est facilitée. La nécessité de passer de la « volonté de transition » à la « mise en oeuvre de la transformation » requiert l’accélération de coopérations multisectorielles dans l’élaboration et la mise en oeuvre de projets innovants.

4 piliers nécessaires pour le passage à l’action

Répondre aux enjeux socio-environnementaux tout en maintenant une sécurité et une souveraineté alimentaires ne pourra se faire qu’en réconciliant les dynamiques de notre technosphère avec les équilibres de la biosphère (cf. les objectifs du projet Pikaia). Quatre piliers apparaissent nécessaires pour ce passage à l’action.

La science au coeur des solutions de demain. Ce premier pilier de connaissances scientifiques renvoie à la dimension recherche des projets afin de développer, agréger et diffuser les connaissances. L’interdisciplinarité permet l’accélération de la médiation et de l’acculturation scientifique des parties-prenantes. Les outils d’observation scientifique permettent aujourd’hui des progrès inédits des sciences de la Terre et du vivant, renforcés par la révolution du digital. Un large champ d’innovations durables s’ouvre alors. Le Centre Européen d’Excellence en Biomimétisme de Senlis (CEESBIOS), et son interaction avec de grands groupes industriels, illustre cette tendance.

Les entreprises face à la transformation. Être compétitif, rentable et maintenir les entreprises en équilibre dynamique avec les paramètres financiers, commerciaux, sociaux et réglementaires, tels sont les enjeux auquel est confronté le secteur privé. L’évolution des attentes des consommateurs, la sensibilité des marchés financiers, le renforcement des règlementations, mais également les nouvelles aspirations des jeunes générations, forcent le secteur privé à accélérer sa transition vers plus de durabilité. Les entreprises ont besoin d’innovations durables pour conserver leur compétitivité et leurs parts de marché. Ce faisant, les industries, les entreprises et les start-ups sont des acteurs clefs pour garantir le développement de ces innovations durables. Le fonctionnement des entreprises et l’obligation pour elles d’atteindre des objectifs dans des calendriers précis sont d’excellents moteurs pour la mise en oeuvre et la transformation des produits et modes de consommation durables dans le futur.

Le territoire et ses institutions. L’ancrage territorial d’un projet disruptif permet le portage politique nécessaire à son implémentation, voire à son accompagnement règlementaire et financier. Par le biais des décrets et autres réglementations, des freins fonciers ou administratifs peuvent être levés. La dimension du territoire permet également de faciliter l’adhésion des citoyens à ces innovations et à ces transformations. Par ailleurs, le territoire est probablement la meilleure échelle pour mettre en place une transition écologique et énergétique adaptée à la réalité géo-climatique.

Les ONG, garantes de l’acceptabilité sociétale. Les ONG jouent aujourd’hui un rôle primordial dans l’évolution des règlementations et recommandations, qu’elles soient nationales, européennes, voire internationales ou onusiennes. Elles sont un lien essentiel entre les trois piliers, car elles dialoguent avec toutes les parties et ont une réelle influence par le biais des plaidoyers et des réseaux sociaux. La sensibilisation des opinions et l’évolution des secteurs du shipping ou de l’alimentation offrent un exemple probant de leur influence. Les ONG participent à l’acceptation des impératifs de durabilité par la pression sociétale qu’elles génèrent. Elles portent également une part importante de la sensibilisation à l’expertise scientifique dans ce domaine.

Un exemple : Le projet « Ar Jeenguen » au Sénégal.

Le projet franco-sénégalais Ar Jeenguen illustre bien le modèle du carré magique. Il réunit la Fondation Veolia (fondation d’entreprise), l’Institut océanographique Paul Ricard (association ONG), l’Agence nationale d’Aquaculture du Sénégal (ANA, institution) ainsi que l’Institut Universitaire de pêche et d’aquaculture de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar. Fondé sur une vision écosystémique de la production alimentaire locale (économie circulaire), en lien avec l’autonomisation des femmes en milieu rural, ce projet consiste à associer, par des relations trophiques, le maraîchage et la pisciculture. La réutilisation de l’eau enrichie par la pisciculture pour l’irrigation du maraîchage permet d’apporter aux sols des nutriments d’origine naturelle, tandis que l’amélioration biologique de la pisciculture favorise la qualité nutritionnelle des poissons. Une phase ultérieure permettra la production d’aliments d’aquaculture par la bioconversion (élevage d’insectes) des déchets et des rejets alimentaires disponibles, renforçant ainsi la sécurité alimentaire et le développement économique local. Ar Jeenguen intègre également une dimension financière de fonds revolving permettant la réplicabilité du modèle par le remboursement du prêt. L’ANA est partie prenante du projet par la mise en place de la réglementation encadrant l’aquaculture au Sénégal. Ce « carré magique » démontre la possibilité de développer simultanément et localement plusieurs innovations éprouvées par ailleurs, qu’elles soient techniques, scientifiques ou financières, et pourra si besoin appuyer l’évolution de la règlementation.

À retenir

La structuration en silo et les différences culturelles entre la société civile et les mondes académique, économique, juridique, institutionnel et politique demeurent à ce jour les principaux obstacles à la construction de passerelles transdisciplinaires. Le carré magique est une coalition partenariale qui permet de regrouper les parties prenantes d’un projet commun. Il permet de réunir autour d’une même action, l’économie, la science, l’institution et le monde associatif. Dès lors que des passerelles sont créées, le désir d’expertise est transformé en volonté de collaboration et d’apprentissage, cela permet ainsi des effets positifs, comme le déclenchement de financements structurants, avec des effets de levier dans le cadre des partenariats public-privé et une action concertée pour l’évolution réglementaire. Une belle illustration de Science de la durabilité appliquée !

La science de la durabilité en action | Site Web IRD

Les entretiens de l’Institut océanographique Paul Ricard

Découvrez quatre programmes de recherche actuellement menés à l’Institut : ADNe, NAIADE, MaCoBioS et SAR-LAB, présentés par le Dr Robert Bunet, directeur de la recherche, le Dr Rémy Simide et le Dr Sylvain Couvray. Découvrez également la nouvelle plateforme de recherche de l’Institut, au service d’une aquaculture durable.

 

Calanque de Podestat : l’Institut et EDF renouvellent leur partenariat

Le 8 juin, EDF et l’Institut signaient un nouvel accord de partenariat, portant sur la surveillance de l’état écologique de la calanque de Podestat et de deux autres sites, au coeur du Parc national des Calanques.

Dès 2012, EDF, propriétaire du site, confiait à l’Institut océanographique Paul Ricard une étude visant à dresser un inventaire exhaustif de la faune et la flore de la calanque. Ce travail de recensement, ainsi que la cartographie détaillée de la zone, ont permis de définir un état initial. Suite à cet « état 0 », correspondant à l’année de création du Parc national des Calanques, un suivi a été mené deux fois par an afin de suivre l’évolution de la faune et de la flore.

Une grande partie de la calanque, sur une superficie de 1,26 hectare et une profondeur de 16 mètres maximum, est occupée par des fonds de sable plus ou moins grossier entourés à l’est et à l’ouest d’une bordure rocheuse formée de gros blocs, éboulis, tombants ou roche en place avec une grotte importante au sud-ouest. Elle se termine par une plage de galets qui se prolonge sous l’eau. Il n’y a pas d’herbier de Posidonie, mais la présence de racines et de matte morte sous quelques centimètres de sédiment montre que cet écosystème était anciennement implanté dans cette calanque. Sa disparition est probablement liée à la proximité de l’émissaire de Cortiou qui rejette les eaux usées de l’agglomération marseillaise.

Evaluer l’évolution des peuplements

Le but des campagnes de suivi est d’évaluer l’évolution des peuplements de la calanque, notamment de gorgones, d’échinodermes et de poissons, mais aussi d’évaluer la qualité des eaux en réponse aux modifications environnementales : amélioration du traitement des rejets urbains et pluviaux de la station d’épuration voisine (Cortiou) ;  changement de statut de protection avec la création du Parc national des Calanques ; changements climatiques globaux méditerranéens.

Malgré la présence d’espèces indicatrices de pollution, comme les algues vertes (ulves et entéromorphes) en bordure de plage, et la richesse en échinodermes, cette première étude semble montrer un état écologique assez satisfaisant. Les habitats les plus remarquables

du site se situent dans la partie ouest : encorbellements à Lithophyllum, biocénose des grottes semi-obscures et grotte sous-marine.

Elargir la zone de surveillance

Mais face à l’accélération du changement climatique, EDF souhaite, avec l’Institut, élargir cette zone de surveillance afin de valider les observations faites et de mesurer l’impact de la réglementation appliquée dans la zone. 

« Nous savons aujourd’hui, insiste Patricia Ricard, que le changement climatique est la principale menace pour l’Océan et la Biodiversité et que plus que jamais il est important de mettre l’innovation au cœur de nos préoccupations afin d’accélérer nos transitions. L’engagement environnemental des entreprises est urgent et fondamental. Il est indispensable d’animer le dialogue sur ces sujets entre les toutes les parties prenantes, science, économie, institutions et territoires. C’est grâce à ces collaborations que nous pourrons relever les défis qui nous attendent. » Frédéric Busin, Directeur de l’Action Régionale EDF Provence Alpes Côte d’Azur, et co-signataire du partenariat, a rappelé quant à lui à cette occasion que « l’électricité et nos services innovants constituent des moyens pour construire un avenir neutre en CO2. En conciliant préservation de la planète, bien-être et développement. »

 Photo Patrick Lelong.

L’exposition OCÉAN fait escale aux Embiez

Du 21 juillet au 23 août, l’exposition portée par la Plateforme Océan et Climat, dont l’Institut est l’un des membres fondateurs, s’installe sur l’île : l’occasion pour tous de mieux connaître la richesse et la diversité de l’espace maritime français et européen, et son rôle essentiel pour un avenir durable.

Après un détour à Lisbonne lors de la conférence des Nations unies sur l’océan à la fin du mois de juin, l’exposition itinérante prend ses quartiers d’été aux Embiez. Elle se compose d’une fresque dessinée de 40 mètres de long, ponctuée par cinq court-métrages et accompagnée de la projection d’un film original, Le coeur battant de l’océan. Destinée au grand public, l’expérience est un voyage sur les eaux européennes, qui doit sensibiliser chacun d’entre nous à la richesse de notre espace maritime, à sa diversité, et au rôle essentiel qu’il a à jouer en matière de développement durable.

Découvrir toutes les facettes de l’océan

L’exposition permet de découvrir l’océan dans toutes ses dimensions : géographie, histoire, sciences océaniques, économie bleue. Inscrite dans la dynamique insufflée par la Présidence française de l’Union européenne, elle vise à mettre en lumière le formidable potentiel de l’Europe maritime et ainsi raviver chez chaque citoyen européen le lien qui l’unit à cet écosystème vital.

Elle est portée par la Plateforme Océan & Climat, avec le soutien du Secrétariat d’État chargé de la Mer et co-produite par la Plateforme Océan & Climat, GEDEON Programmes et la Fondation Tara Océan ; développée avec les équipes de l’aquarium Nausicaá, les membres de la POC et son comité scientifique.

« La protection de l’Océan est notre meilleur rempart contre l’accélération du changement climatique. Il est important de faire connaître l’Océan, et nous sommes ravis d’accueillir cette exposition itinérante pour la période estivale aux Embiez. Venez vivre un moment de fraîcheur et découvrir le rôle que l’Océan a joué dans notre histoire commune, mais surtout celui qu’il pourrait jouer pour notre futur. L’Océan mondial est le socle de nos civilisations mais sera surtout la résilience de notre futur.»

Patricia Ricard, Présidente de l’Institut

Informations pratiques

Du 21 juillet au 23 août sur l’île des Embiez

Salle Marcel Pagnol, du lundi au dimanche, de 10h à 18h

Entrée libre

En français et anglais

Île des Embiez

83140 Six-Fours-Les-Plages

Suivez l’exposition sur :

Instagram: @expo_ocean

Twitter: @expo_ocean

Facebook: @expositionocean

Forum des mondes méditerranéens : à Marseille les 7 et 8 février

Le Forum des mondes méditerranéens, prolongement du Sommet des deux rives, se tient au Parc Chanot à Marseille les 7 et 8 février prochains. Patricia Ricard interviendra le 7, lors de l’ouverture du Pilier environnement aux côtés de Rym Benzina, Directrice du Forum Mondial de la Mer-Bizerte. Le 8, elle participera à la plénière Emerging Mediterranean intitulée « De la Greentech à la e-santé, comment les Change Makers méditerranéens mettent les nouvelles technologies aux services des ODDs ? ».

Le Forum, ouvert au public, doit rassembler quelque 500 participants, venus de toute la Méditerranée, autour de solutions concrètes pour répondre aux défis communs qui restent à relever. L’objectif annoncé est de réunir «  toutes les sociétés civiles du bassin méditerranéen », entreprises, universités et centres de recherche, territoires et diasporas, et particulièrement la jeunesse, autour d’« ambitions culturelles, entrepreneuriales et sociales ». Il s’inscrit directement dans la lignée des « Engagements de Marseille » adoptés en 2019 lors du Sommet des deux rives.

Six grandes thématiques à l’honneur

Les débats s’organiseront autour de 6 thématiques principales : environnement, biodiversité et développement durable ; éducation, formation, mobilités ; inclusion et solidarités ; emploi, innovation et partenariats ; culture et patrimoine ; les territoires face au changement climatique.

Parallèlement, un « village des projets », conçu comme un lieu d’échanges, de découverte et de mise en réseau, présentera des initiatives, des animations, des outils, des publications. L’objectif est aussi de développer des échanges économiques.

Un plaidoyer pour la Méditerranée

Un processus de consultation de 200 jeunes de moins de 40 ans, issus d’une vingtaine de pays, de la rive nord et de la rive sud de la Méditerranée, a démarré il y a plusieurs mois. Son objectif est de faire « des propositions concrètes pour construire d’ici 2030 une Méditerranée plus durable, prospère et intégrée ». Leurs propositions, qui portent sur les thématiques au centre des débats, seront publiées sous forme de plaidoyer pour la Méditerranée.

 Lien vers le site du forum

 Pour s’inscrire

One Ocean Summit : un sommet d’engagements pour un océan plus durable

Le sommet international dédié à l’Océan ouvre ses portes à Brest le 9 février. Plus qu’un état des lieux, il s’agit de mobiliser la communauté maritime internationale et de prendre de véritables engagements. Patricia Ricard fait partie des ambassadeurs de l’évènement. Elle interviendra notamment à l’issue d’un atelier consacré à la mer nourricière, dont elle sera le rapporteur auprès des chefs d’Etat.

Le One Ocean Summit, organisé avec le soutien des Nations Unies, se déroulera en deux temps : les 9 et 10 février, plus d’une trentaine d’évènements, ateliers, forums, rencontres, doivent se tenir en amont du segment de haut niveau prévu le 11 février. Pendant deux jours, quelque 300 scientifiques, militaires, responsables gouvernementaux, commissaires européens, gestionnaires locaux, représentant cinquante-cinq nationalités, aborderont l’ensemble des thèmes liés à nos océans. De la préservation de la biodiversité à la finance bleue, en passant par la nutrition ou la gouvernance, le but sera d’aller plus loin qu’un état des lieux, et de proposer des solutions.

Un sommet d’engagements

Lors de la conférence de presse de lancement du sommet, en présence de M. Jean-Yves Le Drian, ministre de l’Europe et des affaires étrangères, de Mme Annick Girardin, ministre de la Mer, de Mme Bérangère Abba, Secrétaire d’Etat auprès de la ministre de la Transition écologique, chargée de la Biodiversité, le ton était donné. M. Peter Thomson, envoyé spécial du Secrétaire général des Nations unies pour l’Océan, a ainsi invité les Etats à mettre fin aux subventions néfastes à la pêche; à mettre un terme à la pollution plastique; à adopter un traité robuste pour la haute-mer; à s’engager en faveur de la protection de 30% de l’océan sous juridictions nationales d’ici à 2030; à atteindre l’Objectif de Développement Durable (ODD) 14 et à mobiliser la finance. Il a affirmé que Brest ferait partie de la solution en faveur de la mise en œuvre de l’ODD 14.  Au cours d’une table ronde de haut niveau — modérée par Olivier Poivre d’Arvor, envoyé spécial du président de la République pour le One Ocean Summit et ambassadeur pour les pôles et les enjeux maritimes, plusieurs personnalités engagées pour l’océan – Mme Françoise Gaill, directrice de recherche émérite au CNRS ; M. Jimmy Pahun, député de la 2ème circonscription du Morbihan et membre de la Commission Développement durable et aménagement du territoire ; M. Teva Rihfritsch, sénateur de la Polynésie française ; Mme Antidia Citorès, porte-parole et responsable de campagne de Surfrider et vice-présidente de la Plateforme Océan & Climat ; M. François Gabart, navigateur ; M. Erik Orsenna, écrivain occupant le fauteuil de Jean-Yves Cousteau à l’Académie Française – ont rappelé l’importance de la préservation de nos océans. 

Retrouvez la conférence de presse de lancement du sommet en vidéo

Un segment de haut niveau

L’objectif affiché est en effet de parvenir à mobiliser de façon immédiate la communauté maritime internationale.  La France, qui assure depuis peu la présidence du Conseil de l’Union européenne, est particulièrement concernée par les questions liées aux océans, à travers ses façades maritimes et ses territoires ultramarins. L’ambition annoncée est donc que chacun prenne aujourd’hui ses responsabilités. Le 11 février, le Président Emmanuel Macron doit donc réunir un certain nombre de chefs d’Etat et de gouvernement, de responsables d’institutions multilatérales, de chefs d’entreprises, de décideurs de la société civile, pour prendre de véritables engagements.  De nombreuses initiatives concrètes doivent être lancées ce jour-là : elles concerneront la protection des écosystèmes marins, la pêche durable, la lutte contre les pollutions, notamment plastique, les solutions à apporter au changement climatique ou encore la gouvernance des océans. 

En parallèle, des activités accessibles au public

L’ensemble des trois journées du One Ocean Summit se tiendra aux Ateliers des Capucins, l’ancien arsenal militaire brestois. Mais des activités, accessibles cette fois au public, auront lieu sur d’autres sites en parallèle. Par exemple, l’Institut de l’océan de l’Alliance Sorbonne Université, la Marine nationale et l’association Plankton Planet organisent le « One Ocean Invisible Life », à bord du navire La Garonne, pour découvrir la vie invisible de l’océan. Océanopolis et 70.8, galerie des innovations maritimes de Brest, proposeront également des animations et des conférences pour mieux comprendre les thématiques abordées durant le sommet. 

 Lien vers le site et le programme du sommet

Le One Ocean Summit accueillera en présentiel plus de 500 personnalités, représentant plus de 65 pays, tandis que d’autres interviendront en distanciel. L’intégralité du sommet sera retransmise et accessible en direct sur Internet, sur inscription depuis le site de l’évènement.

Lien vers le formulaire d’inscription en ligne

 

EMERGING Valley : Hub des innovations émergentes entre l’Europe et l’Afrique

la 5ème édition de la manifestation se tenait à Marseille le 14 décembre. Patricia Ricard participait aux débats, qui se définissent comme « un véritable plaidoyer pour le prochain Sommet entre l’Union Européenne et l’Union Africaine en 2022 ».

Créé en 2017 EMERGING Valley réunit depuis, chaque année, investisseurs, start-ups africaines et écosystèmes numériques africains et émergents. Le but, renforcer leur attractivité à l’international et accélérer leur impact à l’échelle globale, en créant des synergies entre les deux continents.

Des solutions 2.0 fondées sur la Nature

Parmi les thèmes abordés lors des différentes sessions, une plénière a été consacrée à la biodiversité, enjeu incontournable pour notre avenir à tous, et aux Solutions 2.0 fondées sur la Nature. C’est dans ce cadre que Patricia Ricard est intervenue, aux côtés de Didier Réault, Vice-Président Délégué à l’Agenda 2030, aux Solutions fondées sur la Nature, et aux Risques majeurs du Conseil Départemental des Bouches du Rhône ; de Sarah Toumi, Coordinatrice de l’Accélérateur de la Grande Muraille Verte Great Green Wall Accelerator – United Nations ; de Lydie Beassemda, Ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche Scientifique et de l’Innovation du Tchad, qui a notamment présenté l’exemple de la Grande Muraille Verte, 2 millions d’acacias plantés pour limiter les effets de la désertification. Tous se sont accordés sur la nécessité de la collaboration entre les écoles, les entreprises et l’Etat pour faire émerger des solutions mais aussi sur l’importance de sensibiliser et donner les moyens à la population d’être actrice en adoptant des méthodes de production, d’élevage, plus durables, et de remettre le vivant au coeur des villages et des villes. “Tout est lié, a insisté Corinne Brunon-Meunier, Directrice Générale Déléguée de l’IRD : l’innovation, la société civile, l’employabilité, les applications de gestion de données, etc.” Les chercheurs de l’IRD, très mobilisés dans la recherche en Afrique mettent ainsi leurs études et données à disposition de tous : “sans partage des connaissances, a-t-elle poursuivi, entre tous les acteurs, il ne peut y avoir de solutions durables.” Et à l’heure où les prédictions de crises alimentaires à moyen terme sont de plus en plus alarmistes, les solutions ne pourront être que collectives.

Multiplier les synergies entre l’Europe et l’Afrique

54 conférences, ateliers et débats ont proposé d’autres thématiques, toutes au coeur de l’ADN de l’évènement : entrepreneuriat féminin, économies sociales et solidaires, éducation, santé, villes durables, mobilité, industries culturelles et créatives ou encore financement de l’innovation. Le but était avant tout « d’identifier des leviers pour renforcer la collaboration économique et technologique et  créer des synergies entre l’Europe et l’Afrique au service des populations, de la biodiversité, des territoires et du financement de l’innovation ».

Toutes les solutions identifiées au cours de cette journée, placée sous le haut patronage du Président de la République Emmanuel Macron, doivent être rapidement synthétisées, et rassemblées sous forme de « plaidoyer pour favoriser les synergies économiques et technologiques en vue du prochain Sommet entre l’Union Européenne et l’Union Africaine en 2022 ».

Marseille, trait d’union entre deux continents

Marseille, et de façon plus large la Provence, souhaite se placer au centre de cette synergie. « EMERGING Valley veut faire de Marseille cette fusion entre deux continents jumeaux : l’Europe et l’Afrique », a expliqué Samir Abdelkrim, fondateur de la manifestation et maître de cérémonie, lors de son discours d’ouverture.  Historiquement, la région Aix-Marseille-Provence est en effet un territoire clé tant pour les entreprises européennes souhaitant se développer en Afrique que pour les entreprises africaines visant le marché européen. Dans ce sens, un partenariat a ainsi été annoncé officiellement, entre Accélarateur M à Marseille et l’incubateur tunisien Connect’Innov pour « identifier et accélérer des pépites africaines souhaitant se développer en Europe ! »

Deux start-ups, ICIA Technologies et Temba Labs, ont également été désignées lors de la manifestation, lauréates de l’édition 2021 du Prix Provence Africa Connect. Ce concours, porté par EMERGING Valley, la Métropole Aix-Marseille-Provence, en partenariat avec Africalink et La French Tech Aix-Marseille, récompense un entrepreneur du territoire Aix-Marseille-Provence qui développe un projet ou un partenariat remarquable en Afrique.

Tous les échanges sont disponibles en replay sur le site EMERGING Valley.

Images EMERGING Valley.

Programme MaCoBioS Mission en Martinique

Dans le cadre du programme européen MaCoBioS, auquel participe l’Institut, le Dr Rémy Simide rejoignait en octobre dernier les eaux martiniquaises. Au programme notamment, inventaire des herbiers et des récifs, étude de leur peuplement, carottage de coraux, photogrammétrie…

MaCoBioS est un programme européen qui vise à étudier la biodiversité et les services des écosystèmes marins côtiers dans un monde en mutation, à mieux connaître la manière dont la biodiversité marine fait face aux changements climatiques. Le programme réunit aujourd’hui huit universités, cinq instituts de recherche, deux PME et une organisation internationale.

Echantillonnage d’herbier (Ph. R. Simide)

Déterminer la structure corallienne du site

La mission menée en Martinique, outre l’Institut, regroupait des chercheurs de l’Université libre de Berlin, de l’Université de Portsmouth et de Nova Blue Environment. Les équipes ont réalisé des suivis des communautés de coraux, de poissons et d’invertébrés à partir de comptages visuels, d’enregistrements acoustiques de la faune et de modélisation photogrammétrique de certains des transects étudiés. « L’objectif, explique le Dr Rémy Simide, étant de pouvoir déterminer la complexité et la structure corallienne du site ».

Inventorier les herbiers

Les herbiers, en lien avec les récifs coralliens, ont également été inventoriés, ainsi que leurs peuplements de poissons et d’invertébrés, là aussi notamment à l’aide d’hydrophones. « Mais au-delà d’un simple inventaire, précise le chercheur, nous avons également pris des mesures de qualité de l’herbier, tels que sa densité et les espèces qui le composent et effectué des prélèvements de sédiments et des carottages. Ils nous permettront entre autres d’évaluer la séquestration carbone de l’herbier.« 

Mener une étude paléoclimatique des coraux

L’équipe de l’Université libre de Berlin, quant à elle, a effectué des carottages sur les coraux, dans le cadre d’une étude paléoclimatique : le but de l’équipe allemande est d’analyser la croissance et la chimie des coraux, une analyse qui permettra de reconstituer les modifications du ruissellement terrestre dans le récif au fil du temps, en lien avec le changement d’utilisation des terres environnantes. Mais aussi de mieux comprendre comment certains coraux contrôlent leur chimie interne pour faciliter la formation du squelette et comment ce mécanisme réagit à l’acidification actuelle des océans et au stress thermique lié à la hausse des températures.

Carottage de coraux (Ph. R. Simide)

Pour en savoir plus :

Lien vers la page dédiée de l’Institut

Lien vers le site de MaCoBioS

Grande nacre : un constat toujours prometteur dans les lagunes corses

Fin octobre, l’équipe de l’Institut* reprenait le chemin de la Corse, en partenariat avec l’OEC (Office de l’Environnement de la Corse), pour mesurer la croissance des nacres marquées au printemps, relever les capteurs mis en place, et poursuivre la prospection sur des sites plus étendus. Le rôle de poche de résistance des lagunes, face à l’épizootie, se confirme.

« Cette mission, expliquent les chercheurs, a permis de confirmer le bon état de santé de la population de l’Etang de Diana où les individus mesurés et marqués au mois de mai 2021, lors de la première mission, sont toujours vivants et continuent à croître. » 

« Sur les deux stations de l’étang de Diana où 18 nacres avaient été mesurées et marqués en mai 2021, précisent-ils, une seule a été retrouvée morte. Les vivantes ont été mesurées à nouveau, et montrent, en l’espace de 6 mois, une très belle croissance. D’autres individus ont été inventoriés, et ils confirment la forte densité de la population dans l’herbier de cymodocée de l’étang de Diana. Sur ces mêmes secteurs, la présence de nombreux individus du même âge indique par endroit une densité supérieure à 20 individus/100m². »

Une prospection étendue

L’équipe a également pu effectuer, lors de cette dernière mission, une prospection plus étendue que lors des précédentes. Les observations effectuées dans les deux étangs, de Diana et d’Urbinu, à l’aide de scooters sous-marins, ont permis de mesurer l’étendue des herbiers à Cymodocea nodosa favorables à l’installation de P. nobilis. « Ces herbiers, s’étonnent d’ailleurs les chercheurs, sont beaucoup plus denses dans l’étang d’Urbinu et cependant très peu occupés par l’espèce. Seuls trois individus vivants ont été observés en deux sites significativement éloignés.  De très vieilles nacres mortes ont été également observées dans le secteur situé au sud du grau. Une analyse des données physico-chimiques et de leur évolution dans le temps devra être menée pour tenter d’expliquer cette répartition des individus résistants. »

Grande nacre en pleine santé (Ph. M. Foulquié)

 

Relevage des capteurs larvaires

Le captage larvaire mis en place au printemps n’a pas permis cette fois d’obtenir de jeunes recrues de P. nobilis. Le relevage des capteurs a en revanche mis en lumière la présence de nombreuses ascidies et crustacés exotiques. Parmi eux, le crabe américain, Rhithropanopeus harrisii, également appelé crabe de vase, jusque-là inconnu dans la zone, semble bien s’être établi dans les étangs corses. Les collecteurs sont également abondamment colonisés par une espèce de Tunicier cosmopolite, Styela plicata, originaire du Pacifique, et décrite dans de nombreux étangs et lagunes du littoral méditerranéen. » Les prospections menées dans l’étang d’Urbinu ont aussi permis de confirmer l’expansion de l’algue tropicale Caulerpa cylindracea, notamment dans le secteur situé au nord du grau.

 

Le Dr Robert Bunet et le Pr Nardo Vicente en train de trier le contenu des capteurs larvaires (Ph. M. Foulquié)

« Si les prospections préliminaires effectuées sur l’étang d’Urbinu se sont révélées pour l’instant peu concluantes en termes de populations vivantes et recrutements récents de jeunes individus, concluent les chercheurs, le nombre d’individus en bonne santé recensés et âgés d’environ 2 ans dans l’étang de Diana montre ici qu‘un recrutement récent a eu lieu. Ces constatations redonnent espoir quant au fait que ces lagunes présentent un fort potentiel en termes de poches de résistance et de renouvellement de l’espèce, et de site propice à la réimplantation éventuelle de juvéniles issus de captages larvaires. »

* Robert Bunet, Directeur scientifique de l’IOPR ; Nardo Vicente, Professeur Émérite de biologie marine à l’université d’Aix-Marseille à l’IMBE et membre de l’IOPR ; Mathieu Foulquié, ingénieur écologue et photographe spécialisé en milieux marins, adhérent à l’IOPR.  

S’agissant d’une espèce protégée, les activités menées pendant cette mission ont été réalisées sous couvert de l’arrêté préfectoral n° 2B-2020-12-21-008.

Le Ministère de la transition écologique a réuni en mars 2021 un groupe de travail de représentants de l’administration, services déconcentrés et territoriale, et de l’OFB, sur le sujet de la grande nacre, pour faire le point sur les travaux sur les projets de sauvegarde et envisager les suites à donner. Nardo Vicente et Marie Garrido (Observatoire Régional des Zones Humides de Corse, Pôle-relais lagunes méditerranéennes, Office de l’Environnement de la Corse) sont associés à ce groupe travail. 

En savoir plus :

Brève Juin 2021 : https://pole-lagunes.org/corse-les-grandes-nacres-font-de-la-resistance/

Foulquié M., Dupuy de la Grandrive  R., Dalias N., Vicente N., 2020. Inventaire et état de santé des populations de Pinna nobilis (L.1758) dans l’étang de Thau (Hérault, France). Marine Life online.

Vicente N., 2020. La grande nacre de Méditerranée : Pinna nobilis, un coquillage bivalve plein de noblesse. Presses de l’Université de Provence, 152 p.

Bunet R., Prévot J.M., Vicente N., Garcia-March J.,  Martinović R., Medialdea J., Joksimovic D., Bonnefont J.L., Coupé S., 2021. First insight into the whole genome shotgun sequence of the endangered noble pen shell Pinna nobilis : a giant bivalve undergoing a mass mortality event. Journal of Molluscan Studies. 87. 10.1093/mollus/eyaa041.

                                                      

Noël P., 2001. Le crabe américain Rhithropanopeus harrisii étend-t-il actuellement son aire de distribution en Méditerranée ? Rapp-proc-Verb.reun CIESM, 36 : 407

Fermeture de l’aquarium méditerranéen du fort Saint-Pierre

A partir du 1er décembre 2021

L’aquarium sera fermé pour travaux.

La boutique du musée reste ouverte jusqu’au 17 décembre

Du lundi au vendredi : 10h–12h30 et 13h30–16h45

Fermé les samedis, dimanches et jours fériés

(paiement en espèces ou chèques, pas de CB).

          Nous vous remercions par avance de votre compréhension.
(Ph. P. Lelong)

Nouveau numéro de la Lettre de l’Institut : Et si la biodiversité était la solution ?

A l’heure où s’ouvre le Congrès mondial de la nature de l’UICN, quatre experts apportent leur éclairage sur la biodiversité, et sur le rôle majeur de sa préservation dans l’équilibre de notre planète.

La protection du nexus océan climat biodiversité est au cœur des enjeux du futur.

La biodiversité est la base de tout le système de production alimentaire mondial et est notre seule réponse à l’atténuation du changement climatique.

La biodiversité marine, encore moins connue, joue un rôle particulièrement important sur ces enjeux et nous savons aujourd’hui que sa préservation est au cœur de toutes les solutions.

A l’heure où s’ouvre le Congrès mondial de la nature de l’UICN, quatre experts apportent leurs éclairages dans le nouveau numéro de la Lettre de l’Institut :

Françoise Gaill, Directeure de recherche émérite du CNRS, Vice-présidente de la Plateforme Océan et Climat.

Gilles Boeuf, Président du conseil scientifique de l’Agence française pour la biodiversité (AFB).

Colomban de Vargas, Directeur de recherche CNRS à la Station biologique de Roscoff, Coordinateur de l’Expédition Tara Oceans et du projet OCEANOMICS, Directeur de l’Unité CNRS Tara Oceans GO-SEE.

Nardo Vicente, Professeur émérite de biologie marine, Aix-Marseille Université (IMBE), Responsable scientifique de l’Institut océanographique Paul Ricard.

Bonne lecture !

Télécharger la Lettre

Congrès mondial de la nature

Le congrès mondial de la nature de l’UICN a fermé ses portes. Pour l’Institut, il aura été l’occasion, à travers les interventions de Patricia Ricard et des chercheurs, de porter une nouvelle fois la voix de l’océan, et de mettre en avant les solutions fondées sur la nature. Retour en images sur quelques temps forts de la semaine.

Intervention de Patricia Ricard, sous forme de pitch des solutions, sur le thème : « Un Océan de Solutions pour le Climat et la Biodiversité », organisée par la Plateforme Océan et Climat, en partenariat avec Océanopolis et le Comité Français de l’UICN, au pavillon du Comité Français de l’UICN. L’occasion de présenter le projet NAIADE, pour une aquaculture innovante et durable.

 

Intervention de Patricia Ricard lors de la table ronde du Plan Bleu, « La production aquacole et la conservation de la biodiversité en Méditerranée : défis et perspectives ».

 

Dans le cadre du Club Pernod Ricard, qui a organisé toute la semaine des « Rencontres Entreprises & Biodiversité », intervention de Patricia Ricard et du Dr Robert Bunet, autour d’une table ronde « Océan, climat, biodiversité, même combat », retransmise en live.

 

Patricia Ricard, ainsi que le Dr Robert Bunet, directeur de recherche, et le Dr Sylvain Couvray, participent à une visite dans la calanque de Podestat, en partenariat avec EDF. Un programme mené à l’Institut depuis 2012 qui vise à étudier l’évolution de la biodiversité dans cette zone protégée, au sein du Parc national des Calanques.

 

Patricia Ricard est également intervenue au sein des Espaces Générations Nature, en présentant notamment la grande fresque sur le biomimétisme. Ces espaces ont permis au grand public de découvrir, auprès d’associations et de collectivités locales, des dizaines d’initiatives dédiées à la sauvegarde de la biodiversité, terrestre et marine.

Photos Claire Bertin.

Fermeture de l’aquarium le 11 octobre

L’aquarium sera fermé exceptionnellement lundi 11 octobre. Nous vous remercions pour votre compréhension.

 

Offre d’emploi : ingénieur aquacole

L’Institut finalise actuellement la construction d’une plateforme aquacole innovante de 600 m² et recherche donc son ingénieur(e) aquacole, en charge de la bonne marche de cette nouvelle structure et de la gestion de ses équipements.

Pour en savoir plus sur le poste et le profil recherché

 

Génération Mer : une communauté mobilisée pour que l’océan demeure un bien commun de l’humanité

Génération Mer, initiée par la délégation à la mer et au littoral du ministère de la transition écologique et solidaire et par les ministères des sports et de l’éducation nationale, regroupe une communauté d’acteurs qui s’engagent auprès du grand public et des jeunes. La plateforme Océan et Climat et l’Institut océanographique Paul Ricard comptent parmi ses membres.

Ils viennent d’horizons variés, et mettent en commun leur volonté de multiplier les projets de sensibilisation et d’information, notamment auprès des jeunes générations : on retrouve par exemple des aires marines protégées, comme le Parc national de Port-Cros, ou la réserve naturelle de Saint-Martin ; des associations de sauvegarde de l’environnement, comme Planète mer ou Coral Guardian ; des associations citoyennes comme le CPIE Bassin-de-Thau… C’est sur cette diversité que le groupe souhaite s’appuyer.

Une journée Génération Mer dans le cadre du congrès de l’UICN

Dans le cadre du Congrès mondial pour la nature de l’UICN qui se tient actuellement à Marseille, une journée « Génération Mer » est organisée le 8 septembre. Elle permettra notamment un partage d’expériences sur des actions déjà menées, mais aussi la mise en place de nouveaux projets. Coralie Balmy , ambassadrice de Génération Mer en outremer , championne de natation et fondatrice de l’association Coco An Dlo qui vise à sensibiliser les jeunes générations à la protection de l’environnement et du milieu marin par l’apprentissage de la natation, marquera l’ouverture de cette journée. Parmi les intervenants, viendront ensuite notamment la Fondation de la mer, qui présentera son programme « un geste pour la mer » ; le CPIE Bassin de Thau pour le projet « Sentinelle de la mer, actions multi-multipartenariales pour des citoyens acteurs » ; ou encore Planète mer, qui reviendra sur le programme de sciences participatives Biolit.

Une journée qui sera placée sous le signe de la diversité des acteurs engagés dans cette initiative.

Lien vers le site de Génération Mer

L’Institut au Congrès mondial de la nature de l’UICN

L’Institut sera présent au congrès, notamment à travers les interventions de Patricia Ricard, sa présidente, au cours de conférences et tables rondes. Si certaines sont réservées aux congressistes, d’autres sont accessibles au public.

Samedi 4 septembre et pendant toute la durée du congrès

Patricia Ricard intervient dans le cadre du Forum, et présente un E-poster sur le thème : « Et si la nature nous donnait des leçons de futur ? La bouillabaisse 4.0 ».  En ligne et réservé aux congressistes.

12h-12h30

Intervention de Patricia Ricard , avec M Payan, maire de Marseille, sur le thème : « Marseille, ville neutre en carbone en 2030 ». Au Pavillon France. Accessible au public.

Dimanche 5 septembre

11h30-12h30

Intervention de Patricia Ricard, sous forme de pitch des solutions, sur le thème : « Un Océan de Solutions pour le Climat et la Biodiversité », organisée par la Plateforme Océan et Climat, en partenariat avec Océanopolis et le Comité Français de l’UICN. Au pavillon du Comité Français de l’UICN. Accessible au public.

Lundi 6 septembre

8h30 – 9h30

Patricia Ricard participe à la Réunion des partenaires Sea’Ties . Un programme porté par la Plateforme Océan et Climat pour faire face à l’érosion côtière dans le contexte du changement climatique. Au Mx aux Docks.

Lien vers le programme Sea’Ties

14h30 – 15h30 

Intervention de Patricia Ricard sur le plateau Océan de Synchronicity, sur le thème de « Nos déchets d’aujourd’hui, ressources énergétiques de demain ». EGN , accessible au public.

14 h

Patricia Ricard intervient dans le cadre de la présentation officielle de la fresque sur le biomimestime proposée dans les Espaces Générations Nature. Accessible au public.

Lien vers la grande fresque-galerie

Mardi 7 septembre

-10h30 à 11h00

Patricia Ricard intervient dans le cadre d’une table ronde consacrée au Plan Bleu : « Aquaculture et Biodiversité en Méditerranée ». Au pavillon France, accessible au public sur inscription.

-15h45-16h30

Patricia Ricard intervient lors d’une table ronde sur les « Enjeux de la biodiversité et de l’économie circulaire », organisée au Pavillon France avec CITEO, désignée depuis novembre 2020 comme « entreprise à mission ». La présidente de l’Institut est membre du Comité de mission. Stand Citeo (A48) – Zone Exposition – Hall 3. Accessible au public.

Jeudi 9 septembre

Patricia Ricard, ainsi que le Dr Robert Bunet, directeur de  recherche, et le Dr Sylvain Couvray, participent à une visite dans la calanque de Podestat, en partenariat avec EDF. Un programme mené à l’Institut depuis 2012 qui vise à étudier l’évolution de la biodiversité dans cette zone protégée, au sein du Parc national des Calanques. La sortie est réservée aux congressistes.

Lien vers le programme « Podestat » mené par l’équipe de l’Institut.

Samedi 11 septembre

En marge du congrès, le GPES, plus ancien club de plongée encore en activité, fête ses 80 ans à la Ciotat. Après une matinée tournée vers l’histoire de la plongée, l’après-midi sera consacré à l’environnement marin. Patricia Ricard, présidente de l’Institut, intervient à 14 heures sur le thème de son évolution.

Lien vers le programme de la journée

Informations données sous réserve de modifications et de restrictions d’accès. Retrouvez l’intégralité des interventions programmées, et les modalités d’inscription aux évènements prévus sur le Pavillon France, sur le site du Congrès.

 

1 OCEAN s’expose à la gare Saint-Charles

À l’occasion du Congrès mondial pour la nature de l’UICN, SNCF Gares & Connexions présente l’exposition 1 OCEAN, le grand témoignage sur l’océan. Une aventure qui nous emmènera dans les 10 ans à venir dans toutes les mers du monde pour porter un message clair : sans frontière, l’océan est unique et sa préservation est l’affaire de tous. Un projet soutenu par l’Institut océanographique Paul Ricard.

Les images exposées à Marseille sur le parvis de la gare Saint-Charles mettent cette fois essentiellement l’accent sur les eaux françaises, de la métropole aux Outre-mer. L’étendue de notre territoire maritime, qui s’étend sur 8% des océans du monde, nous donne, face au maitien de la biodiversité, une responsabilité supplémentaire. 10% des récifs coralliens, par exemple, se trouvent sous juridiction française.

Polynésie francaise, océan Pacifique, archipel des Australes, baleines à bosse.

Alors que s’ouvre la Décennie des Nations Unies pour les sciences océanographiques au service du développement durable, dont la mise en oeuvre est coordonnée par la COI-UNESCO, ce projet photographique, rappelons le, souhaite mêler exploration et partage. Il met en lumière le rôle central de la connaissance et veut s’appuyer sur la puissance de l’image pour changer les comportements, dans la ligne de l’Ocean literacy. À travers l’émotion photographique, elles inviteront à découvrir la beauté fragile de l’Océan mondial, à prendre conscience des menaces qui pèsent de plus en plus sur les écosystèmes. « Nous avons une décennie pour changer les choses, conclut Alexis Rosenfeld, et nous avons tous un rôle à jouer ».

Requins gris en Polynésie française

Après avoir été présentées au mois de mars à Paris Gare de Lyon et Paris Gare du Nord, les images d’Alexis Rosenfeld seront également d’ici quelques semaines visibles dans les gares parisiennes d’Haussmann Saint-Lazare et de Magenta.

Images Alexis Rosenfeld. En ouverture, globicéphales en Méditerranée.

Pour en savoir plus :

@Alexis.rosenfeld

@AlexisRosenfeld

Lien vers le site de 1 OCEAN

Lien vers le site de l’UNESCO

Lien vers le site de Gares et Connexions

 

Congrès mondial de la nature : des espaces ouverts à tous pour nous mobiliser

Cette fois ça y est ! Le Congrès mondial de la nature de l’UICN ouvre bien ses portes la semaine prochaine. Entre forums virtuels et rencontres d’experts en présentiel, il doit poser les bases d’ « une reconstruction fondée sur la nature, pour le changement climatique et pour la biodiversité post-2020 ». Il doit aussi permettre au grand public de mieux comprendre les enjeux actuels, de découvrir des dizaines d’initiatives en faveur de la planète, et de se mobiliser à son tour. L’Institut sera présent.

Du 3 au 11 septembre, le Congrès de l’UICN, plusieurs fois reporté en raison de la situation sanitaire, réunira ONG, gouvernements, membres de la société civile, scientifiques et entreprises afin de faire le point sur les actions en cours et à venir qui doivent nous aider à faire face aux défis environnementaux, en lien avec la conservation de la biodiversité. Il est aussi une étape avant les conférences sur la biodiversité et le climat qui doivent se tenir à Kunming (COP 15 sur la biodiversité) et à Glasgow (COP 26 sur le climat) dans les prochains mois. Sept thèmes de travail ont été retenus : paysages ; eau douce ; océans ; changement climatique ; droits et gouvernance ; systèmes économiques et financiers ; savoir, innovation et technologie.

La manifestation s’organise autour de plusieurs pôles : un Forum, présenté comme un marché de nouvelles idées, recherches et politiques en matière de conservation de la biodiversité ; une assemblée des membres de l’UICN, qui regroupe plus de 1 400 organisations et qui devraient à l’occasion du congrès annoncer des décisions majeures pour les politiques mondiales de conservation de la prochaine décennie ; et enfin une partie ouverte au grand public.

Des espaces accessibles au public pour faire de chaque visiteur un acteur mobilisé

Cette nouvelle édition ne concerne pas seulement les experts et les décideurs. Gratuitement, et sans inscription, les Espaces Générations Nature ont pour vocation d’accueillir, pour la première fois dans l’histoire du congrès, le grand public : conçus comme un « village de la biodiversité, convivial et festif », ils doivent permettre aux visiteurs de mieux comprendre les enjeux liés à la biodiversité, mais aussi de s’approprier les « bons gestes » du quotidien pour participer à sa préservation. Les Espaces se veulent à la fois ludiques et formateurs, sous forme d’ateliers, d’expérimentations, mais aussi d’expositions et de rencontres avec des acteurs engagés dans la sauvegarde de la biodiversité.

Une initiative qui s’inspire directement des « Espaces Générations Climat » qui avaient été imaginés en 2015 lors de la COP21 sur le climat à Paris. Au programme par exemple : « Vigie-nature, à quoi servent les données en science participative ? », « wild immersion, immersion en réalité virtuelle », ou encore « Atelier sur les cétacés de Méditerranée »…

Un second espace, complémentaire, accueillera également le public, de 10h à 17h30, du 4 au 11 septembre : au sein du Pavillon France, à l’entrée du Parc Chanot, membres de l’UICN, mais aussi entreprises, ou encore universités disposeront également de stands afin de présenter leurs recherches et leurs solutions. Il est complété par 13 000 m² d’espaces d’exposition extérieurs, accessibles à tous.

Patricia Ricard, présidente de l’Institut, interviendra notamment le dimanche 5 septembre à 11h30 au Pavillon France, au cours d’une conférence intitulée « Un océan de solutions pour le climat et la biodiversité ». Elle participera également, le 7, à une table ronde consacrée aux enjeux de la biodiversité et de l’économie circulaire. Le programme complet de l’Institut sera précisé prochainement.

Programme des Espaces Générations Nature

Site du congrès

Les règles sanitaires en vigueur s’appliquent naturellement à la manifestation.

Corse : les grandes nacres font de la résistance

À l’occasion de prospections réalisées fin mai 2021 dans les étangs de Diana, Urbinu et Balistra, une équipe de scientifiques de l’Institut Océanographique Paul Ricard a pu dresser un premier bilan de la survivance de la grande nacre, Pinna nobilis, espèce protégée emblématique et endémique de Méditerranée. Le constat est prometteur.

Depuis 2016, la grande nacre P. nobilis, est victime d’une épizootie (parasitose liée à un Haplosporidium), généralisée à l’ensemble du bassin méditerranéen, provoquant une mortalité massive. Protégée au niveau européen depuis 1992 (directive 92/43/CEE), l’espèce a récemment été reconnue et classée « en danger critique d’extinction » sur la liste rouge mondiale des espèces menacées de l’UICN**. l’espèce, au bord de l’extinction, semble trouver refuge dans certaines lagunes littorales, notamment en Corse.

En Corse, les premiers cas de mortalité ont été signalés en 2017, dans le secteur d’Ajaccio, et fin 2018 dans la Réserve Naturelle de Scandula, où tous les individus connus ont été décimés. Actuellement, certaines populations non affectées par ce parasite sont observées dans des lagunes méditerranéennes. Dans ce contexte de pandémie, et afin de dresser un premier bilan dans ce qui pourrait constituer des zones « refuges », une campagne d’observation a été réalisée du 24 au 28 mai 2021 au sein de populations, pour certaines déjà suivies auparavant, dans les étangs de Diana, Urbinu et Balistra.

Concernant l’étang de Balistra, la prospection a confirmé l’absence d’individus vivants sur le secteur connu à l’Est de l’étang. Aucune nacre vivante, ni recrutement récent de juvéniles n’ont pu y être observés. Seuls quatre individus morts (morts anciennes) déjà signalés par l’association « Corse images sous-marines » au printemps 2020, ont été retrouvés.

Les observations réalisées dans l’étang d’Urbinu (grâce à l’autorisation et au soutien logistique du Conservatoire du Littoral), ont permis d’identifier, le long du lido au sud du grau (actuellement fermé), 2 champs de vieilles nacres, toutes mortes depuis plusieurs années. Un seul individu adulte vivant (d’une hauteur totale d’environ 40 cm) a été observé au nord du grau. Dans ce secteur, le vaste et dense herbier de cymodocées était partiellement recouvert d’un épais tapis d’algues filamenteuses du genre Cladophora, ce qui a nettement compliqué la détection d’éventuels individus juvéniles et sub-adultes installés dans l’herbier sous-jacent. Un retour sur site en automne ou plus tôt dans la saison (quand l’algue est absente), permettra de préciser ces observations. De même, de nouvelles prospections seront réalisées dans des secteurs éloignés du grau, pour affiner l’état des lieux dans cette lagune au très fort potentiel de refuge pour la grande nacre.

Dans l’étang de Diana, la présence de populations de grandes nacres est connue depuis 1990 grâce notamment aux travaux de Béatrice de Gaulejac et Nardo Vicente. En 2019, lors d’une mission de chercheurs de l’IOPR, les densités observées sur un site unique étaient toujours importantes (environ 8 nacres/100m²). Les nouvelles prospections réalisées dans plusieurs stations (dont celle de 2019), permettent de dresser un nouveau bilan pour cette lagune.

Ainsi, grâce à l’accueil chaleureux et au soutien technique de M. Pantalacci et de ses employés (SARL étang de Diana), l’équipe de l’IOPR a pu mener les actions suivantes :

Des transects (surface observée de 50 m de long x 2m de large x 2) réalisés sur une première station, ont permis d’observer 29 individus vivants (juvéniles et sub-adultes), dont 9 individus marqués, et une densité estimée à 5 individus/100m² ;

Dans une 2ème station, 2 transects supplémentaires ont été réalisés au sein d’une population de vieilles nacres mortes (morts anciennes), et un capteur larvaire a été installé au sud de l’étang ;

L’équipe a également pu retrouver la station étudiée en 2019, où un 2ème capteur larvaire a pu être installé, et où 8 individus vivants ont été marqués, au sein d’une population assez dense de juvéniles et de sub-adultes vivants (jusqu’à 3 individus/m² par endroit). Des échantillonnages millimétriques de manteau ont été réalisés sur 10 individus à l’aide d’une pince à biopsie (technique inoffensive pour les individus échantillonnés). Ces prélèvements serviront à réaliser des études génétiques pour comparaison avec d’autres populations de mer ouverte ou d’autres lagunes, et à la détection éventuelle du parasite. À ce sujet, des prélèvements de sédiments ont également été réalisés afin d’y tester la présence éventuelle du parasite, par la mise en œuvre de techniques de biologie moléculaire ;

Enfin, une prospection rapide au nord de la ferme conchylicole située en rive ouest, a permis d’observer un champ relique d’une soixantaine de vieilles nacres (toutes mortes depuis plusieurs années), installées dans un herbier dense de Cymodocea nodosa ;

En conclusion, si les inventaires préliminaires, effectués sur les étangs d’Urbinu et de Balistra, se sont révélés pour l’instant peu concluants en terme de populations vivantes et recrutements récents de jeunes individus (mais qui méritent cependant d’être confirmés sur l’ensemble de ces 2 étangs), le nombre d’individus en bonne santé recensés et âgés d’environ 2 ans dans l’étang de Diana montre qu‘un recrutement récent a eu lieu. Ces constatations redonnent espoir quant au fait que ces lagunes présentent un fort potentiel en termes de poches de résistance et de renouvellement de l’espèce, et de site propice à la réimplantation future de juvéniles, issus des captages larvaires.

*Nardo Vicente, Professeur Émérite de biologie marine à l’université d’Aix-Marseille à l’IMBE et responsable scientifique à l’IOPR ; Robert Bunet, chercheur et directeur scientifique de l’IOPR, et Mathieu Foulquié, ingénieur écologue et photographe spécialisé en milieux marins.

** S’agissant d’une espèce protégée, les activités menées pendant cette mission ont été réalisées sous couvert de l’arrêté préfectoral n° 2B-2020-12-21-008.

En savoir plus :

Simide R., S. Couvray, N. Vicente, 2019. Présence de Pinna nobilis (L. 1758) dans l’étang littoral de Diana (Corse). marinelife-revue.fr

de Gauléjac B., M. Roux, C. Poizat, N. Vicente, 2005. Cadre sédimentaire et méïofaunal de Pinna nobilis Linné, 1758, de l’étang de Diana, Corse, France. Mar. Life, 15 (1-2) : 51-61.

Nardo Vicente, 2020. La grande nacre de Méditerranée : Pinna nobilis, un coquillage bivalve plein de noblesse. Presses de l’Université de Provence, 152 p.

Bunet R., Prévot J.M., Vicente N.,  Garcia-March J.,  Martinović R., Medialdea J., Joksimovic D., Bonnefont J.L., & Coupé S., 2021. First insight into the whole genome shotgun sequence of the endangered noble pen shell Pinna nobilis : a giant bivalve undergoing a mass mortality event. Journal of Molluscan Studies. 87. 10.1093/mollus/eyaa041.

Contact :

Nardo Vicente : [email protected]

Robert Bunet : [email protected]

L’aquarium est ouvert !

L’aquarium méditerranéen du fort Saint-Pierre vous accueille à nouveau dès le mardi 8 juin.
La réouverture sera bien sûr conforme aux règles sanitaires en vigueur : respect des gestes barrières, masque et gel obligatoires,  jauge d’une personne par 8m2, entrée par 6 maximum, avec des visites espacées de 10 mn.
Il y aura donc un risque d’attente sur l’esplanade, mais dans la bonne humeur ! Nous vous remercions par avance de votre compréhension.
Horaires prévue du 22 mai au 30 juin 
Le samedi de 14h à 16h45
Du dimanche au vendredi de 10h à 12h30 et de 13h30 à 16h45.
Horaires du 1 juillet au 31 août 
Tous les jours de 10h à 12h30 et de 13h30 à 17h30.
Horaires de septembre 
Le samedi de 14h à 16h45
Du dimanche au vendredi de 10h à 12h30 et de 13h30 à 16h45.
Tarifs
5€ par adulte
2,50 € par enfant de 4 à 11 ans
Groupes
Sur réservation au 04 94 34 02 49

Appel à candidature pour la 3e édition des Prix EDF Pulse en région PACA

EDF, un des premiers producteurs mondiaux d’électricité, développe des solutions innovantes pour un mix énergétique décarboné et œuvre pour une consommation en électricité sobre, efficace et respectueuse. Dans cette logique, EDF a lancé le programme « EDF Pulse » pour soutenir l’innovation et donner de l’impulsion au progrès. L’édition 2021, troisième édition des prix, est placée sous le signe de la Biodiversité et de la protection de la nature. Le Projet Provence Grand Large, piloté par EDF renouvelables , s’associe à cette démarche, en proposant un prix spécifique « éolien en mer». Patricia Ricard, Présidente de l’Institut, est marraine de l’initiative.

Les prix EDF PULSE Provence-Alpes-Côte d’Azur édition 2021 comporte 2 catégories :

La catégorie «Biodiversité et protection de la nature » 

La catégorie «Eolien en mer : la technologie pour mieux comprendre les oiseaux»

Catégorie «Biodiversité et protection de la nature » :

Le prix récompensera les approches innovantes, encore émergentes et expérimentales, qui viennent enrichir la panoplie des outils mobilisables pour reconquérir, préserver ou développer la diversité des milieux et des espèces. Ces outils sont techniques, organisationnels, économiques, juridiques ou encore pédagogiques.

Ils permettent, en particulier 

De faire progresser la connaissance et le savoir

De sensibiliser aux enjeux de la biodiversité

De former aux nouveaux comportements

D’améliorer et protéger les écosystèmes et les habitats des espèces menacées

De protéger la faune et la flore

Catégorie «Eolien en mer : la technologie pour mieux comprendre les oiseaux» :

Ce prix récompensera l’innovation pour améliorer les connaissances sur le comportement et la protection des oiseaux dans le cadre du développement de l’éolien en mer. Le déploiement de cette technologie repose en particulier sur le développement de solutions performantes pour éviter ou réduire les risques pour l’avifaune et vérifier l’efficacité de ces dispositifs.

Ce Prix récompensera le développement d’un projet de produit ou service innovant, qui doit permettre de remplir l’un ou l’autre ou l’ensemble des fonctions suivantes :

Détecter de jour comme de nuit, les oiseaux entrant dans le périmètre d’un parc éolien en mer.

Observer les mouvements des oiseaux à grande distance et traiter d’importantes quantité d’informations numériques afin d’analyser leur comportement relativement aux parcs éoliens en mer.

Eloigner les oiseaux des éoliennes par tout type de système d’effarouchement

Détecter tout choc éventuel résultant d’un contact entre un oiseau et une pale

Ces solutions ont vocation à être testées sur l’une ou l’ensemble des 3 éoliennes du parc pilote et doivent être conçues dans la perspective de pouvoir être exploitées sur un parc éolien situé en pleine en mer.

Vous souhaitez candidater ?

Déposez votre candidature  sur la plateforme dédiée : https://www.paca-pulse.edf.fr

Le Grand Jury, composé d’experts et de personnalités du territoire, évaluera les projets retenus sur base d’un « Pitch ». Les 2 projets les plus convaincants seront désignés Lauréats de l’édition 2021 des prix Pulse en Région Provence Alpes Côte d’azur et récompensés à ce titre.

Les dotations :

Prix « Biodiversité et protection de la nature » : 10 000 €

Prix « Eolien en mer : la technologie pour mieux comprendre les oiseaux »: 10 000 €

Prix spécial du Jury : 5 000 €

Une mise en lumière des projets

Le calendrier

11 mai : Lancement et ouverture de la plateforme pour le dépôt des candidatures

28 Juin : Fin du dépôt des dossiers de candidature en ligne

9 Juillet : Comité de sélection

3 Septembre : Grand jury avec pitch : désignation des lauréats

10 septembre : Soirée de remise des prix EDF Pulse en PACA 2021

Pour toute information complémentaire vous pouvez contacter [email protected]

Nos parrains :

  

          

Celebrate Islands : « Prenons soin de nos îles »

La huitième édition de la manifestation organisée chaque année par l’Initiative PIM, le Conservatoire du littoral, SMILO (Small Islands Organisation) et le GLISPA (Global Island Partnership) aura lieu du 18 au 23 mai. Le but, sensibiliser au maximum à la préservation des petites îles de Méditerranée.

Le thème retenu cette année, « Prenons soin de nos îles », se place toujours dans l’optique de développement durable adoptée depuis le début. Après la mise en valeur de la « biodiversité insulaire » lors de la première édition, en 2014, tous les thèmes visent depuis à promouvoir des solutions fondées sur la nature, et une gestion dédiée à la protection des petits territoires insulaires.

La thématique choisie chaque année permet aux gestionnaires d’imaginer de nombreux dispositifs de sensibilisation : sorties natures, conférences, expositions photos, ateliers techniques, nettoyage de déchets, immersions de récifs artificiels, campagnes naturalistes, découvertes de zones humides insulaires… Et si la manifestation se concentre particulièrement du 18 au 23 mai, elle s’étend en fait jusqu’en juillet.

Cette année, un concours vidéo a également été organisé en amont : il s’agit de présenter en 120 secondes les « bonnes pratiques » mises en place sur nos îles. Les réalisations seront relayées sur la page Facebook de Celebrate Islands à partir du 18 mai, et le lauréat se verra attribuer une enveloppe de 3000 euros pour réaliser un micro-projet.

L’Initiative PIM, pour la promotion et la gestion des îles méditerranéennes

Celebrate Islands découle directement de l’initiative PIM, un programme initié en 2005 par le Conservatoire du littoral. En 2017, elle est devenue une association indépendante, une ONG internationale « pour la promotion et l’assistance à la gestion d’espaces insulaires méditerranéens ». Il ne s’agit donc pas seulement de protéger purement et simplement le milieu naturel. Le but de l’Initiative est aussi de mettre en commun des compétences, des moyens, pour « maintenir ou restaurer l’équilibre entre dynamiques humaines et milieux naturels sur les îles ». On parle bien de développement durable, il faut préserver des milieux exceptionnels mais aussi développer une économie locale vivante et pérenne, qu’il s’agisse de tourisme, de pêche, d’agriculture ou d’industrie. Sans oublier de « préserver et valoriser la singularité des patrimoines naturels et culturels insulaires », sur les quelque 15000 îles et îlots que compte la Méditerranée.

Il s’agit donc de mettre en place des actions concrètes, sur le terrain, en s’appuyant sur un réseau « d’experts pluridisciplinaires, gestionnaires de sites, gardes du littoral, institutionnels et ONGs du territoire méditerranéen, qui confrontent et échangent leurs idées et expériences et mettent à disposition leur expertise pour des espaces insulaires mieux gérés et mieux protégés. »

Depuis la mise en place de l’Initiative PIM, l’Institut océanographique Paul Ricard a ainsi participé à plusieurs missions de terrain, en France et à l’étranger.

www.initiative-pim.org

Lien vers la page Facebook de Celebrate Islands

Offre d’emploi : ingénieur de recherche

L’Institut recrute un post-doc, dans le cadre du programme de recherche européen #MaCoBioS (https://macobios.eu/). L’objectif de ce programme est de proposer des stratégies de gestion et de conservation efficaces des écosystèmes marins côtiers européens pour faire face au changement climatique et à l’érosion de la biodiversité.
Pour toute information  → Offre d’emploi post-doc à l’IOPR

Pinna rudis : viendra-t-elle remplacer les populations de Pinna nobilis décimées ?

Essentiellement présente dans l’Atlantique tropical occidental, des côtes africaines jusqu’aux Canaries, l’espèce a gagné la Méditerranée en empruntant le détroit de Gibraltar, pour s’installer dans les eaux chaudes du sud de l’Espagne. Elle y est longtemps restée cantonnée. Mais depuis une dizaine d’années, les observations se multiplient, en Corse, sur les côtes continentales françaises, ainsi que dans le bassin oriental méditerranéen.

Plus petite que la grande nacre, plus large, de couleur brunâtre et reconnaissable à l’âge  adulte à ses côtes radiales, la nacre épineuse, Pinna rudis, est depuis longtemps « abondante sur les côtes espagnoles, explique le Pr Nardo Vicente, responsable scientifique de l’Institut, où elle est rencontrée avec P. nobilis, constituant de la sorte des populations bien imbriquées ». Sur les côtes françaises, elle n’a commencé à faire son apparition qu’à la fin des années 90,  époque où quelques individus ont été repérés dans la Réserve marine de Scandola, et alentour.

Des larves portées par les courants

« La présence en nombre de Pinna rudis sur les côtes espagnoles, depuis le détroit de Gibraltar jusqu’à l’embouchure de l’Ebro, poursuit le spécialiste, laisse à penser que l’espèce est arrivée des côtes atlantiques sous forme de larves portées par le courant de surface entrant en Méditerranée par le détroit ». Une branche de ce courant remonte le long de la côte espagnole et certaines de ces larves ont même réussi à progresser jusqu’à la Costa Brava, où des juvéniles ont été captés à Cadaquès. Une seconde branche du courant fait route quant à elle le long de la côte algérienne, où l’on trouve également Pinna rudis. Une autre remonte vers l’ouest de la Sardaigne et la Corse, ce qui explique sans doute l’arrivée de larves dans la réserve de Scandola. « Mais cet apport, précise Nardo Vicente, doit se faire avec une perte considérable de larves, ce qui expliquerait la présence ponctuelle de cette espèce. Une étude plus fine de la courantologie locale mériterait d’être entreprise. »

Des populations encore dispersées

Les pinnas rudes recensées le sont plutôt sur des fonds  coralligènes, jusqu’à une quarantaine de mètres de profondeur, mais certaines s’installent aussi à faible profondeur en lisière des herbiers de posidonie, ou sur des petits fonds rocheux. Mais pour l’instant, même si les observations se multiplient le long de nos côtes, elles restent ponctuelles et sont toujours dispersées. Pour que des populations importantes de nacres épineuses s’installent véritablement sur nos côtes, la dérive des larves ne suffira pas. Il faudrait que l’espèce parvienne à se reproduire sur place, « comme c’était le cas pour P. nobilis, avant l’apparition de l’épizootie, ou qu’un nombre plus important de larves arrivent, portées par les courants, et s’installent dans les zones favorables. Sur la Costa Brava (Tort et al. 1995, Vicente, 1995) des captages larvaires des deux espèces ont eu lieu, et le grossissement des jeunes recrues obtenu dans des paniers suspendus en mer.

Une espèce qui n’est pas touchée par l’épizootie actuelle

« Les populations de Pinna nobilis, rappelle Nardo Vicente, sont décimées depuis l’automne 2016, sur l’ensemble des côtes méditerranéennes par un parasite spécifique Haplosporidium pinnae qui ne semble avoir aucune emprise sur Pinna rudis (Vazquez-Luis et al. 2017). » On pourrait donc imaginer, à la faveur du changement climatique et du réchauffement des eaux, qui semble propice à l’épanouissement de Pinna rudis, que l’espèce s’installe peu à peu sur notre littoral, et finisse par gagner toute la Méditerranée.

Il semblerait aussi, même si les observations et les expérimentations ne sont pas encore suffisantes pour l’affirmer avec certitude, qu’il existe des hybrides entre les deux espèces, qui résisteraient également au parasite dévastateur. Les chercheurs souhaitent maintenant poursuivre leurs investigations dans ce sens, et pratiquer notamment de nouvelles analyses génétiques, après une première analyse de l’ensemble du séquençage du génome de Pinna nobilis obtenue sous la direction du Dr Bunet, directeur de la recherche à l’Institut  (Bunet et al. 2020).

Nardo Vicente, Présence de Pinna rudis (Linné,1758) sur les côtes méditerranéennes françaises.

Retrouvez l’intégralité de l’article sur le site de Marine Life

Photo P. Lelong, les Embiez, 2007. Première observation rapportée sur le littoral provençal, quelques années après celle faite par Nardo Vicente en 2000 dans la réserve de Scandola, en Corse.

Eclairage : la Méditerranée particulièrement vulnérable face au changement climatique

Fin 2020, plus de 600 chercheurs réunis au sein d’un réseau indépendant d’experts méditerranéens sur le changement climatique et environnemental (MedECC) publiaient un rapport consacré aux connaissances scientifiques sur le pourtour méditerranéen. La région, déjà largement impactée, va devoir faire face à de nombreux défis.

L’augmentation de la température dans le bassin méditerranéen a déjà atteint 1,5 °C pour une moyenne mondiale de 1,1 °C, la région figure aujourd’hui parmi les « hot-spots » mondiaux du changement climatique en raison de sa vulnérabilité à de nombreux risques cumulés. Le but du réseau, au-delà de la mise en commun de toutes les données dont on dispose, est de créer une synergie entre tous les domaines de compétence concernés, à l’échelle de la région, pour offrir notamment aux décideurs des informations et des pistes de travail indispensables, compte tenu des difficultés qui s’annoncent.

Des populations impactées par la montée des eaux

Plus de 500 millions de personnes peuplent aujourd’hui le pourtour méditerranéen, un chiffre qui continuera à augmenter au cours des prochaines décennies. Or une grande partie de la population est installée au plus près des côtes, et risque d’être rapidement impactée par l’élévation du niveau de la mer. Sur le dernier siècle, il a monté de près de 20 cm tout comme l’océan global avec une accélération de 6 centimètres sur les derniers 20 ans ! Là encore, malgré les projections réalisées, il n’est pas possible d’annoncer avec certitude des chiffres, mais il est facilement imaginable que le phénomène s’accélère. De nombreuses villes méditerranéennes comme Marseille risquent donc d’être directement impactées. Les milieux ruraux et les cultures, le seront aussi, avec une salinisation des sols, encore plus marquée au niveau des deltas. Les experts estiment ainsi que les risques d’inondations côtières, d’ici à 2100, seront sans doute multipliés par 2, avec une élévation moyenne pouvant dépasser le mètre dans le cas du scénario le plus pessimiste. A cela s’ajoute une érosion du littoral, estimée quant à elle à 13% sur la même période.

Une probable diminution de la ressource en eau

Les ressources en eau, du fait de l’augmentation des températures, qui s’ajoute à une réduction globale des précipitations estivales, vont diminuer. Et même s’il n’est pas possible, à ce jour, d’évaluer de manière précise dans quelle mesure, le groupe d’experts situe la réduction de la ressource entre 10 et 30% d’ici une vingtaine d’années. Or, il existe déjà un déséquilibre : les trois quarts des ressources en eau sont utilisées dans le nord du bassin, alors que les trois quarts de la population vivent dans sa moitié sud ! Il faudra donc trouver des solutions, que ce soit en matière d’irrigation des cultures ou de gestion des eaux usées, pour pouvoir satisfaire les besoins de tous. D’autant plus que la productivité des cultures diminue avec l’augmentation des températures. Celle du blé, par exemple, chuterait de 7,5% par degré de réchauffement. Enfin, la multiplication de ce nous appelons les « canicules », en fréquence et en intensité, aura un impact humain, sanitaire et social, avec lequel il faudra compter.

Mais des épisodes climatiques destructeurs

La diminution globale des précipitations sera par ailleurs assortie, même si cela peut sembler paradoxal, d’une multiplication des épisodes climatiques destructeurs, comme on le note déjà depuis une dizaine d’années : des pluies intenses, concentrées à la fois dans la durée et dans leur localisation, provoquent des inondations sans précédent, avec tout leur cortège de dégâts matériels, mais aussi de plus en plus souvent humains. Ces « épisodes méditerranéens », qui surviennent généralement en automne, sont liés aux phénomènes orageux quand l’atmosphère extérieure se refroidit alors que les eaux de surface, en mer, restent chaudes. Ils devraient, dans l’avenir, se multiplier en nombre et en intensité, dans la mesure où la température de l’eau ne cesse d’augmenter, et ne redescend plus rapidement en fin d’été comme c’était encore le cas il y a une vingtaine d’années.

Une modification de la biodiversité

La mer Méditerranée, depuis 25 ans, s’est réchauffée de près de 1°C, et cette augmentation des températures pourrait atteindre 2,5°C au cours du siècle à venir. En offrant des conditions propices à l’arrivée d’espèces dites tropicales, elle risque bien à terme de modifier notre biodiversité. Les écosystèmes ont toujours subi des influences extérieures, et une modification de la biodiversité ne signifie pas forcément un appauvrissement. Mais le phénomène s’accélère et ne laisse pas toujours à la nature le temps de s’adapter : lorsqu’une espèce dite invasive s’installe, si elle le fait de manière trop rapide elle va prendre la place d’une espèce locale traditionnelle. C’est ce qui pourrait par exemple se produire avec la saupe, en concurrence directe avec le poisson-lapin, lui aussi herbivore et de plus en plus présent. Cette trop grande rapidité d’évolution peut mettre en péril nos écosystèmes, en les déséquilibrant.

Une acidification des eaux

L’absorption du CO2 atmosphérique, comme partout ailleurs, limite le réchauffement de l’atmosphère, mais perturbe la chimie de l’eau et provoque son acidification. On estime, dans le nord-ouest de la Méditerranée, que cette acidité a augmenté de 10% depuis 25 ans. Au rythme actuel des émissions, elle pourrait encore augmenter de 30% d’ici 2050, ce qui mettrait en péril bon nombre d’espèces.

Au-delà des capacités d’adaptation, de résilience, de notre bassin méditerranéen, le rapport conclut à la nécessité absolue de restreindre drastiquement les émissions de gaz à effet de serre dans la région, seule solution pour éviter une catastrophe climatique, et de fait, socio-économique.

Lien vers le site du MedECC

Lien pour télécharger le rapport

#mediterranée #climat #biodiversité #medecc

Photo P. Lelong, île des Embiez.

Pourquoi une Décennie des sciences océaniques ?

La Décennie des sciences océaniques au service du développement durable vient de démarrer. Quel est le but de cette initiative internationale, lancée par les Nations Unies, et comment contribuera-t-elle à préserver l’Océan, bien commun de l’humanité ?

Un constat, l’Océan est au cœur de l’environnement global

La route a été longue, mais le rôle majeur de l’Océan dans la machine climatique n’est aujourd’hui plus contesté. Il absorbe près d’un tiers du CO2 produit par l’homme et atténue indéniablement les impacts du réchauffement climatique. Sa bonne santé, aujourd’hui, nous concerne tous, alors qu’il doit faire face à de multiples menaces : surpêche, acidification, pollutions diverses, réchauffement des eaux… Et si certaines mesures réglementaires, comme la gestion des stocks halieutiques, l’interdiction de certaines polluants ou la mise en place de zones protégées, peuvent apporter une partie des réponses, le développement des sciences océaniques est essentiel.

Mobiliser autour de la recherche océanique

Cette Décennie doit permettre de multiplier les programmes de recherche dédiés aux océans, mais aussi d’encourager les échanges entre chercheurs, entre équipes, et entre les différentes disciplines qui forment les sciences océaniques, en posant un cadre international de coordination et de partenariats. Elle doit aussi mettre l’accent sur l’aspect environnemental et socio-économique, pour proposer des applications concrètes qui permettent aux décideurs politiques de prendre des décisions en disposant de tous les éléments nécessaires. Enfin, parce que chacun, pour réussir, doit se sentir concerné, la Décennie doit aussi soutenir ce que les anglo-saxons nomment l’« Ocean literacy ». Un terme que l’on peut traduire par la connaissance de l’Océan, qui doit faire de chacun de nous des citoyens plus éclairés sur son rôle.

Trouver des financements

Le but de la Décennie est également de multiplier les sources de financement dédiées à la recherche océanique. On estime aujourd’hui que les dépenses qui lui sont consacrées représentent, selon les pays, entre 0,04% et 4 % seulement du total investi en recherche et développement. Or les investissements nécessaires, que ce soit en moyens technologiques (flotte océanographique, robots, exploitation d’images satellites…) ou en moyens humains (missions de terrain mais aussi travaux en laboratoire et traitement des données) sont énormes.

Atteindre l’ODD 14

L’augmentation globale de nos connaissances sur l’Océan doit aussi permettre, à terme, d’accélérer la mise en œuvre de l’Objectif de développement durable 14 (ODD 14), « pour la conservation et l’exploitation durable de l’Océan, des mers et des ressources marines ». Rappelons que près de de trois milliards de personnes dépendent directement de la biodiversité marine pour subvenir à leurs besoins. Une grande partie de ces populations côtières sont par ailleurs issues de pays en voie de développement qui ne sont pas forcément en capacité financière de prendre les mesures de préservation nécessaires.

Site de la Décennie des sciences océaniques

Image Sandrine Ruitton.

1 OCEAN : un grand témoignage sur l’Océan, une décennie d’exploration

La campagne d’exploration « 1 OCEAN » nous emmènera dans les 10 ans à venir dans toutes les mers du monde pour porter un message clair : sans frontière, l’océan est unique et sa préservation est l’affaire de tous. Un projet soutenu par l’Institut océanographique Paul Ricard.

L’aventure démarre avec 20 images du photographe sous-marin Alexis Rosenfeld, porteur du projet. Elles sont présentées en très grand format sur le parvis de Paris Gare de Lyon et à Paris Gare du Nord jusqu’au 30 avril par la Commission Océanographique Intergouvernementale de l’UNESCO et SNCF Gares & Connexions.

Alors que s’ouvre la Décennie des Nations Unies pour les sciences océanographiques au service du développement durable, dont la mise en oeuvre est coordonnée par la COI-UNESCO, le projet photographique d’Alexis Rosenfeld souhaite mêler exploration et partage. Il met en lumière le rôle central de la connaissance et veut s’appuyer sur la puissance de l’image pour changer les comportements, dans la ligne de l’Ocean literacy.

Partager la connaissance, insiste Vladimir Ryabinin, Secrétaire exécutif de la COI -UNESCO, transmettre le savoir, sensibiliser sur ce monde merveilleux sans frontière fait partie des actions clés de la Commission Océanographique Intergouvernementale de l’UNESCO. 1 OCEAN se fait le relais, auprès des décideurs, des scientifiques et du grand public, des préoccupations environnementales de l’UNESCO. »

1000 photographies pour une décennie

Les images présentées ne sont que les prémices d’un immense travail d’exploration. Elles nous entraînent en Méditerranée, mais aussi en Nouvelle-Calédonie, à la découverte du Parc naturel de la mer de Corail inscrit au Patrimoine mondial de l’UNESCO. Elles seront suivies par d’autres, qui donneront à découvrir mille facettes du milieu marin, des êtres vivants qui le peuplent aux études scientifiques menées pour mieux les connaître, et les protéger. À travers l’émotion photographique, elles inviteront à découvrir la beauté fragile de l’Océan mondial, à prendre conscience des menaces qui pèsent de plus en plus sur les écosystèmes. « Nous avons une décennie pour changer les choses, conclut Alexis Rosenfeld, et nous avons tous un rôle à jouer ».

L’année 2021, rappelons le, s’annonce décisive pour le climat, la biodiversité et l’environnement. Elle sera jalonnée par plusieurs rendez-vous internationaux majeurs : COP Climat, COP Biodiversité, Congrès de la Nature de l’UICN à Marseille.

Image David Paquin

Plaisanciers : n’oubliez pas d’embarquer DONIA !

DONIA, application téléchargeable gratuitement, permet de choisir des lieux de mouillage peu impactants pour les écosystèmes, et notamment l’herbier de posidonie.

Développée par Andromède Océanologie, en partenariat avec l’Agence de l’eau Rhône-Méditerranée-Corse, l’application se définit comme un outil à la fois sécuritaire et éco-responsable : les informations qu’elle fournit permettent en effet de choisir son mouillage en fonction de la météo, mais aussi et peut-être surtout en fonction des fonds marins environnants. Elle permet ainsi de mouiller en toute sérénité en étant certain de ne pas endommager les écosystèmes les plus fragiles, et notamment l’herbier de posidonie, Posidonia oceanica. Une espèce, rappelons-le, protégée, mais en régression constante sur de nombreux sites. Sa préservation fait par ailleurs l’objet depuis l’an dernier de plusieurs arrêtés pris par la Préfecture maritime visant à encadrer les zones de mouillage, particulièrement pour les plus grosses unités.

Préservation et partage

La version de base, totalement gratuite, disponible sur Smartphone et tablette, permet d’avoir accès à des cartes marines précises, enrichies de multiples informations, comme les sites de plongée, les ports les plus proches, les points d’intérêt, la réglementation en vigueur en matière de pêche… L’application offre aussi aux usagers la possibilité de partager toute information utile sur des dangers aperçus en mer (obstacles, accidents, méduses, alerte SOS, etc.), ou au contraire sur des observations particulières, en postant par exemple des images.

A noter qu’une version « Premium », payante cette fois, est proposée à ceux qui veulent bénéficier de services supplémentaires, comme par exemple d’une alarme dérapage, emmêlage, ou collision, ou de la possibilité d’enregistrer leurs parcours, de mesurer les distances et le cap à suivre…

Des herbiers plus précieux que jamais

Si l’on connaît le rôle de nurserie et d’habitat privilégié des herbiers pour de nombreuses espèces, ils sont également pourvoyeurs d’oxygène et capables de stocker le carbone. Ils sont aussi d’excellents stabilisateurs des fonds marins et les banquettes de feuilles mortes que nous voyons apparaître chaque hiver sur nos plages, loin d’être des déchets, sont un rempart indispensable contre les attaques de la houle. Dans un contexte de changements globaux et d’érosion du littoral, ils sont plus précieux que jamais.

Lien vers le site de l’application

DRIVER : 10 ans de restauration écologique en Méditerranée

A la mi-janvier, l’édition 2021 du colloque Driver réunissait chercheurs, partenaires institutionnels et financiers et bureaux d’étude, pour faire le point sur 10 ans de restauration écologique, et sur les actions à mettre en place pour demain. Une démarche de coopération à laquelle l’Institut participe à travers ses programmes de recherche.

Ce que l’on appelle les petits fonds côtiers, durant des décennies, ont été dégradés par nos activités humaines, urbanisation, rejets et pollution, surpêche… Or leur intérêt écologique est majeur, notamment en ce qui concerne les baies peu profondes et les herbiers, véritables nurseries, particulièrement impactés par exemple par la construction des ports.

Depuis 10 ans, les scientifiques essaient de trouver des solutions pour recréer les fonctions écologiques perdues, imaginer par exemple des habitats pour les juvéniles dans les ports grâce à l’installation de biohuts développés par Ecocéan, Et ça marche ! Les espèces sont plus nombreuses, le nombre de juvéniles augmente, et leur taux de survie est plus important.

Des herbiers aux fonds coralligènes

Un peu plus profond, les herbiers pourvoyeurs d’oxygène, protecteurs du littoral et puits de carbone, mais aussi zones de nurserie, sont également en première ligne. Avec l’augmentation de la plaisance, ils sont eux aussi en recul, même si les nouvelles mesures de réglementation des mouillages prises en 2020 devraient stopper leur destruction. Des essais de transplantation d’herbiers sont menés, comme par exemple à Monaco avec Andromède océanologie, ou comme le fait l’Institut dans la lagune du Brusc (voir programme SAR-LAB).

Plus bas, sur ce que l’on appelle la zone infra-littorale, de nombreux sites ont été dégradés, notamment par les rejets des émissaires de traitement des eaux usées. La qualité de l’eau s’étant sensiblement améliorée depuis quelques années, c’est la voie des récifs artificiels qui est aujourd’hui largement explorée. Il ne s’agit pas cette fois de nurseries, mais davantage d’habitats refuges dans des zones appauvries.

Accumuler et partager la connaissance

Le but est vraiment maintenant d’accumuler de la connaissance, de faire monter en puissance les programmes de recherche, et de mettre en commun les résultats. Il faut par exemple mettre en place des protocoles de suivi rigoureux et standardisés, complètement transposables d’un site à l’autre. Ils permettront de comparer de manière efficace les différents outils, de choisir ce qui fonctionne le mieux, d’évaluer par exemple le temps de colonisation des supports proposés.

Sur les nurseries portuaires, il faut aussi valider la façon dont les juvéniles parviennent à passer dans la population naturelle, sans doute grâce à des émetteurs positionnés sur les poissons puisqu’on est maintenant capables de tagger des individus qui font à peine plus de dix centimètres. Les conclusions du colloque DRIVER insistent vraiment sur la nécessité de diversifier les solutions, de tester, quitte à abandonner certaines d’entre elles, comme le fait la nature depuis des millions d’années ! Encore une fois, nous devons prendre exemple sur elle et nous en inspirer.

S’inscrire dans la démarche ICO-Solutions

Cette année, DRIVER s’intègre dans une nouvelle démarche, baptisée ICO Solutions, pour « Iles, Côtes et Océans ». L’Agence de l’eau Rhône – Méditerranée – Corse, le Conservatoire du littoral, la Chambre de Commerce et d’Industrie métropolitaine Aix-Marseille-Provence , sous le haut-patronage du Ministère de la Transition écologique, co-organisent ICO Solutions pour soutenir et promouvoir des solutions concrètes aux enjeux majeurs de préservation et développement soutenable des Iles, des Côtes et des Océans. Plusieurs ateliers et rencontres seront organisés au premier semestre 2021 et doivent permettre aux organisations publiques, entreprises, experts, universitaires et associations de co-construire ces solutions. Les résultats seront présentés lors des Journées des Engagements ICO, au Palais de la Bourse de Marseille en parallèle des rencontres du Congrès Mondial de l’UICN prévues à l’automne 2021.

Retrouvez en vidéo le Dr Philippe Lenfant, de l’ Université de Perpignan, UPVD, France qui porte DRIVER aux côté d’ ECOCEAN et de l’ Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse. (Vidéo produite par Oceanica Prod)

Le programme SAR-LAB mené à l’Institut

Le site d’ICO-Solutions  

CANOPé : le point sur les récifs de Posidonie

En Méditerranée, les herbiers de Posidonie, Posidonia oceanica, sont l’un des écosystèmes les plus importants, en raison des services écosystémiques qu’ils rendent. Ils sont pourtant en régression… Elodie Rouanet, ingénieure de Recherche au GIS Posidonie et coordinatrice du programme CANOPé, nous en présente les enjeux et nous apporte son éclairage sur l’état de santé des herbiers et leur rôle face au changement climatique.

Les herbiers de Posidonie sont-ils particulièrement vulnérables aux changements globaux ?

Le rapport 2019 du GIEC mentionne les herbiers marins (toutes espèces confondues) parmi les écosystèmes les plus exposés aux impacts directs et indirects du changement climatique. Toutefois, dans le cas des herbiers de posidonie, le risque doit être considéré avec prudence.

En effet, si les températures élevées font reculer la posidonie sur les côtes levantines et du sud de la Turquie, elles la favorisent sur les côtes nord, où le froid hivernal constitue le facteur limitant. Certaines fonctions physiologiques de la plante seront affectées positivement comme la reproduction sexuée ou négativement comme la germination des graines. Mais de façon générale, l’élévation de la température le long des littoraux devrait vraisemblablement conduire à un remplacement d’espèces à grande complexité structurelle comme la posidonie par des espèces de complexité plus faible (ex : la cymodocée) et même par des espèces introduites opportunistes (ex : l’halophilia), plutôt qu’à une régression des surfaces d’herbiers de posidonie.

Quant à la montée du niveau de la mer, elle détermine bien sûr la régression des herbiers en limite inférieure, mais aussi leur progression en limite supérieure. Mais lors des cycles de descente lente puis de remontée rapide du niveau de la mer, qui caractérisent le Pléistocène, les herbiers ont toujours suivi la remontée du niveau de la mer, jusqu’à 4 m par siècle.

Les événements extrêmes devraient impacter les herbiers et les récifs barrières de posidonie situés à faible profondeur, notamment du fait de ruissellements importants lors d’épisodes pluvieux extrêmes, provoquant l’érosion ou l’enfouissement des sédiments. L’altération attendue du climat marin entraînera une modification de l’hydrodynamique côtière, en particulier en termes d’intensité et de fréquence de l’action des vagues, avec des conséquences pour les positions des limites supérieure et inférieure des herbiers de posidonie.

L’introduction d’espèces non indigènes causée par les échanges avec le canal de Suez, le transport maritime, l’aquaculture, l’aquariologie mais aussi les arrivées naturelles par le détroit de Gibraltar, est une préoccupation majeure. Actuellement, le bassin occidental de la Méditerranée est moins touché par l’arrivée de ces espèces que ne l’est le bassin oriental, mais le réchauffement climatique devrait amplifier ce phénomène dans les prochaines décennies. Les herbiers et les récifs barrières de posidonie ne sont pas à l’abri de ce phénomène. Ces espèces vont avoir deux types d’impact sur la posidonie : l’herbivorie ou la compétition pour l’habitat.*

 

Récif de Figari, Corse.

Quels sont les services rendus par les herbiers ? Jouent-ils un rôle dans l’atténuation du réchauffement climatique ?

L’herbier de posidonie est un écosystème ingénieur qui joue un rôle majeur dans le fonctionnement des écosystèmes côtiers de par la diversité et l’importance des services rendus. La posidonie est un producteur primaire à la base de nombreuses chaînes alimentaires riches et diversifiées en espèce. Les herbiers constituent des zones d’abris, de nurseries, de frayères et d’habitats pour de nombreuses espèces, y compris d’intérêt halieutique. Cette espèce produit de l’oxygène par la photosynthèse et piège le carbone dans sa matte (enchevêtrement de racines et rhizomes) peu putrescible. La présence des herbiers joue un rôle dans la transparence des eaux par la stabilisation des sédiments et permet de protéger le littoral contre les phénomènes d’érosion.**

L’herbier de posidonie, en séquestrant à long terme du carbone dans sa matte, contribue à atténuer les effets du réchauffement climatique et des rejets anthropiques de CO2. Environ 27 % du carbone total fixé par la posidonie pénètre dans la voie sédimentaire conduisant à la formation, au fil des millénaires, de dépôts hautement organiques, riches en carbone réfractaire. On estime que la quantité de ce carbone stocké à l’échelle méditerranéenne, représenterait 11 à 42 % des émissions de CO2 produites par les pays riverains depuis le début de la révolution industrielle. On comprend donc que la destruction de la matte (par les ancrages, le chalutage en particulier) renverra le carbone stocké pendant des millénaires dans l’environnement sous forme de dioxyde de carbone, ce qui accélérera le changement climatique de la même manière que les combustibles fossiles. La plus grande valeur de l’écosystème de posidonie, dans le contexte de l’atténuation du changement climatique mondial, est liée à ce vaste stock de carbone à long terme accumulé au cours des millénaires, et par conséquent, des efforts doivent être concentrés sur la préservation des herbiers pour conserver ce réservoir intact.***

Vue aérienne sur le récif, à Figari, Corse.

Quels étaient les objectifs du projet de recherche CANOPé qui s’est achevé en novembre 2020 ?

CANOPé est un projet de recherche pluridisciplinaire sur les récifs de posidonie, qui sont des formations bioconstruites de posidonie, analogues aux récifs coralliens. Il s’agit de structures morphologiques particulières des herbiers de posidonie, considérées comme de véritables monuments patrimoniaux naturels. Nous disposions jusqu’alors de peu d’informations sur leur répartition, leurs fonctions écologiques (rôles d’abri, de nurserie) et leur rôle dans les interactions hydrodynamiques (protection contre l’érosion côtière). Le projet CANOPé a permis de faire un point sur ces questions. Soixante-quinze formations récifales ont ainsi pu être identifiées en Méditerranée française par le passé et aujourd’hui, dont 13 ont été détruites essentiellement par des aménagements côtiers (remblais, plages artificielles). De nouveaux récifs et atolls de posidonie ont été répertoriés grâce à CANOPé, ce qui porte le nombre de formations récifales aujourd’hui présentes sur nos côtes à 62 (18 sur le continent et 44 en Corse). Leur rôle de nurserie a été évalué avec une meilleure compréhension de l’utilisation des différentes parties du récif (lagon, front récifal, pente externe) en fonction des espèces et des saisons. Le rôle de barrière naturelle du littoral contre les vagues et les houles a pu être caractérisé. Ces récifs sont situés près du bord dans des zones sollicitées par les activités humaines. Les pressions anthropiques et naturelles qui s’y exercent peuvent être localement fortes. Le projet CANOPé apporte des éléments de connaissance sur la nature, l’intensité et les impacts des pressions sur les récifs de posidonie. Des mesures d’action adaptées et pertinentes pourront être mise en place par les instances publiques.  La conservation de ce patrimoine naturel unique doit faire l’objet d’une attention particulière dans le contexte du changement climatique, où ces formations apparaissent particulièrement vulnérables tant au niveau de leur résilience que de leurs fonctionnalités.

Récif de Sant’Amanza, Corse.

*Références :

Boudouresque C.F., Verlaque M., 2012. An overview of species introduction and invasion processes in marine and coastal lagoon habitats. Cahiers de Biologie Marine, 53 (3) : 309-317.

Boudouresque C.F., Bernard G., Pergent G., Shili A., Verlaque M., 2009. Regression of Mediterranean Seagrasses caused by natural processes and anthropogenic disturbances and stress: a critical review. Botanica Marina, 52 : 395-418.

Collina-Girard J., 2003. La transgression finiglaciaire, l’archéologie et les textes (exemple de la grotte Cosquer et du mythe de l’Atlantide). In: Human records of recent geological evolution in the Mediterranean basin – historical and archeological evidence. CIESM Workshop monographs 24, CIESM publ., Monaco : 63-70.

IPCC, 2019. Technical Summary [Pörtner H.-O., Roberts D.C., Masson-Delmotte V., Zhai P., Poloczanska E., Mintenbeck K., Tignor M., Alegría A., Nicolai M., Okem A., Petzold J., Rama B., Weyer N.M. (eds.)]. In: IPCC Special Report on the Ocean and Cryosphere in a Changing Climate [Pörtner H.- O., Roberts D.C., Masson-Delmotte V., Zhai P., Tignor M., Poloczanska E., Mintenbeck K., Alegría A., Nicolai M., Okem A., Petzold J., Rama B., Weyer N.M. (eds.)]. In press.

Vacchi M., Montefalcone M., Bianchi C.N., Morri C., Ferrari M., 2010. The influence of coastal dynamics on the upper limit of the Posidonia oceanica meadow. Marine Ecology – an Evolutionary Perspective, 31 (4) : 546-554.

**Références :

Boudouresque C.F., Bernard G., Bonhomme P., Charbonnel E., Diviacco G., Meinesz A., Pergent G., Pergent-Martini C., Ruitton S., Tunesi L., 2006. Préservation et conservation des herbiers à Posidonia oceanica. Ramoge publ., Monaco, 1-200.

Vacchi M., Montefalcone M., Schiaffino C. F., Parravicini V., Bianchi C. N., Morri C., Ferrari M., 2014. Towards a predictive model to assess the natural position of the Posidonia oceanica seagrass meadows upper limit. Marine Pollution Bulletin, 83 (2) : 458-466.

***Références :

Pergent G., Bazairi H., Bianchi C.N., Boudouresque C.F., Buia M.C., Calvo S., Clabaut P., Harmelin-Vivien M., Mateo M.A., Montefalcone M., Morri C., Orfanidis S., Pergent – Martini C., Semroud R., Serrano O., Thibaut T., Tomasello T., Verlaque M., 2014. Climate change and Mediterranean seagrass meadows: a synopsis for environmental managers. Mediterranean Marine Science, 15 (2) : 462-473.

Changement climatique : associer atténuation et adaptation

5 ans après la signature de l’Accord de Paris, et alors que les regards se tournent maintenant vers la COP26, qui devrait se tenir à Glasgow en novembre 2021, la lutte contre le changement climatique doit plus que jamais s’appuyer sur deux stratégies parallèles.

Atténuer le changement climatique

L’atténuation, « mitigation » pour les anglo-saxons,se concentre sur les causes du changement climatique, c’est à dire sur les mesures à prendre pour limiter l’émission de gaz à effet de serre, et parvenir à séquestrer le dioxyde de carbone produit par nos activités humaines. Le but est de parvenir à juguler l’augmentation des températures, pour rester dans une fourchette « acceptable », à long terme et à l’échelle mondiale.

En France, par exemple, on estime que près de 80% des émissions de gaz à effet de serre proviennent de la consommation d’énergie fossile : les actions à mener concernent donc la réduction de nos consommations, soit en réduisant nos besoins en énergie, soit en augmentant la production des énergies renouvelables.

S’adapter au changement climatique

il s’agit de parvenir à s’adapter à ses conséquences. Un volet où les solutions se mettent en place à une échelle plus locale. La France, en 2015, a ainsi mis en place son deuxième Plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC-2), basé sur une hausse de température de +1,5 à 2 °C au niveau mondial. Il s’agit cette fois de mener des actions pour la sécurité des biens et des personnes, de s’attacher à la bonne santé de nos écosystèmes, en s’appuyant notamment sur des solutions fondées sur la nature. Il peut s’agir, par exemple, de protéger une zone littorale pour qu’elle puisse pleinement remplir son rôle de rempart naturel face à l’augmentation du niveau des eaux. Il peut aussi s’agir de déplacer certaines activités, afin qu’elles ne se trouvent pas menacées par une modification du trait de côte.

Aboutir à une synergie entre les deux

Nombre d’actions menées concernent ces deux stratégies, et leurs effets s’entrecroisent : par exemple, replanter une mangrove permet à la fois d’augmenter la séquestration de carbone et de protéger la côte. Ces actions doivent donc être menées ensemble, en gardant à l’esprit qu’il est plus que temps d’agir : comme l’expliquait déjà en 2007 un rapport du GIEC, « l’adaptation permet de faire efficacement face aux effets antérieurs du changement climatique, cependant, à mesure que ce dernier s’intensifie, les possibilités d’appliquer avec succès les stratégies d’adaptation s’amenuisent, tandis que leurs coûts augmentent ».

Accord de Paris : cinquième anniversaire !

Cinq ans après la signature de l’Accord de Paris sur le climat (COP 21), son respect est plus que jamais lié à notre futur. Un tournant majeur a été pris en 2015 et les COP doivent rester, même si les objectifs sont difficiles à atteindre, une véritable feuille de route pour la planète et les océans. Rien n’est perdu !

Un long chemin a déjà été parcouru. En 1992, un Sommet historique se tient à Rio au Brésil : pour la première fois, les Etats prennent conscience de la menace du changement climatique et des destructions environnementales qui s’accélèrent. Ce Sommet de la Terre débouche sur la création d’un cadre d’action de lutte contre le réchauffement climatique, la Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC). Deux autres conventions sont alors adoptées pour protéger l’environnement : la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification (CNULD), pour prévenir l’avancée des déserts, et la Convention sur la diversité biologique (CDB).

À partir de ce moment-là, les pays signataires se réunissent chaque année lors des COP, « Conference of Parties », pour définir ensemble des objectifs et prendre des mesures concrètes pour les atteindre.

Porter la voix des océans au sein des négociations

En 2015, des voix s’élèvent pour intégrer enfin les océans à la table des négociations, à travers notamment la création de la Plateforme Océan et Climat dont l’Institut est membre fondateur, en amont de la COP21. L’Océan, les scientifiques montent alors au créneau pour l’expliquer aux décideurs, absorbe 30% des gaz à effet de serre émis par l’homme, 90% de l’excès de chaleur causé par l’homme et produit 50% de l’oxygène sur Terre. Régulateur indispensable de notre climat, il influence la météo, le cycle des pluies et les cyclones. Mais il est aussi particulièrement menacé par le changement climatique, qui le réchauffe et l’acidifie, fait monter le niveau de la mer, et met en péril les écosystèmes littoraux et marins.

La COP 21, un tournant majeur

La COP21, qui débouchera sur la signature de l’Accord de Paris, marque un tournant majeur : d’une part, les Etats s’accordent à trouver un objectif commun, une feuille de route pour les années à venir qui suppose de ne pas dépasser une élévation de la température mondiale de 2°C, voire même de parvenir à la limiter à 1,5°C, en réduisant notamment les gaz à effet de serre. D’autre part, et pour la toute première fois, l’Océan en tant qu’écosystème majeur est réellement pris en compte dans les discussions climatiques internationales.

Cinq ans plus tard, le chemin est difficile. Mais à tous les niveaux, des actions concrètes sont néanmoins menées pour conserver le cap. Ce n’est certainement pas le moment de relâcher nos efforts, que l’on soit décideur ou simple citoyen : chacun, à son niveau, peut faire pencher la balance dans la bonne direction.

Le point sur la grande nacre de Méditerranée

Comme nous le faisons régulièrement depuis le début de l’épizootie qui touche Pinna nobilis, le Pr Nardo Vicente fait le point sur les perspectives d’avenir de l’espèce, des poches de résistance aux espoirs de développement larvaire.

Le constat est sans appel : actuellement, les seules populations saines en France se rencontrent dans les lagunes, par exemple dans l’étang de Thau, où de récentes études* montrent que les nacres sont en bonne santé, ou dans les étangs de Diana et d’Urbino en Corse, et en certains milieux littoraux sous l’influence des eaux du Rhône. « En milieu ouvert, confirme Nardo Vicente, seuls quelques individus isolés nous ont été signalés, notamment à Port-Cros où trois nacres âgées de 2 à 3 ans ont été observées et marquées au mois de septembre. C’est également le cas aux Embiez, ou en d’autres lieux où l’on en trouve une ou deux toujours vivantes, là où elles étaient autrefois extrêmement nombreuses. » Lors d’une plongée effectuée ce vendredi 13 novembre à Port-Cros, nouvelle plus positive, une scientifique du MIO  a observé huit nacres vivantes. Mais rien ne permet d’assurer que ces nacres isolées, à moyen terme, survivront au parasite.

Des prélèvements pour sauver l’espèce

En France, mais aussi en Espagne, des prélèvements ont été effectués pour tenter d’isoler des individus sains. Quelque 200 nacres, prélevées dans l’étang de Thau par l’équipe du CRIOBE (Centre de Recherches Insulaires et Observatoire de l’Environnement) de Perpignan, ont ainsi été récemment « mises à l’abri » en aquarium. José Rafael Garcia March, Directeur de l’IMEDMAR de Calpe en Espagne, ancien élève de Nardo Vicente, a lui aussi prélevé un certain nombre d’individus depuis le début de la parasitose. Le but premier est de conserver des nacres en bonne santé jusqu’à la fin de la crise parasitaire, mais il faut aller plus loin. D’une part en obtenant la reproduction de ces individus, une technique aujourd’hui maîtrisée (thèse de Béatrice de Gauléjac sous la direction du Pr Vicente en 1993), « mais aussi, précise Nardo Vicente, en obtenant le développement larvaire ; nous y sommes parvenus en 2014, Jusqu’à la larve fixée (Thèse de Sergio Trigos réalisée à l’IOPR sous la direction du Pr Vicente et présentée en 2017 à l’Université Catholique de Valencia).  Les chercheurs du   CRIOBE, entreprennent actuellement les mêmes expériences.

Envisager des réimplantations

« Si l’on parvient à obtenir de jeunes individus, explique Nardo Vicente, il faut ensuite les faire grandir en milieu contrôlé pendant au moins un an avant de les réintroduire dans le milieu, comme nous l’avons déjà fait dans les laboratoires de l’Institut depuis la fin des années 90. Mais la mortalité juvénile est importante. » La réimplantation de ces juvéniles, une fois l’épizootie terminée, pourrait constituer une solution pour reconstituer les populations. C’est en tout cas l’une des pistes évoquée notamment par l’UICN, qui, rappelons le, a inscrit l’espèce sur sa liste rouge des espèces menacées, et l’a classée « en danger critique d’extinction ».

Un renouvellement larvaire limité

« Pour l’instant, rappelle Nardo Vicente, le renouvellement larvaire ne peut avoir lieu que dans les étangs littoraux et les étangs corses (Diana, Urbino) où les populations échappent à l’épizootie et se maintiennent. Nous développons d’ailleurs un programme dans ces étangs avec le soutien de l’OEC (Office de l’environnement de la Corse). » Et lorsque l’épizootie sera terminée, c’est sans doute plutôt à partir de ces populations que l’on pourra imaginer un essaimage vers le milieu ouvert. On peut également espérer que des populations résiduelles parviennent à développer une forme de résistance au virus. Mais rien pour l’instant ne permet d’imaginer à quelle échéance.

Photo Mathieu Foulquié, étang de Thau.

Nardo VICENTE- La Grande nacre de Méditerranée Pinna nobilis. Un coquillage bivalve plein de noblesse. Sciences Technologies Santé. Ed.Presses Universitaires de Provence (2020).

*Inventaire et état de santé des populations de Pinna nobilis (L.1758) dans l’étang de Thau (Hérault, France), 2020. Mathieu Foulquié, Renaud Dupuy de la Grandrive, Nicolas Dalias et Nardo Vicente.

Retrouvez l’article complet sur le site de Marine Life

Patricia Ricard nommée membre du Comité de mission de Citéo

Citéo devient « société à mission » et Patricia Ricard est nommée membre du Comité de mission, aux côtés de 3 autres personnalités expertes. Un label attribué à l’entreprise pour son engagement à préserver la planète et ses ressources, dans l’intérêt général.

Nous connaissons tous la société Citeo sans le savoir : lorsque nous trions, c’est elle qui recycle ! Créée par les entreprises du secteur de la grande consommation et de la distribution pour réduire l’impact environnemental de leurs emballages et papiers, elle leur propose des solutions de réduction, de réemploi, de tri et de recyclage. Quelque 28000 entreprises font aujourd’hui appel à ses services.

Qu’est-ce qu’une société à mission ?

Le terme de « sociétés à mission » intègre une notion d’intérêt général, qui doit être social ou environnemental, et s’adresse à la fois aux entreprises et aux citoyens, en métropole et en outre-mer. Dans le cas de Cieo, il s’agit d’ancrer la consommation durable, l’éco-conception et le recyclage dans nos habitudes quotidiennes, « pour répondre à l’urgence écologique et accélérer les transformations qui s’imposent », afin de « préserver notre planète, ses ressources, la biodiversité et le climat ». 70% des emballages ménagers et 57,5 % des papiers sont ainsi recyclés grâce au geste de tri des Français devenu premier geste éco-citoyen. L’entreprise, dans cette dynamique, se définit elle-même comme un « accélérateur de l’économie circulaire ». 

Cinq objectifs sociaux et environnementaux

Réduire l’impact environnemental des produits des clients de Citeo, en ancrant l’économie circulaire et l’éco-conception dans leurs pratiques et leurs stratégies ;

Créer les conditions pour construire les solutions d’aujourd’hui et de demain qui conjuguent performances environnementale et économique ;

Donner les clés aux consommateurs pour réduire l’impact environnemental de leur consommation ;

Co-construire et promouvoir les solutions et les positions de Citeo, de l’échelle locale à l’international ;

Cultiver l’engagement des équipes de Citeo dans le cadre de sa mission.

Un collège de quatre « personnalités qualifiées »

Patricia Ricard, nommée au sein du comité de mission en tant que présidente de l’Institut, fait partie des quatre membres choisis parmi des « personnalités qualifiées ». Elle siège aux côtés de Monsieur Carlos MORENO, Professeur des Universités, spécialiste de la Smart City, de Madame Shu ZHANG, CEO de Pandobac, de Monsieur Philippe MOATI, Professeur des Universités, Cofondateur de l’Observatoire société et consommation (Obsoco).

Le comité de mission est complété par des représentants des clients de la société, mais aussi d’un opérateur de mise en oeuvre du recyclage, d’une association, d’un élu, et d’un salarié de l’entreprise. Il aura la charge d’assurer le suivi de la nouvelle raison d’être de l’entreprise.

Lien vers le site de Citeo

L’aquarium ferme à nouveau ses portes

L’aquarium méditerranéen du fort Saint-Pierre, suite aux nouvelles mesures de confinement, est contrait de fermer ses portes. Il faudra patienter quelques semaines pour retrouver l’ensemble de nos pensionnaires.

Mouillages : mieux protéger les herbiers en Méditerranée

Une nouvelle réglementation pour le mouillage des bateaux de plaisance, dont le cadre général avait été fixé par la préfecture maritime en juin 2019, entre en vigueur en septembre. Son but : préserver les herbiers de posidonie.

En dix ans, on estime que le nombre de mouillages a augmenté de 450 % pour les navires mesurant entre 24 et 45 mètres. Or, les ancres de ces bateaux occasionnent des dommages irreversibles sur la posidonie. « Après une importante phase de concertation afin de définir les zones de mouillages concernées dans chaque territoire de la mer, des commissions locales sont en cours, précise le commissaire général Thierry Duchesne, adjoint du préfet maritime de la Méditerranée, et déboucheront à l’automne sur une quarantaine d’arrêtés locaux spécifiant les zones autorisées au mouillage et celles qui ne le sont plus, sachant que tout le littoral méditerranéen a vocation à être couvert. » Le but est de parvenir à concilier plaisance et sauvegarde de l’environnement :  la posidonie est une espèce protégée depuis 1988, et les herbiers assurent de nombreuses fonctionnalités : rôle de nurserie pour une multitude d’espèces, oxygénation des fonds marins, lutte contre l’érosion,…

Privilégier l’aménagement de zones de mouillage sur bouées

Si les grosses unités sont particulièrement concernées, le dispositif doit aussi englober les petits bateaux et la mise en place de zones de mouillage sur bouées, pour les bateaux de moins de trente mètres, est un élément important des mesures de préservation. Plusieurs communes sont déjà équipées, Le Rayol-Canadel, le Lavandou, Sanary-sur-Mer,  Port-Cros. Un projet est également en cours à La Ciotat. A titre d’exemple, dans la passe de Bagaud, située dans le Parc national de Port-Cros, le mouillage avait jusqu’à présent un impact très important sur les espèces benthiques (non mobiles) et les herbiers de posidonie, et est donc désormais interdit toute l’année sur une zone de 176 hectares. 68 bouées d’amarrage ont été installées au printemps, une bonne partie étant réservée aux navires de moins de dix mètres, et sont mises à disposition jusqu’au 15 octobre. Un protocole de suivi sur 15 ans est en outre programmé pour analyser les effets sur l’écosystème et l’impact sur le redéploiement du mouillage autour des îles d’Or.

Mieux informer les plaisanciers

Une fois encore, la sensibilisation et l’information doivent elles aussi être au cœur du dispositif, qu’il s’agisse de grosses unités ou de navires plus modestes. La diffusion de l’application Donia (site de l’application), lancée en 2013 en collaboration avec l’Agence de l’eau, développée et gérée par Andromède Océanologie sera ainsi une priorité. Elle permet à tout plaisancier de localiser son bateau avant le mouillage afin d’éviter de jeter l’ancre sur des herbiers de posidonie et bénéficie de nombreuses fonctionnalités : alarmes en cas de dérapage, outil communautaire de renseignements sur l’état des fonds marins, cartes à l’échelle de toute la Méditerranée française… Gratuite, elle améliore les comportements : 70 % de ses utilisateurs privilégient des zones de mouillage sans herbiers.

Source : Agence de l’eau Rhône-Méditerranée-Corse

Etang de Thau : les nacres sont en bonne santé

Face à l’épizootie qui touche la grande nacre depuis 2016, plusieurs lagunes méditerranéennes semblent servir de refuge à l’espèce : une étude menée il y a quelques semaines dans l’étang de Thau confirme la bonne santé des coquillages.

Depuis 2016, la grande nacre Pinna nobilis (L.1758), espèce endémique de Méditerranée, est victime d’une épizootie (parasitose liée à un Haplosporidium), généralisée à l’ensemble du bassin méditerranéen. Protégée au niveau européen depuis 1992 (directive 92/43/CEE), l’espèce a récemment été reconnue et classée « en danger critique d’extinction » sur la liste rouge mondiale des espèces menacées de l’UICN.

Mais il semblerait, comme une équipe de chercheurs de l’Institut l’avait déjà observé dans l’étang de Diana en Corse il y a quelques mois, que les lagunes constituent des zones refuges, dans lesquelles les populations ne sont pas impactées par le parasite.

Une population suivie depuis de nombreuses années

En Occitanie, les premiers cas de mortalité ont été signalés en 2018, dans le secteur de Banyuls-sur-Mer, avant que l’épizootie ne s’étende. Une nouvelle étude, menée dans l’étang de Thau par Mathieu Foulquié, Renaud Dupuy de la Grandrive, Nicolas Dalias et Nardo Vicente, semble confirmer l’hypothèse. Les chercheurs ont choisi de mener leur étude sur des sites où les grandes nacres sont suivies depuis plusieurs années, ce qui permet d’avoir des éléments de comparaison concrets. Des campagnes d’observation ont donc été réalisées en mai et en juin 2020 au sein des populations déjà recensées.

Nacre adulte recouverte d’oursins. Ph. M. Foulquié

Ces nouvelles investigations montrent que les populations sont en bonne santé, avec une mortalité réduite qui semble être essentiellement naturelle, et qu’elles continuent à se renouveler régulièrement.

Inventaire et état de santé des populations de Pinna nobilis (L.1758) dans l’étang de Thau (Hérault, France), 2020. Mathieu Foulquié, Renaud Dupuy de la Grandrive, Nicolas Dalias et Nardo Vicente.

Retrouvez l’article complet sur le site de Marine Life

En haut, nacre juvénile dans un herbier de zostères. Ph. M. Foulquié

Congrès de l’UICN reporté : la nouvelle date n’est pas encore fixée

Le Congrès mondial de l’UICN, initialement prévu en juin, est reporté pour des raisons sanitaires. Il rassemble, tous les quatre ans, leaders et décideurs issus de gouvernements, de la société civile, d’entreprises et du monde de la recherche. Le but est de définir objectifs, priorités et moyens d’action en matière de conservation des espaces naturels et de la biodiversité. Pour la première fois, l’édition 2020 est ouverte au grand public. 

Organisé par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), le Ministère de la transition écologique et l’Agence France biodiversité, la manifestation devrait accueillir plus de 10000 congressistes. « Le Forum, annoncent les organisateurs, plaque tournante de débat public, mettra l’accent sur la démonstration des meilleures pratiques et des innovations en matière de conservation de la nature, l’établissement de nouveaux partenariats et la définition d’une feuille de route pour l’action ».

6 thèmes de travail

Le congrès doit s’articuler autour de six grands thèmes de travail, qui couvrent les enjeux majeurs auxquels nous devons faire face : gérer les paysages et les territoires pour la nature et les humains ; conserver l’eau douce pour préserver la vie ; restaurer la santé des océans ; accélérer l’atténuation et l’adaptation pour faire face aux dérèglements climatiques ; soutenir les droits et assurer une gouvernance efficace et équitable ; optimiser les systèmes économiques et financiers pour la durabilité ; enfin, faire progresser le savoir, l’apprentissage, l’innovation et la technologie, dans un souci de développement durable.

Des Espaces Générations Nature ouverts au public

Pour la première fois depuis sa création en 1948, la prochaine édition du congrès devrait être ouverte au grand public, et les organisateurs attendent plus de 100 000 personnes. Des espaces d’exposition, répartis en « villages », proposeront à chacun de découvrir les thèmes abordés au cours du congrès. Ces Espaces Générations Nature permettront aux visiteurs d’être sensibilisés aux enjeux de la biodiversité, en participant notamment à des activités ludiques en faveur de sa préservation. Le but est aussi d’être une véritable vitrine des actions menées, de façon concrète, par les associations citoyennes, mais aussi les collectivités territoriales, et les entreprises. 

France et UICN, des liens privilégiés

Rappelons que le patrimoine exceptionnel de la France, membre fondateur de l’UICN, lui donne sans doute une place particulière, et une responsabilité, dans la préservation de la biodiversité : notre métropole abrite 57 % des types d’habitats naturels identifiés comme prioritaires au niveau européen et 40 % de la flore d’Europe ; nos 54 parcs naturels régionaux et 10 parcs nationaux, dont 3 en outre-mer, offrent une combinaison d’espaces terrestres et maritimes exceptionnels. La France possède par ailleurs, notamment grâce à ses territoires d’outre-mer, le second domaine maritime mondial, 11 millions de km², où l’on trouve près de 10 % des récifs coralliens et 20 % des atolls de la planète, plus de 16000 espèces endémiques, et 5 « hotspots » de biodiversité : Méditerranée, Caraïbes, Océan Indien, Nouvelle-Calédonie, et Polynésie.

Lien vers le site de l’UICN

Lien vers le site du congrès

#congresUICN #biodiversité #Marseille #MTES #AFB #sensibilisation

Grandes nacres : un recensement porteur d’espoir dans l’étang de Diana, en Corse

Les chercheurs de l’Institut effectuaient il y a quelques mois une mission de recensement des grandes nacres dans l’étang littoral de Diana ; la population observée depuis 1990 reste en bonne santé !

Classée depuis la fin de l’année par l’UICN sur la liste des espèces en danger critique d’extinction, suite à l’épizootie qui touche depuis 3 ans tout le pourtour méditerranéen, les espoirs de survie de la grande nacre semblent bien se concentrer sur les milieux lagunaires et les étangs littoraux.

Des lieux où le mollusque bivalve résiste à l’épizootie

Lagunes et étangs littoraux, notamment au voisinage des grands fleuves comme le Rhône ou l’Ebre, apparaissent de plus en plus, au gré des observations, comme des poches de résistance où l’espèce se maintient en bonne santé : c’est le cas par exemple de l’étang de Thau sur la côte languedocienne, d’El Mar Menor en Espagne, ou en certains secteurs des Bouches de Kotor au Monténégro. En Corse, où la mortalité est presque totale, jusque dans la réserve de Scandola, il était donc important de savoir si les étangs littoraux pouvaient eux aussi servir de refuge à l’espèce. Le Pr Nardo Vicente, le Dr Sylvain Couvray et le Dr Rémy Simide ont donc effectué une mission de recensement dans l’étang littoral de Diana, sur la côte Est de l’Île, un site où les populations avaient déjà été étudiées en 1990.

Dans l’étang, une population dense et en bonne santé

Et les observations menées cette année le long des rives de l’étang révèlent une population dense et en bonne santé. Les densités sont de l’ordre de deux à trois individus au mètre carré, du même ordre de grandeur que celles relevées en 1990. Et parmi les nacres présentes, les chercheurs n’ont décelé aucun signe de mortalité suspecte et récente, ce qui renforce une nouvelle fois l’hypothèse de l’existence de foyers de résistance dans les étangs littoraux. « Il apparaît donc important, estiment les membres de la mission, d’amplifier les efforts d’investigation sur ces zones. En effet, la survie de ces individus est indispensable à la potentielle mise en place dans un avenir plus ou moins proche, de programmes de repeuplement ou de réensemencement naturel par la dispersion du flux larvaire en mer. »

Définir s’il s’agit d’un recrutement local ou d’origine marine

Reste à définir l’origine des larves qui maintiennent le dynamisme de cette population : « pour l’instant, conclut Nardo Vicente, on ne sait pas si l’apport en larves est d’origine marine, pouvant arriver par le grau, ou si le recrutement est local. »  Un suivi régulier au cours du temps, une nouvelle étude hydrodynamique des captages larvaires in situ et une étude  génétique des populations pourraient permettre de comprendre l’installation dans l’étang de Diana de populations aussi importantes de Pinna nobilis épargnées par l’épizootie.

Retrouvez la publication complète sur le site de Marine Life :

Présence de Pinna nobilis (L.1758) dans l’étang littoral de Diana (Corse). Rémy Simide 1, Sylvain Couvray 1, Nardo Vicente 1,2

1 – Institut océanographique Paul Ricard, île des Embiez, F 83140 Six-Fours-les-Plages

2 – Institut Méditerranéen de Biodiversité et d’Écologie marine et continentale (IMBE), Aix-Marseille Université, CNRS, IRD, Avignon Univ.

Image IOPR : nacre juvénile dans un herbier de zostères.

La grande nacre est en danger critique d’extinction

Partagez
Partagez221
Tweetez
La grande nacre, Pinna Nobilis, rejoint le groupe des espèces « en danger critique d’extinction » sur la liste rouge de l’IUCN. Un triste classement, conséquence directe de l’épizootie qui touche le plus grand mollusque bivalve de Méditerranée depuis plus de trois ans.

La mortalité massive des populations, rappelons-le, s’est tout d’abord manifestée en Espagne, fin 2016, dans la région d’Alicante et autour des Baléares, où l’épizootie a provoqué l’anéantissement de 80 à 100 % des individus. Au cours de l’été 2017, elle a progressé pour atteindre la côte catalane, puis le Golfe d’Ajaccio, la Réserve marine de Cerbère-Banyuls, et toutes les côtes de la Corse durant l’été 2018. Depuis, le phénomène n’a cessé de s’étendre sur tout le pourtour méditerranéen, et seules quelques populations isolées subsistent.

Une espèce endémique protégée depuis 1992

« Dans le passé, comme le précise l’IUCN, les principales menaces étaient très localisées et provenaient de la pêche illégale, de la perte d’habitat, de l’ancrage des bateaux, des espèces envahissantes… » Mais depuis sa mise en protection en 1992, la grande nacre avait retrouvé un niveau de population très satisfaisant, notamment dans les Aires Marines Protégées où l’on comptait des densités qui pouvaient aller jusqu’à une vingtaine d’individus sur 100 m2, comme par exemple dans la Réserve marine de Scandola. Elle doit aujourd’hui faire face à un redoutable parasite, Haplosporidium pinnae, « qui ne semble d’ailleurs pas s’attaquer à d’autres espèces, précise le Pr Nardo Vicente, comme Pinna rudis par exemple. »

Un parasite qui profite de la hausse des températures

Et son activité augmente lorsque la température de l’eau s’élève. Comme on l’a déjà constaté pour d’autres parasites et virus, il était peut-être en dormance. Il profiterait aujourd’hui de conditions plus favorables, dues au changement climatique global de la planète, et à l’augmentation de la température des eaux méditerranéennes : elles ne se refroidissent plus suffisamment en hiver et atteignent chaque été, parfois même dès la fin du printemps, des records de température, qui favorisent la progression et l’épanouissement du parasite. Concrètement, on ne peut donc pas l’empêcher de se propager, même si plusieurs laboratoires méditerranéens travaillent actuellement pour mieux connaître son fonctionnement.

L’espoir repose sur quelques populations résistantes

« Le rétablissement naturel des populations touchées, souligne le communiqué de l’IUCN, dépendra uniquement d’individus résistants et du recrutement. » Il est donc indispensable de maintenir une surveillance constante des populations, comme le fait l’Institut dans plusieurs Aires Marines Protégées, par exemple  la Réserve de Scandola et le Parc national de Port-Cros ; ou à travers le réseau de surveillance de la partie française des populations, de Monaco à Banyuls, animé et coordonné par le Pr Nardo Vicente : chercheurs, mais aussi clubs de plongée ou associations de sauvegarde de l’environnement continuent à l’enrichir de leurs observations.

« Étant donné que le rétablissement naturel des populations dépendra du recrutement, il est recommandé de surveiller les colonies de larves dans les sites touchés et non affectés au moyen de collecteurs de larves », précise également le communiqué. « Ce que nous faisons déjà, explique Nardo Vicente, en installant des collecteurs larvaires depuis 1996 en divers sites du littoral méditerranéens français (Port-Cros, Scandola, Parc marin de la Côte Bleue, Archipel des Embiez). Ces collecteurs permettent de mettre en évidence l’évolution de la biodiversité marine d’un site donné. »

Dans l’avenir, transplanter des individus ?

Parmi les pistes évoquées pour sauver la grande nacre de Méditerranée, l’organisation évoque également la transplantation d’individus, mais en soulignant le risque de déplacer des « porteurs sains » qui iraient à leur tour contaminer des populations jusque là épargnées. Autre piste, implanter « des juvéniles provenant de collecteurs de larves et d’élevage ex situ ».

Lien vers le programme PinnaSpot

Marine Life : la revue scientifique de l’Institut a quarante ans

Pour son 40e anniversaire, la revue scientifique de l’Institut océanographique Paul Ricard — http://marinelife-revue.fr— change de look.
À l’origine sous forme papier, la revue Vie marine a été créée en 1979 par le Pr. Nardo Vicente, responsable scientifique de cet institut, et actuel président du comité de rédaction. Elle était destinée à diffuser les communications des chercheurs du centre de recherche de l’île des Embiez.
Au fil du temps, Vie Marine a évolué en intégrant des textes de scientifiques extérieurs dans le respect des normes internationales, sous l’impulsion du Pr. Lucien Laubier, membre correspondant de l’Académie des sciences. Devenue Marine Life/Vie marine en 1992, la publication s’est attachée à continuer à répondre aux attentes des chercheurs qui souhaitent diffuser dans les meilleurs délais leurs informations. Depuis 2010, elle est consultable exclusivement sur internet.
Une fois acceptés par le comité de réaction, les articles sont immédiatement mis en ligne. En libre accès.
Rappelons que l’objet de la revue est la « connaissance et la gestion durable de la Méditerranée et de ses ressources vivantes ». Un outil précieux au service des scientifiques, alors que cette mer est au coeur de leurs préoccupations.

+ d’infos sur la revue. Comment publier ?

Assises de l’économie de la mer : rendez-vous de la communauté maritime française

Depuis maintenant 15 ans, la communauté maritime se réunit chaque année : pendant deux jours, les 3 et 4 décembre, dirigeants et représentants de petites, moyennes et grandes entreprises, mais aussi représentants de la haute administration et de la Défense, ingénieurs et chercheurs échangent autour des thèmes qui font l’actualité du secteur.

Débattre des thèmes qui font l’actualité et l’avenir du secteur

Les débats, menés sous forme de tables rondes, abordent des thèmes variés : « La Terre est bleue…vue de l’espace », « Comment les jeunes renouvellent-ils les métiers et les filières ? », « Énergies marines renouvelables : essor et acceptabilité », « Le maritime, levier du développement économique méditerranéen »… Patricia Ricard intervient dans le cadre de ce thème, en tant que cheffe de file de la délégation française du sommet des deux rives. Françoise Gaill, Vice-présidente de la Plateforme Océan et Climat, donne quant à elle le coup d’envoi de la manifestation, en tant que grand témoin.

En marge, des activités pour le grand public dans le département

Les Assises sont l’occasion pour le département de l’Hérault d’organiser un certain nombre de manifestations et visites gratuites, à destination du grand public. Elles coïncident avec la semaine de la mer, du 27 novembre au 6 décembre. Au programme, coulisses des ports départementaux et de la criée du Grau d’Agde, découverte du lido, visite de mas conchylicole, conférences et films sur les thématiques maritimes… 

Lien vers le site des activités proposées : 

http://www.herault.fr/actualite/le-departement-ouvre-les-portes-de-son-littoral

Fermeture exceptionnelle de l’aquarium du Fort Saint-Pierre

Attention, suite aux graves intempéries survenues le 23 octobre, des problèmes techniques empêchent pour l’instant l’accueil du public.

L’aquarium méditerranéen est donc fermé jusqu’à nouvel ordre.

Hommage : le Pr Patrice Francour nous a quittés

Le Pr Patrice Francour s’est éteint. Nous rendons hommage au chercheur, mais aussi à l’ami qu’il était.

« Comme tous ceux qui ont connu Patrice je suis très affecté par sa disparition prématurée.

Le sort s’est acharné sur lui ! Dans les année 80 il avait échappé à la mort lors d’une mission en Mauritanie où l’un de mes étudiants, qui se consacrait à la sauvegarde du Phoque moine,  accomplissait une mission avec  lui et trois autres collègues. Ils sautèrent sur une mine du Polisario et Patrice fut le seul survivant !
Ma première rencontre avec lui eut lieu à l’hôpital à Marseille où il se remettait d’une profonde blessure. 
Notre Amitié date de cette époque ! 
Avec courage, il avait surmonté cette épreuve, et accompli un parcours scientifique exemplaire, devenant l’un de nos meilleurs chercheur dans le domaine des sciences de la mer.
Il était apprécié de tous, pas uniquement pour son érudition et ses compétences, mais aussi pour ses qualités humaines, pour sa gentillesse et sa bonhomie.
C’était un immense bonheur de se retrouver lors de missions communes à la Réserve Naturelle de Scandola ou dans celle du larvotto à Monaco.
Lui, si jeune et si dynamique, nous est enlevé par cette sale maladie. Il a livré un combat avec dignité contre elle, mais cette fois il n’a pas eu le dessus ! C’est trop injuste !
Tous ceux qui l’ont connu et côtoyé ne l’oublieront jamais !

En cet instant mes pensées vont aussi vers Jacqueline que j’embrasse affectueusement. Elle saura nous rassembler afin de poursuivre son oeuvre!
Il me manque terriblement, comme il va manquer à toute la communauté des amoureux de notre chère Méditerranée. »

Nardo VICENTE
Professeur émérite à Aix-Marseille Université (IMBE)
Responsable Scientifique de l’Institut Océanographique Paul Ricard

 

Au centre, Patrice Francour, entouré notamment de Jean-Luc Bonnefont, Yvan Martin, Nardo Vicente, lors de la soutenance de thèse de Sylvain Couvray qui se tient à sa droite.

Co-directeur de l’UMR 7035 ECOSEAS (CNRS – Université Nice Sophia Antipolis), le Pr Francour entretenait des liens étroits avec l’Institut océanographique Paul Ricard, notamment en tant que membre du Conseil d’Administration du GEM, le Groupe d’Etude du Mérou qu’il avait rejoint peu après sa création. En 2007, c’est lui qui organisait le Deuxième Symposium consacré à l’espèce emblématique, à Nice. Depuis 2005, il faisait également partie du comité de rédaction de la revue Marine Life. Il était membre du jury lors de la soutenance de thèse du docteur Sylvain Couvray en 2014, consacrée aux peuplements d’oursins.
Ses principaux sujets de recherche, menés en Méditerranée, concernaient les populations de poissons des zones rocheuses, des récifs artificiels et des herbiers de posidonie, particulièrement dans les aires marines protégées. Il était à ce titre membre de nombreux comités scientifiques, comme celui de la Réserve naturelle de Scandola de 1990 à 2015, ou celui des réserves marines de Monaco dont il était président depuis 2016.
Il avait notamment développé des méthodes nouvelles de suivi in situ des peuplements
de poissons et des indicateurs de qualité écologique et mis en lumière la présence de plusieurs espèces nouvelles pour la France ou la Méditerranée, et d’espèces non indigènes en Méditerranée occidentale.
Il apportait également son expertise à de nombreux programmes internationaux, par exemple auprès de l’UICN.

 

Image en ouverture :

Patrice Francour lors du cinquantième anniversaire de l’Institut (©Magali Mak Photos).

La nouvelle Lettre est arrivée : Le carbone bleu, souffle de l’Océan…

L’Océan, dans le combat annoncé pour faire face aux changements climatiques, est un allié de taille. En absorbant une large part du carbone atmosphérique, il offre à la planète une chance supplémentaire de continuer à respirer.

Trois experts apportent leur éclairage sur le carbone bleu :
Laurent Bopp, Directeur de Recherche CNRS au Laboratoire de météorologie dynamique (LMD), Institut Pierre-Simon Laplace (IPSL), à Paris, nous explique quels sont les mécanismes qui donnent à nos océans cette capacité de stockage.
Dorothée Herr, Responsable du service Océans et changement climatique, Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), explique comment le carbone bleu peut être intégré dans les politiques internationales de lutte contre le changement climatique.
Enfin, Chloë Webster, Consultante scientifique en environnement marin, spécialiste de la Méditerranée, explique comment les AMP sont des outils clés de gestion dans la préservation de la biodiversité et l’une des réponses au changement climatique.

Océan, climat, biodiversité, l’équation vitale

Tout est lié. Et il faut à tout prix préserver l’équilibre fragile des interactions entre Océan, climat et biodiversité, comme le précise Patricia Ricard, présidente de l’Institut, dans l’éditorial. Préserver l’océan, c’est lui permettre de continuer à remplir cette fonction indispensable, être un souffle vital pour la planète. En protégeant ses habitats, nous parviendrons à maintenir la biodiversité, qui est à la source du… carbone bleu. Rien n’est perdu, nous avons encore des leviers d’action, mais il faut agir maintenant.

Bonne lecture !

Télécharger la Lettre

Se battre pour le climat : rapport du GIEC et Sommet Action Climat

Le Sommet Action Climat et la remise officielle du rapport Océan et cryosphère du GIEC, à quelques jours d’intervalle, marquent la nécessaire prise en main de notre destinée climatique : comme le rappelait Antonio Guterres, le secrétaire général des Nations unies, dans une tribune du quotidien Le Monde au printemps dernier, nous devons coûte que coûte « gagner la bataille du climat ».

Un Sommet Action Climat pour accélérer les prises de décision

Le Sommet Action Climat du 23 septembre, organisé par António Guterres, secrétaire général de l’ONU, se veut un accélérateur de la mise en œuvre de l’Accord de Paris sur le changement climatique. Certes, les pays signataires ont déjà élaboré des plans d’action, mais ils seront insuffisants pour limiter la hausse du réchauffement climatique à un niveau inférieur à 2°C. Face à l’urgence, António Guterres réclame aujourd’hui, de la part de tous, un effort supplémentaire et immédiat : « Seules des ambitions considérablement plus élevées, a-t-il dit, feront l’affaire. C’est la raison pour laquelle le Sommet ciblera les domaines qui se situent au cœur du problème, à savoir les secteurs qui génèrent le plus d’émissions et les domaines dans lesquels le développement de la résilience aura le plus grand impact. »
Le sommet, qui doit réunir membres de gouvernements, mais aussi décideurs des milieux financiers, et représentants de la société civile, doit permettre de mettre en place, à très court terme, des mesures dans le sens d’économies plus « propres », qui s’appuient sur la résilience des écosystèmes, et sur leur capacité à absorber les chocs liés aux changements climatiques.
Atteindre les objectifs définis par l’Accord de Paris n’est aujourd’hui plus une option, mais une nécessité.

Un rapport Océan et cryosphère qui pointe l’urgence de la situation

Ce rapport spécial du GIEC consacré à l’Océan et à la cryosphère (banquise, glaciers, calottes polaires et permafrost) met en lumière la même urgence. S’il ne sera officiellement remis que le 25 septembre à Monaco, une partie de son contenu a d’ores et déjà été dévoilé. Les conclusions des experts sont alarmantes. Elles évaluent à la fois les impacts des changements climatiques sur les écosystèmes océaniques, côtiers, polaires et montagnards, mais aussi leurs impacts sur les populations. On peut citer par exemple, parmi quelques chiffres, une hausse annoncée de 40 cm du niveau des océans d’ici à 2100, en raison de la fonte des glaciers et des calottes polaires, le déplacement de plus de 280 millions de personnes à travers le monde, mais aussi le dégel de la majeure partie du permafrost, qui libèrerait dans l’atmosphère une énorme quantité de carbone piégé dans les sols gelés…
Le tableau est peu réjouissant, accompagné sans doute d’une multiplication des épisodes d’inondation, de cyclones plus puissants, d’une augmentation de l’acidification des océans qui mettra de plus en plus en péril les écosystèmes marins…

L’heure n’est donc plus à la prise de conscience, mais aux actions immédiates, ciblées, et efficaces. A tous les niveaux.

Déclics de Saint-Cyr : le coup de cœur de l’Institut

Les 14 et 15 septembre, la compétition réunissait pour la vingt-quatrième fois des photographes passionnés de biologie marine. Comme chaque année, Patrick Lelong, membre du jury et ancien conservateur de l’aquarium des Embiez, a désigné le coup de cœur de l’Institut.

Il a choisi de récompenser un cliché de Sébastien Ameeuw, deux petites étoiles sur une feuille de posidonie, leur habitat de prédilection.

Peter Thomson : « L’océan est un tout »

A l’occasion de sa visite sur l’île des Embiez, Peter Thomson, Envoyé spécial de l’Organisation des Nations unies (ONU) pour les océans, répondait aux questions de Patricia Ricard : solutions fondées sur la nature, mécénat, innovation, il nous donne sa vision de la préservation du milieu océanique. Avec un message clair : « Nous n’avons qu’un seul océan, et il va nous falloir trouver des solutions communes. »

Après avoir passé le week-end à vous entretenir avec des scientifiques, des pêcheurs, avec quelles idées repartez-vous pour la protection de l’océan ?

Pour moi cette visite de l’Institut et le fait de rencontrer une palette de gens très différents, des pêcheurs aux scientifiques, a été très encourageant. Je pense que je repars avec le sentiment que les problèmes auxquels nous devons faire face sont probablement plus importants que ce que nous pensons, mais qu’au vu du grand nombre de personnes désormais impliquées, et des gens bien comme ceux avec lesquels nous avons parlé aujourd’hui, nous trouverons les solutions – par l’innovation et la mise en place de ces solutions à travers de bons principes scientifiques. Nous trouverons les solutions mais nous sommes désormais conscients de devoir faire face à un problème vraiment gigantesque.

Pensez-vous que le secteur privé devrait s’impliquer davantage dans le parrainage de la recherche ?

Je pense en fait que si le secteur privé pense vivre sur une planète où rien de tout ceci ne se produit, ils vont tous se retrouver comme Kodak et mettront la clé sous la porte dans un avenir très proche. Les entreprises qui survivront seront celles qui voient l’avenir comme nous nous le voyons, par le prisme de la science, et qui s’adaptent et décident de faire partie de la solution plutôt que de faire partie du problème.

Pensez-vous que le mécénat devrait être plus dynamique ?

Oui, je considère que pour le secteur privé ce n’est pas seulement une question de mécénat, qui bien sûr est un élément important, notamment pour la science, qui a besoin de soutien financier. Pour le secteur privé il s’agit aussi de changer les systèmes, d’anticiper en termes de systèmes de production et de répondre à la demande des consommateurs, car les consommateurs vont de plus en plus rejeter les produits qui n’ont pas un caractère durable ou qui sont mauvais pour la nature et donc mauvais pour nous.

A votre avis, les « solutions fondées sur la nature » sont-elles donc la solution pour faire face au changement climatique et protéger la biodiversité ?

Oui, et je pense que les partisans des solutions fondées sur la nature vont devoir dépasser leur domaine spécifique. Ce que je veux dire c’est que, pour ma part, auparavant je pensais bien sûr essentiellement aux mangroves et aux herbiers sous-marins. Mais désormais je réfléchis davantage en termes de micro-organismes des océans. Et après m’être entretenu avec les scientifiques aujourd’hui, je pense que lorsque nous parlons de solutions fondées sur la nature pour l’océan, nous devons penser à l’écosystème océanique dans son ensemble.

La mer Méditerranée est souvent considérée comme un océan modèle et comme un exemple de ce qui peut être fait ou de ce qu’il ne faut pas faire. Que pensez-vous de cette façon de voir ?

Vous savez, pour ce qui est de la Méditerranée, mon message serait : ne vous considérez pas comme un cas spécial. L’océan est un tout. Nous sommes tous connectés. Les effets qui s’exercent sur l’océan d’un côté de la planète vont affecter l’autre côté à un moment ou un autre, donc voyez cela comme un tout. Ne croyez pas que parce que les rivages méditerranéens sont très peuplés vous soyez différents et que les conditions qui sont les vôtres seront différentes. Non, nous n’avons qu’un seul océan, une planète et il va nous falloir trouver des solutions communes.

Propos recueillis par Patricia Ricard, Présidente de l’Institut océanographique Paul Ricard.

Retrouvez l’interview en images

L’Envoyé spécial de l’ONU pour les océans aux Embiez

Peter Thomson, Envoyé spécial de l’Organisation des Nations unies (ONU) pour les océans, était ce week-end l’invité de Patricia Ricard sur l’île des Embiez, lors de l’Assemblée générale de l’Institut.

Cette assemblée générale aura été pour lui l’occasion de découvrir certains enjeux environnementaux spécifiques à la Méditerranée.
A travers les travaux menés par les chercheurs de l’Institut, plusieurs thèmes ont été évoqués, tous au cœur des défis écologiques à relever pour la survie de l’Océan : restauration des habitats des petits fonds côtiers, solutions innovantes pour rendre l’aquaculture durable sans générer de pression supplémentaire sur les stocks halieutiques, détection de l’ADN environnemental pour une meilleure surveillance de la biodiversité…

De la restauration des habitats côtiers au recyclage des plastiques

D’autres intervenants, extérieurs, ont présenté différentes mesures de préservation : par exemple, Chloë Webster, jusqu’à peu responsable scientifique chez MedPAN et aujourd’hui consultante, est revenue sur l’importance de la mise en place d’Aires Marines Protégées, en insistant sur le fait que l’important n’est pas tant de multiplier les AMP, mais plutôt de les doter d’outils, et de financements, qui leur permettent vraiment de protéger leur territoire ; Christian Decugis, entre autres fonctions président de l’APAM (Association pour la Pêche et les Activités Maritimes), a lui insisté sur le rôle de « sentinelles de la mer » que remplissent les pêcheurs, et a rappelé que l’important pour préserver la ressource, est « la bonne utilisation des outils de pêche, même pour de tous petits bateaux ». Il a également rappelé que la préservation fonctionne, « comme en témoigne le thon rouge, dont la biomasse est revenue au niveau des années 50, grâce à des mesures d’interdiction de prélèvement pendant des années. » Marine Fidelle, d’Ecocéan, a présenté les techniques d’élevage de post-larves de poissons et la mise en place de biohuts qui permettent d’augmenter le taux de survie des juvéniles. Simon Bernard, de Plastic Odyssey, a rappelé que « nous ne pourrons pas nettoyer les océans », mais que nous pouvons réduire notre utilisation des plastiques et apprendre à les valoriser en les recyclant. Damien Leloup, a évoqué une mission menée par la Walter Munk Foundation for the Oceans dans l’Altaussee, un lac autrichien lui aussi concerné par la pollution. Enfin, Cécile Devillers, spécialiste de la RSE chez Ricard, a expliqué qu’une réelle prise de conscience se fait au sein des entreprises, du choix des matières premières à la fin de vie des objets produits, mais que l’on manque souvent encore de connaissances sur les solutions les plus judicieuses.

Peter Thomson, garant de la mise en œuvre de l’ODD 14

Autant d’interventions qui s’inscrivent directement dans le domaine de compétence de Peter Thomson. Son rôle, rappelons-le, est d’appuyer la mise en œuvre de l’ODD14, objectif de développement durable N°14, « vie aquatique », en travaillant avec tous les acteurs concernés : la société civile, les milieux scientifiques, le secteur privé et les autres parties prenantes.
Le but est notamment de continuer à faire vivre les quelque 1 400 engagements volontaires pris lors de la Conférence sur les océans, et de veiller à leur mise en œuvre. Ancien représentant permanent des îles Fidji auprès des Nations unies, le diplomate met aujourd’hui toute sa compétence et son énergie au service de la cause des océans. « Une respiration sur deux, déclarait-il il y a quelques mois, provient d’oxygène produit par l’0céan. Alors il est temps pour nous de faire des changements radicaux ».

(Ph. C. F-B)

Sommet des deux rives : une nouvelle ambition en Méditerranée

Les 23 et 24 juin, le Sommet des deux Rives réunissait à Marseille les représentants de la société civile du pourtour méditerranéen, et les ministres des Affaires étrangères du 5+5 (France, Portugal, Espagne, Italie, Malte, Mauritanie, Maroc, Algérie, Tunisie, Libye). Au terme du Sommet, des « Engagements pour une nouvelle ambition en Méditerranée » ont été signés.

«  On a toujours dit que la Méditerranée est un berceau des civilisations, et là je pense que nous pourrions donner naissance à une belle civilisation de réconciliation et de résilience. Ce sommet, a insisté Patricia Ricard, présidente de l’Institut et cheffe de file de la délégation française, permettra de créer une génération solidaire face aux enjeux de la région. »

Une mobilisation inédite de la société civile méditerranéenne
 
Cent personnalités issues de la société civile de la Méditerranée occidentale, rappelons le, constituaient le comité de pilotage du Sommet, présidé par Wided Bouchamaoui, Nobel de la Paix 2015. Elles ont été choisies à part égale par les dix États concernés, et un chef de file a été désigné pour chaque pays. Patricia Ricard, présidente de l’Institut océanographique Paul Ricard, est ainsi à la tête de la délégation française. Les 11 et 12 juin, ils se réunissaient à Tunis pour un exercice de synthèse appelé « l’Assemblée des Cent » au cours duquel ils ont appelé les chefs d’État et de gouvernement du Dialogue du 5+5 à prendre en compte leurs propositions d’actions concrètes. Car c’est bien le coeur du sommet : sélectionner et accompagner la réalisation de projets concrets, dans l’un des cinq domaines prioritaires identifiés lors des forums préparatoires.

Le résultat des cinq forums préparatoires

Ces cinq forums, en amont du Sommet de Marseille, ont eu lieu entre avril et juin, autour de plusieurs thèmes de travail :« Énergies » organisé par l’Algérie ; « Jeunesse, éducation, mobilité », organisé par Malte ; « Économie et compétitivité », organisé par le Maroc ; « Culture, médias, tourisme », organisé par la France Forum « Environnement et développement durable », organisé par l’Italie.

« Ce sommet des deux rives, a également déclaré Patricia Ricard, est une opportunité exceptionnelle pour faire de la Méditerranée un laboratoire. »

8 engagements pour l’avenir

1. Engagements pour une Méditerranée de la connaissance et de la mobilité
2. Engagements pour une Méditerranée durable
3. Engagements pour une Méditerranée pluriculturelle
4. Engagements pour une Méditerranée innovante, numérique et entrepreneuriale
5. Engagements pour une Méditerranée des villes et ancrée dans ses territoires
6. Nous sommes convaincus que les actions que nous suggérons de mener renforceront la paix et le développement dans notre région.
7. Engagement politique en faveur de l’Union pour la Méditerranée et de la Fondation Anna Lindh, qui demeurent des plateformes centrales pour renforcer le partenariat entre l’Union européenne et tous les pays du pourtour de la Méditerranée.
8. Nous sommes enfin convaincus qu’une communauté méditerranéenne solidaire, conviviale et mutuellement profitable est possible. Elle favorisera les apports réciproques. Elle nourrira les apports de la Méditerranée au monde.

Texte complet des engagements

Image France Diplomatie

Les mercredis de la mer : démarrage le 17 juillet

Retrouvez les conférences estivales proposées par l’Institut tout l’été, sur des thèmes variés, directement liés aux programmes de recherche ou à la protection de notre environnement marin. 

Programme

17 juillet : Aurélie VION, Institut océanographique Paul Ricard
« La biodiversité méditerranéenne »

24 juillet : Dr Rémy Simide, Institut océanographique Paul Ricard
« Aquaculture durable »

31 juillet : Charlie Hourcau, Archéologue sous-marin
« Quand l’archipel des Embiez était phocéen… »

7 août : Dr Robert BUNET, Institut océanographique Paul Ricard
« Quand la science s’inspire de la nature »

14 Août : Patrick LONGUEVILLE, Directeur du Port des Embiez
« Gestion environnementale des ports de plaisance »

21 août : Pr Nardo VICENTE, Délégué Général, Responsable Scientifique de l’Institut océanographique Paul Ricard
« Sauvegarde d’un géant de la mer : la grande nacre »

28 Août : Philippe Aublanc, Institut océanographique Paul Ricard
« L’hippocampe, un étrange poisson »

A 16h, au Fort Saint-Pierre
5€/Adulte, 2,50€/Enfant jusqu’à 11 ans, visite du musée aquarium comprise
Prévoir d’arriver 30 mn avant la conférence

Sommet des deux rives : Patricia Ricard chef de file de la France

Le Sommet des deux rives, Forum de la Méditerranée, se tiendra à Marseille, le 24 juin prochain. Son ambition est de relancer la dynamique de coopération en Méditerranée occidentale, en s’appuyant sur la société civile. Patricia Ricard, présidente de l’Institut, a été désignée comme chef de file de la délégation française.

Lancé à l’initiative du président de la République Emmanuel Macron, le Sommet des deux rives se définit comme « une mobilisation inédite de la société civile méditerranéenne. » Il réunit 10 États , 5 de la rive nord et 5 de la rive sud : pour le sud, la Mauritanie, le Maroc, l’Algérie, la Tunisie et la Libye ; pour le nord, le Portugal, l’Espagne, la France, l’Italie et Malte. L’Union européenne, l’Allemagne, mais aussi les organisations pan-méditerranéennes et les principales organisations économiques internationales présentes dans la région sont également associées.

Faire émerger des solutions concrètes

Le but est de faire émerger des solutions concrètes pour le développement durable de la région, sur le plan humain et économique. L’ensemble de ces réflexions et propositions d’initiatives sera partagé avec les chefs d’État et de gouvernement lors du Sommet à Marseille pour déterminer celles qui seront mises en œuvre de façon prioritaire.
Ces initiatives peuvent être totalement nouvelles, au stade de l’élaboration technique, ou déjà existantes mais méritant d’être relancées. Elles peuvent prendre la forme d’actions collectives, de projets concrets, de suggestions de politiques publiques communes, de concepts communs, d’institutions à créer, d’appellations méditerranéennes, de régulations, etc. Seul impératif, elles doivent avoir un caractère régional ou multilatéral.

« Les Cent » 

Cent personnalités issues de la société civile de la Méditerranée occidentale constituent le comité de pilotage du Sommet. Elles ont été choisies à part égale par les dix États concernés, et un chef de file a été désigné pour chaque pays. Patricia Ricard, présidente de l’Institut océanographique Paul Ricard, est ainsi à la tête de la délégation française. Tous se réuniront les 11 et 12 juin à Tunis pour un exercice de synthèse appelé « l’Assemblée des Cent » au cours duquel ils appelleront les chefs d’État et de gouvernement du Dialogue du 5+5 à prendre en compte leurs propositions d’actions concrètes.

Cinq forums préparatoires

En amont du Sommet de Marseille, cinq forums préparatoires ont lieu entre avril et juin : forum « Énergies » organisé par l’Algérie (Alger, 8 avril 2019), « Vers un partenariat renforcé au service d’une transition énergétique durable » ; forum « Jeunesse, éducation, mobilité », organisé par Malte (La Valette, 24 et 25 avril 2019), « The Mediterranean Generation : Malta’s Contribution to the Summit of the Two Shores »; forum « Économie et compétitivité », organisé par le Maroc (Rabat, 29 avril 2019), « Une meilleure intégration économique entre les deux rives, vers un espace partenarial de croissance et d’innovation partagées » ; forum « Culture, médias, tourisme », organisé par la France (Montpellier, 2 et 3 mai 2019), « Impulser une nouvelle dynamique culturelle en Méditerranée occidentale » ; Forum « Environnement et développement durable », organisé par l’Italie (Palerme, 15 et 16 mai 2019), « Économie bleue, économie verte, économie circulaire : propositions de partenariats pour un développement urbain côtier durable en Méditerranée occidentale »

Source : France Diplomatie

Les Entretiens de l’Institut océanographique Paul Ricard

Les Entretiens de l’Institut océanographique Paul Ricard présentent des expertises, un éclairage averti sur les grands enjeux actuels qui intéressent les acteurs environnementaux et chacun d’entre nous. Ils prennent la mesure du changement global en cours.

Le premier entretien — en lien avec le dossier de la Lettre d’information de l’Institut parue en 2018 —, est consacré à la gouvernance de l’Océan. Serge Ségura, ambassadeur de France chargé des océans, revient sur les failles actuelles de cette gouvernance.

One Planet Lab et One Planet Summit

Un laboratoire d’idées pour répondre aux défis du changement climatique.

La semaine dernière, Patricia Ricard participait au One Planet Summit de Nairobi, en tant que membre du laboratoire d’idées « One Planet Lab ». Le but de ces rencontres est d’accélérer la transition mondiale vers une économie bas-carbone.

Le One Planet Summit

Les coalitions du One Planet Summit se réunissaient le 14 mars 2019 à Nairobi, au Kénya, pour la troisième édition de la manifestation. La rencontre était centrée cette fois sur les initiatives en faveur de la protection de l’environnement et la transition sur le continent africain. En effet, alors que l’Afrique n’est responsable que de 4% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, 65% de la population africaine est considérée comme étant directement touchée par le changement climatique. Le Sommet rassemblait des dirigeants, des chefs d’entreprise et des personnalités de la jeunesse et de la société civile, venus présenter des réalisations concrètes et des initiatives novatrices, et susciter de nouveaux engagements.

Le One Planet Lab, un laboratoire d’idées

Le One Planet Lab a été officiellement créé le 26 septembre 2018, à New York, à l’occasion du deuxième One Planet Summit, et suite à l’appel lancé par Emmanuel Macron. Composé de 31 personnalités issues d’entreprises et d’institutions, il a pour mission d’alimenter les futures éditions du « One Planet Summit ». Véritable laboratoire d’idées, il réunit des personnalités influentes des mondes universitaire, associatif, des affaires ou encore des institutions financières internationales, reconnus pour leur expertise et leur détermination à agir en faveur de l’environnement.

Des actions concrètes

Le but de chaque One Planet Summit est en effet de réunir et de porter à grande échelle des actions concrètes pour répondre aux défis mondiaux liés au changement climatique, à la perte de biodiversité et au bien-être des sociétés. Un an après la première édition, une trentaine d’actions ont été lancées autour de 4 piliers : le climat, la mobilisation des financements, auxquels se sont ajoutés la protection des océans et de la biodiversité.

Source : https://www.ecologique-solidaire.gouv.fr/one-planet-lab-se-reunit-paris

Aquarium : découvrez les nouveaux horaires

La saison redémarre à l’aquarium du fort Saint-Pierre :  jusqu’au 30 avril, vous pourrez retrouver nos pensionnaires  du dimanche au vendredi de 10h à 12h30 et de 13h30 à 17h30, ainsi que le samedi de 13h30 à 17h30. En juillet et en août, l’aquarium sera ouvert tous les jours de 10h à 12h30 et de 13h30 à 17h30.

Que faire pour sauver la grande nacre ?

Il y a un an à peine, la réserve marine de Scandola abritait une population exceptionnelle de Pinna nobilis. La semaine dernière, le Pr Nardo Vicente n’a pu que constater la mort de toutes les nacres. Il fait un point sur la situation.

La situation est alarmante.

Nous rentrons d’une mission scientifique à la réserve naturelle de Scandola en Corse qui recélait, il y a seulement un an, une des plus fortes densités de ce magnifique coquillage bivalve, en Méditerranée occidentale.

Aujourd’hui tout est mort ! Une population que nous suivions depuis les années 1980 !
Partout les fonds sont jonchés de nacres mortes.
Et la parasitose arrive sur les côtes provençales.
Au mois de septembre les agents du Parc national des calanques on trouvé une nacre moribonde dans l’Anse du Mugel à La Ciotat. L’analyse s’est avérée positive à l’Haplosporidium. D’autres individus malades ont été observés en divers point du littoral provençal.
A Scandola, en plein mois d’octobre la température de l’eau était encore de 22°C à 40 m de profondeur. Il en est de même sur l’ensemble des côtes provençales.
 Il est à craindre que l’épizootie touche progressivement toutes les côtes méditerranéennes puisque des individus parasités sont signalés en divers points à Monaco, en Italie, à Malte, en Tunisie et en Grèce.

LES EAUX TROP CHAUDES FAVORISENT L’ACTIVITE DU PARASITE

L’activité du parasite responsable de la mort des coquillages est en effet exacerbée lorsque la température s’élève. Or les eaux de la Méditerranée se maintiennent à de hautes températures depuis le début de l’été. De la sorte on peut penser que le changement climatique global est en grande partie responsable de l’apparition de cette épidémie qui affecte le plus grand bivalve de Méditerranée. Et 
il est probable que l’accélération du processus de réchauffement des eaux de la Méditerranée affectera dans un avenir proche d’autres espèces. Des signaux se manifestent d’ailleurs dans ce sens depuis de nombreuses années : les opérations de captage larvaire que nous réalisons depuis les années 1990 dans les Aires marines protégées (Port-Cros, Scandola, Parc marin de la Côte Bleue) et autour de l’Archipel des Embiez, ont permis d’étudier la biodiversité marine de ces divers sites.

Grâce à ces captages, avec les jeunes nacres, de nombreuses autres espèces de divers groupes zoologiques (mollusques, crustacés, échinodermes, ascidies, poissons) se retrouvent dans les collecteurs larvaires. Et de 1996 à 2013 nous avons pu observer une érosion de la biodiversité des espèces de mollusques captées de 30%, et 70% de petites espèces d’invertébrés ont disparu.
Le phénomène ira en s’accélérant dans les années à venir si rien n’est fait pour ralentir le réchauffement de la planète.

Depuis l’hiver dernier, de nombreux laboratoires du pourtour méditerranéen exercent une veille constante sur les populations, et plusieurs centaines d’individus en bonne santé ont été prélevés et mis à l’abri, notamment en Espagne. La survie de l’espèce en dépendra peut-être.

A cela s’ajoutent des accidents maritimes comme celui que l’on vient de connaître au cap Corse, dont les conséquences pour le milieu vivant sont catastrophiques, de même que pour l’économie. A cause de navigateurs incompétents on en revient aux années 70 avec les accidents de tankers devenus tristement célèbres.
Et cependant, la pollution par hydrocarbures, c’est l’arbre qui cache la forêt…

Nardo VICENTE

Participaient à la mission : Sylvain Couvray, Rémy Simide, Aurélie Vion et Nardo Vicente.

Take Off, Take Ocean For Future : des étudiantes coréennes à l’Institut

Dans le cadre du programme d’échange scientifique mené avec la Korean Maritime and Ocean University de Busan en Corée, deux étudiantes ont été accueillies cet hiver sur l’île des Embiez : encadrées par le Dr Robert Bunet, So Im Cheon et Eunha Kim se sont consacrées à des aspects de la génétique d’organismes marins.

Pour la troisième année consécutive, le laboratoire de recherche de l’Institut ouvrait ses portes à des étudiants de la prestigieuse KMOU, Korean Maritime and Ocean University. Le but de ces échanges, entamés en 2016 à l’initiative de Patricia Ricard à travers le programme Take Ocean For Future, est notamment de créer une dynamique commune autour des grands enjeux à relever pour « notre » Méditerranée et tous les océans du monde. « Face au réchauffement climatique et aux menaces qui pèsent sur notre environnement, rappelle Patricia Ricard, la science et la recherche doivent aujourd’hui repousser leurs frontières disciplinaires, nationales et culturelles. »

De l’antifouling à l’aquaculture

En 2017, le Dr Jin-Woo Lee a fait résidence aux Embiez quelques semaines. Il a travaillé en collaboration avec le docteur Robert Bunet dans le cadre de la recherche sur les propriétés antifouling des organismes marins. Ensemble, ils ont testé différentes molécules antifouling afin de trouver une alternative aux peintures antisalissures des bateaux, qui sont pour le moment très polluantes et nocives pour l’environnement.
En 2018, le programme Take OFF a permis d’accueillir Bok Il Jang, jeune ingénieur en nutrition des animaux aquatiques. Au cours de son séjour il a travaillé sur l’alimentation des espèces en aquaculture, et sur des alternatives à l’utilisation des farines de poissons sauvages qui accentuent la surpêche (farines d’insectes, …).

Ces échanges ont vocation à se poursuivre et se renforcer, en incluant d’autres universités.,notamment dès que la nouvelle plateforme de recherche de l’Institut sera opérationnelle.

 

La nouvelle Lettre de l’Institut est arrivée ! Quelle gouvernance pour l’Océan ?

Des négociations sur la conservation et l’utilisation durable de la diversité biologique en haute mer ont lieu actuellement, au Siège de l’ONU à New York. A cette occasion, la Lettre de l’Institut dresse un état des lieux de la gouvernance de l’Océan et de ses enjeux.

L’objectif des négociations est primordial : il s’agit de mettre en place un texte juridiquement contraignant pour préserver la biodiversité en haute mer.

Malgré une multitude de conventions, la vie marine n’a jamais été aussi menacée : pollution, effondrement des stocks halieutiques, changement climatique, sont autant de dangers qui pèsent sur la planète bleue. La gouvernance de l’Océan doit aujourd’hui absolument permettre de concilier activité économique et préservation des écosystèmes et de la biodiversité.

Nous avons demandé à trois personnalités particulièrement impliquées dans la mise en place de cette gouvernance de nous apporter leur éclairage : S.A.S. Le Prince Albert II de Monaco, souverain qui depuis toujours apporte son soutien à la cause des océans, Serge Ségura, Ambassadeur de France chargé des océans ; et Julien Rochette, Directeur du Programme Océans et Zones Côtières de l’Institut pour le Développement Durable et les Relations Internationales (IDDRI).

De la haute mer aux aires marines protégées

S.A.S. Le Prince Albert II a reçu Patricia Ricard, notre présidente, au Palais à Monaco. Chef d’État engagé, il a notamment mis en valeur l’importance de la multiplication des aires marines protégées, l’un des moyens les plus efficaces pour garantir la survie des océans. Serge Ségura nous a reçus au ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, à Paris : il a redéfini avec nous les accords existants, les éléments qu’il faudra parvenir à compléter, et a insisté sur la nécessité d’adapter le cadre actuel. Julien Rochette, de son côté, nous a apporté son expertise technique et juridique sur l’assistance à apporter aux décideurs, que ce soit à l’échelle régionale ou internationale, pour mettre en place cette gouvernance. Il a également défini la place et le rôle des nouveaux acteurs de cette gouvernance.

Etat des lieux et perspectives

Et au-delà des éclairages apportés par nos interlocuteurs, nous avons également voulu enrichir la réflexion sur la gouvernance : comment la définir, à quoi sert-elle, et quels sont ses enjeux économiques, sociaux et environnementaux ?

Bonne lecture !

*La première session de la Conférence intergouvernementale sur un instrument international juridiquement contraignant au titre de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer (UNCLOS) sur la conservation et l’utilisation durable de la diversité biologique marine des zones situées au-delà des juridictions nationales (BBNJ) se tient du 4 au 17 septembre 2018 au siège des Nations unies à New York. Il s’agit avant tout de mettre en place le processus d’élaboration du projet de texte.

Bouton téléchargement pdf

Récifs coralliens : un enjeu pour l’humanité

Du 15 septembre au 9 novembre, la Galerie des fresques de Paris Gare de Lyon accueille à son tour l’exposition photographique d’Alexis Rosenfeld consacrée aux récifs coralliens. L’Institut est partenaire de la manifestation.

2018, année internationale des récifs coralliens

L’année internationale des récifs coralliens doit attirer l’attention de tous sur les menaces qui pèsent aujourd’hui sur ces écosystèmes exceptionnels : on estime que la moitié d’entre eux se trouvent aujourd’hui en situation critique, mis en danger par la pollution, la surpêche, les changements climatiques…alors qu’ils abritent 30% des espèces animales et végétales des océans.

Voir les récifs comme vous ne les avez jamais vus

Le photographe Alexis Rosenfeld, pour réaliser ces clichés, a utilisé une technique particulière qui donne vraiment l’impression de se trouver au coeur du paysage sous-marin, dans toute sa beauté et son foisonnement de vie. Il nous emmène plonger sur des sites exceptionnels, en Mer Rouge, et dans les océans Indien, Pacifique et Atlantique. Mais l’exposition, réalisée à quatre mains avec la journaliste Alexie Valois, ne se contente pas d’immerger le visiteur dans la beauté du monde corallien.

Images et immersion interactive

Au delà des photographies présentées, l’exposition permet également d’en apprendre davantage sur des écosystèmes menacés et indispensables à la survie de nos océans et de notre planète : en scandant des QR codes avec son Smartphone, le visiteur a accès à des textes et des interviews filmées, des reportages et des photos 360°…

 

Take Ocean For Future

Bok Il Jang, jeune ingénieur en nutrition des animaux aquatiques à la National Korea Maritime and Ocean University, vient de passer six semaines à l’Institut. Son séjour s’inscrit dans le cadre du programme Take OFF, Take Ocean For Future.

Programme SARL-LAB

Les chercheurs de l’Institut poursuivent leurs travaux sur le terrain : mise en place de biohuts, mais aussi suivis ichtyologiques et transplantation de cymodocées.

 

Programme Remora

France 3 Côte d’Azur consacre cette semaine un reportage au suivi scientifique des récifs artificiels immergés devant la station d’épuration Amphitria au Cap Sicié près de Toulon

Observation en mer d’une ponte de grande nacre !

Ce phénomène rarement observé en pleine eau a été vu et photographié par un plongeur de Villefranche-sur-Mer : une ponte massive sortant des valves entr’ouvertes du coquillage.

Le 30 août dernier, Jean-François Murtin, plongeur, a eu la chance d’assister à la ponte d’une grande nacre et de pouvoir photographier la scène, rarement observée. Sur les conseils du Dr Jean de Vaugelas du Laboratoire ECOMERS de l’Université de Nice qui intervient avec l’Institut dans le Réseau de veille écologique de la grande nacre, il nous a communiqué ses clichés exceptionnels.

On peut y observer une ponte massive sortant des valves entr’ouvertes du bivalve. De couleur rouge orangée, elle est constituée par l’enroulement d’un ruban gélatineux contenant les œufs (photo 1). Ce ruban va progressivement se désagréger à son arrivée dans l’eau, libérant ainsi les œufs (photo 2).

 

Ce phénomène avait été étudié par Sergio Trigos au cours de son travail de thèse à l’IOPR, en milieu contrôlé sous le hall d’aquaculture de l’Institut. Obtenant également l’émission du sperme par un autre individu, il procédait à la fécondation des œuf, et en obtenait le développement. C’est un des chapitres clefs de sa thèse soutenue au mois de Mars 2017 à l’Université catholique de Valencia.

Un bivalve hermaphrodite

Pour que la grande nacre de Méditerranée émette sa ponte, il faut qu’elle soit stimulée, soit par l’émission des spermatozoïde par un congénère en phase mâle à proximité de celui en phase femelle (rappelons que Pinna nobilis est un bivalve hermaphrodite), soit par chocs thermiques en milieu contrôlé.

C’est probablement ce qui s’est produit dans le cas de l’observation de Mr Murtin, qui s’est trouvé au bon endroit et au bon moment, avec une température assez élevée en cette fin du mois d’Août induisant la ponte.
Ne dit-on pas que « le hasard fait bien les choses » ? Mais il favorise les esprits préparés !

Pr Nardo Vicente, responsable scientifique de l’Institut océanographique Paul Ricard

 

 

 

Institut océanographique Paul Ricard
Île des Embiez - 83140 Six-Fours-les-Plages
Tél. +33 (0)4 94 34 02 49
  • › Partenaires
  • › Presse
  • › Plan du site
  • › Mentions légales
  • › Politique de confidentialité
  • › Politique de cookies
  • › Crédits