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Articles

Plaisanciers : n’oubliez pas d’embarquer DONIA !

DONIA, application téléchargeable gratuitement, permet de choisir des lieux de mouillage peu impactants pour les écosystèmes, et notamment l’herbier de posidonie.

Développée par Andromède Océanologie, en partenariat avec l’Agence de l’eau Rhône-Méditerranée-Corse, l’application se définit comme un outil à la fois sécuritaire et éco-responsable : les informations qu’elle fournit permettent en effet de choisir son mouillage en fonction de la météo, mais aussi et peut-être surtout en fonction des fonds marins environnants. Elle permet ainsi de mouiller en toute sérénité en étant certain de ne pas endommager les écosystèmes les plus fragiles, et notamment l’herbier de posidonie, Posidonia oceanica. Une espèce, rappelons-le, protégée, mais en régression constante sur de nombreux sites. Sa préservation fait par ailleurs l’objet depuis l’an dernier de plusieurs arrêtés pris par la Préfecture maritime visant à encadrer les zones de mouillage, particulièrement pour les plus grosses unités.

Préservation et partage

La version de base, totalement gratuite, disponible sur Smartphone et tablette, permet d’avoir accès à des cartes marines précises, enrichies de multiples informations, comme les sites de plongée, les ports les plus proches, les points d’intérêt, la réglementation en vigueur en matière de pêche… L’application offre aussi aux usagers la possibilité de partager toute information utile sur des dangers aperçus en mer (obstacles, accidents, méduses, alerte SOS, etc.), ou au contraire sur des observations particulières, en postant par exemple des images.

A noter qu’une version « Premium », payante cette fois, est proposée à ceux qui veulent bénéficier de services supplémentaires, comme par exemple d’une alarme dérapage, emmêlage, ou collision, ou de la possibilité d’enregistrer leurs parcours, de mesurer les distances et le cap à suivre…

Des herbiers plus précieux que jamais

Si l’on connaît le rôle de nurserie et d’habitat privilégié des herbiers pour de nombreuses espèces, ils sont également pourvoyeurs d’oxygène et capables de stocker le carbone. Ils sont aussi d’excellents stabilisateurs des fonds marins et les banquettes de feuilles mortes que nous voyons apparaître chaque hiver sur nos plages, loin d’être des déchets, sont un rempart indispensable contre les attaques de la houle. Dans un contexte de changements globaux et d’érosion du littoral, ils sont plus précieux que jamais.

Lien vers le site de l’application

DRIVER : 10 ans de restauration écologique en Méditerranée

A la mi-janvier, l’édition 2021 du colloque Driver réunissait chercheurs, partenaires institutionnels et financiers et bureaux d’étude, pour faire le point sur 10 ans de restauration écologique, et sur les actions à mettre en place pour demain. Une démarche de coopération à laquelle l’Institut participe à travers ses programmes de recherche.

Ce que l’on appelle les petits fonds côtiers, durant des décennies, ont été dégradés par nos activités humaines, urbanisation, rejets et pollution, surpêche… Or leur intérêt écologique est majeur, notamment en ce qui concerne les baies peu profondes et les herbiers, véritables nurseries, particulièrement impactés par exemple par la construction des ports.

Depuis 10 ans, les scientifiques essaient de trouver des solutions pour recréer les fonctions écologiques perdues, imaginer par exemple des habitats pour les juvéniles dans les ports grâce à l’installation de biohuts développés par Ecocéan, Et ça marche ! Les espèces sont plus nombreuses, le nombre de juvéniles augmente, et leur taux de survie est plus important.

Des herbiers aux fonds coralligènes

Un peu plus profond, les herbiers pourvoyeurs d’oxygène, protecteurs du littoral et puits de carbone, mais aussi zones de nurserie, sont également en première ligne. Avec l’augmentation de la plaisance, ils sont eux aussi en recul, même si les nouvelles mesures de réglementation des mouillages prises en 2020 devraient stopper leur destruction. Des essais de transplantation d’herbiers sont menés, comme par exemple à Monaco avec Andromède océanologie, ou comme le fait l’Institut dans la lagune du Brusc (voir programme SAR-LAB).

Plus bas, sur ce que l’on appelle la zone infra-littorale, de nombreux sites ont été dégradés, notamment par les rejets des émissaires de traitement des eaux usées. La qualité de l’eau s’étant sensiblement améliorée depuis quelques années, c’est la voie des récifs artificiels qui est aujourd’hui largement explorée. Il ne s’agit pas cette fois de nurseries, mais davantage d’habitats refuges dans des zones appauvries.

Accumuler et partager la connaissance

Le but est vraiment maintenant d’accumuler de la connaissance, de faire monter en puissance les programmes de recherche, et de mettre en commun les résultats. Il faut par exemple mettre en place des protocoles de suivi rigoureux et standardisés, complètement transposables d’un site à l’autre. Ils permettront de comparer de manière efficace les différents outils, de choisir ce qui fonctionne le mieux, d’évaluer par exemple le temps de colonisation des supports proposés.

Sur les nurseries portuaires, il faut aussi valider la façon dont les juvéniles parviennent à passer dans la population naturelle, sans doute grâce à des émetteurs positionnés sur les poissons puisqu’on est maintenant capables de tagger des individus qui font à peine plus de dix centimètres. Les conclusions du colloque DRIVER insistent vraiment sur la nécessité de diversifier les solutions, de tester, quitte à abandonner certaines d’entre elles, comme le fait la nature depuis des millions d’années ! Encore une fois, nous devons prendre exemple sur elle et nous en inspirer.

S’inscrire dans la démarche ICO-Solutions

Cette année, DRIVER s’intègre dans une nouvelle démarche, baptisée ICO Solutions, pour « Iles, Côtes et Océans ». L’Agence de l’eau Rhône – Méditerranée – Corse, le Conservatoire du littoral, la Chambre de Commerce et d’Industrie métropolitaine Aix-Marseille-Provence , sous le haut-patronage du Ministère de la Transition écologique, co-organisent ICO Solutions pour soutenir et promouvoir des solutions concrètes aux enjeux majeurs de préservation et développement soutenable des Iles, des Côtes et des Océans. Plusieurs ateliers et rencontres seront organisés au premier semestre 2021 et doivent permettre aux organisations publiques, entreprises, experts, universitaires et associations de co-construire ces solutions. Les résultats seront présentés lors des Journées des Engagements ICO, au Palais de la Bourse de Marseille en parallèle des rencontres du Congrès Mondial de l’UICN prévues à l’automne 2021.

Retrouvez en vidéo le Dr Philippe Lenfant, de l’ Université de Perpignan, UPVD, France qui porte DRIVER aux côté d’ ECOCEAN et de l’ Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse. (Vidéo produite par Oceanica Prod)

Le programme SAR-LAB mené à l’Institut

Le site d’ICO-Solutions  

CANOPé : le point sur les récifs de Posidonie

En Méditerranée, les herbiers de Posidonie, Posidonia oceanica, sont l’un des écosystèmes les plus importants, en raison des services écosystémiques qu’ils rendent. Ils sont pourtant en régression… Elodie Rouanet, ingénieure de Recherche au GIS Posidonie et coordinatrice du programme CANOPé, nous en présente les enjeux et nous apporte son éclairage sur l’état de santé des herbiers et leur rôle face au changement climatique.

Les herbiers de Posidonie sont-ils particulièrement vulnérables aux changements globaux ?

Le rapport 2019 du GIEC mentionne les herbiers marins (toutes espèces confondues) parmi les écosystèmes les plus exposés aux impacts directs et indirects du changement climatique. Toutefois, dans le cas des herbiers de posidonie, le risque doit être considéré avec prudence.

En effet, si les températures élevées font reculer la posidonie sur les côtes levantines et du sud de la Turquie, elles la favorisent sur les côtes nord, où le froid hivernal constitue le facteur limitant. Certaines fonctions physiologiques de la plante seront affectées positivement comme la reproduction sexuée ou négativement comme la germination des graines. Mais de façon générale, l’élévation de la température le long des littoraux devrait vraisemblablement conduire à un remplacement d’espèces à grande complexité structurelle comme la posidonie par des espèces de complexité plus faible (ex : la cymodocée) et même par des espèces introduites opportunistes (ex : l’halophilia), plutôt qu’à une régression des surfaces d’herbiers de posidonie.

Quant à la montée du niveau de la mer, elle détermine bien sûr la régression des herbiers en limite inférieure, mais aussi leur progression en limite supérieure. Mais lors des cycles de descente lente puis de remontée rapide du niveau de la mer, qui caractérisent le Pléistocène, les herbiers ont toujours suivi la remontée du niveau de la mer, jusqu’à 4 m par siècle.

Les événements extrêmes devraient impacter les herbiers et les récifs barrières de posidonie situés à faible profondeur, notamment du fait de ruissellements importants lors d’épisodes pluvieux extrêmes, provoquant l’érosion ou l’enfouissement des sédiments. L’altération attendue du climat marin entraînera une modification de l’hydrodynamique côtière, en particulier en termes d’intensité et de fréquence de l’action des vagues, avec des conséquences pour les positions des limites supérieure et inférieure des herbiers de posidonie.

L’introduction d’espèces non indigènes causée par les échanges avec le canal de Suez, le transport maritime, l’aquaculture, l’aquariologie mais aussi les arrivées naturelles par le détroit de Gibraltar, est une préoccupation majeure. Actuellement, le bassin occidental de la Méditerranée est moins touché par l’arrivée de ces espèces que ne l’est le bassin oriental, mais le réchauffement climatique devrait amplifier ce phénomène dans les prochaines décennies. Les herbiers et les récifs barrières de posidonie ne sont pas à l’abri de ce phénomène. Ces espèces vont avoir deux types d’impact sur la posidonie : l’herbivorie ou la compétition pour l’habitat.*

 

Récif de Figari, Corse.

Quels sont les services rendus par les herbiers ? Jouent-ils un rôle dans l’atténuation du réchauffement climatique ?

L’herbier de posidonie est un écosystème ingénieur qui joue un rôle majeur dans le fonctionnement des écosystèmes côtiers de par la diversité et l’importance des services rendus. La posidonie est un producteur primaire à la base de nombreuses chaînes alimentaires riches et diversifiées en espèce. Les herbiers constituent des zones d’abris, de nurseries, de frayères et d’habitats pour de nombreuses espèces, y compris d’intérêt halieutique. Cette espèce produit de l’oxygène par la photosynthèse et piège le carbone dans sa matte (enchevêtrement de racines et rhizomes) peu putrescible. La présence des herbiers joue un rôle dans la transparence des eaux par la stabilisation des sédiments et permet de protéger le littoral contre les phénomènes d’érosion.**

L’herbier de posidonie, en séquestrant à long terme du carbone dans sa matte, contribue à atténuer les effets du réchauffement climatique et des rejets anthropiques de CO2. Environ 27 % du carbone total fixé par la posidonie pénètre dans la voie sédimentaire conduisant à la formation, au fil des millénaires, de dépôts hautement organiques, riches en carbone réfractaire. On estime que la quantité de ce carbone stocké à l’échelle méditerranéenne, représenterait 11 à 42 % des émissions de CO2 produites par les pays riverains depuis le début de la révolution industrielle. On comprend donc que la destruction de la matte (par les ancrages, le chalutage en particulier) renverra le carbone stocké pendant des millénaires dans l’environnement sous forme de dioxyde de carbone, ce qui accélérera le changement climatique de la même manière que les combustibles fossiles. La plus grande valeur de l’écosystème de posidonie, dans le contexte de l’atténuation du changement climatique mondial, est liée à ce vaste stock de carbone à long terme accumulé au cours des millénaires, et par conséquent, des efforts doivent être concentrés sur la préservation des herbiers pour conserver ce réservoir intact.***

Vue aérienne sur le récif, à Figari, Corse.

Quels étaient les objectifs du projet de recherche CANOPé qui s’est achevé en novembre 2020 ?

CANOPé est un projet de recherche pluridisciplinaire sur les récifs de posidonie, qui sont des formations bioconstruites de posidonie, analogues aux récifs coralliens. Il s’agit de structures morphologiques particulières des herbiers de posidonie, considérées comme de véritables monuments patrimoniaux naturels. Nous disposions jusqu’alors de peu d’informations sur leur répartition, leurs fonctions écologiques (rôles d’abri, de nurserie) et leur rôle dans les interactions hydrodynamiques (protection contre l’érosion côtière). Le projet CANOPé a permis de faire un point sur ces questions. Soixante-quinze formations récifales ont ainsi pu être identifiées en Méditerranée française par le passé et aujourd’hui, dont 13 ont été détruites essentiellement par des aménagements côtiers (remblais, plages artificielles). De nouveaux récifs et atolls de posidonie ont été répertoriés grâce à CANOPé, ce qui porte le nombre de formations récifales aujourd’hui présentes sur nos côtes à 62 (18 sur le continent et 44 en Corse). Leur rôle de nurserie a été évalué avec une meilleure compréhension de l’utilisation des différentes parties du récif (lagon, front récifal, pente externe) en fonction des espèces et des saisons. Le rôle de barrière naturelle du littoral contre les vagues et les houles a pu être caractérisé. Ces récifs sont situés près du bord dans des zones sollicitées par les activités humaines. Les pressions anthropiques et naturelles qui s’y exercent peuvent être localement fortes. Le projet CANOPé apporte des éléments de connaissance sur la nature, l’intensité et les impacts des pressions sur les récifs de posidonie. Des mesures d’action adaptées et pertinentes pourront être mise en place par les instances publiques.  La conservation de ce patrimoine naturel unique doit faire l’objet d’une attention particulière dans le contexte du changement climatique, où ces formations apparaissent particulièrement vulnérables tant au niveau de leur résilience que de leurs fonctionnalités.

Récif de Sant’Amanza, Corse.

*Références :

Boudouresque C.F., Verlaque M., 2012. An overview of species introduction and invasion processes in marine and coastal lagoon habitats. Cahiers de Biologie Marine, 53 (3) : 309-317.

Boudouresque C.F., Bernard G., Pergent G., Shili A., Verlaque M., 2009. Regression of Mediterranean Seagrasses caused by natural processes and anthropogenic disturbances and stress: a critical review. Botanica Marina, 52 : 395-418.

Collina-Girard J., 2003. La transgression finiglaciaire, l’archéologie et les textes (exemple de la grotte Cosquer et du mythe de l’Atlantide). In: Human records of recent geological evolution in the Mediterranean basin – historical and archeological evidence. CIESM Workshop monographs 24, CIESM publ., Monaco : 63-70.

IPCC, 2019. Technical Summary [Pörtner H.-O., Roberts D.C., Masson-Delmotte V., Zhai P., Poloczanska E., Mintenbeck K., Tignor M., Alegría A., Nicolai M., Okem A., Petzold J., Rama B., Weyer N.M. (eds.)]. In: IPCC Special Report on the Ocean and Cryosphere in a Changing Climate [Pörtner H.- O., Roberts D.C., Masson-Delmotte V., Zhai P., Tignor M., Poloczanska E., Mintenbeck K., Alegría A., Nicolai M., Okem A., Petzold J., Rama B., Weyer N.M. (eds.)]. In press.

Vacchi M., Montefalcone M., Bianchi C.N., Morri C., Ferrari M., 2010. The influence of coastal dynamics on the upper limit of the Posidonia oceanica meadow. Marine Ecology – an Evolutionary Perspective, 31 (4) : 546-554.

**Références :

Boudouresque C.F., Bernard G., Bonhomme P., Charbonnel E., Diviacco G., Meinesz A., Pergent G., Pergent-Martini C., Ruitton S., Tunesi L., 2006. Préservation et conservation des herbiers à Posidonia oceanica. Ramoge publ., Monaco, 1-200.

Vacchi M., Montefalcone M., Schiaffino C. F., Parravicini V., Bianchi C. N., Morri C., Ferrari M., 2014. Towards a predictive model to assess the natural position of the Posidonia oceanica seagrass meadows upper limit. Marine Pollution Bulletin, 83 (2) : 458-466.

***Références :

Pergent G., Bazairi H., Bianchi C.N., Boudouresque C.F., Buia M.C., Calvo S., Clabaut P., Harmelin-Vivien M., Mateo M.A., Montefalcone M., Morri C., Orfanidis S., Pergent – Martini C., Semroud R., Serrano O., Thibaut T., Tomasello T., Verlaque M., 2014. Climate change and Mediterranean seagrass meadows: a synopsis for environmental managers. Mediterranean Marine Science, 15 (2) : 462-473.

Changement climatique : associer atténuation et adaptation

5 ans après la signature de l’Accord de Paris, et alors que les regards se tournent maintenant vers la COP26, qui devrait se tenir à Glasgow en novembre 2021, la lutte contre le changement climatique doit plus que jamais s’appuyer sur deux stratégies parallèles.

Atténuer le changement climatique

L’atténuation, « mitigation » pour les anglo-saxons,se concentre sur les causes du changement climatique, c’est à dire sur les mesures à prendre pour limiter l’émission de gaz à effet de serre, et parvenir à séquestrer le dioxyde de carbone produit par nos activités humaines. Le but est de parvenir à juguler l’augmentation des températures, pour rester dans une fourchette « acceptable », à long terme et à l’échelle mondiale.

En France, par exemple, on estime que près de 80% des émissions de gaz à effet de serre proviennent de la consommation d’énergie fossile : les actions à mener concernent donc la réduction de nos consommations, soit en réduisant nos besoins en énergie, soit en augmentant la production des énergies renouvelables.

S’adapter au changement climatique

il s’agit de parvenir à s’adapter à ses conséquences. Un volet où les solutions se mettent en place à une échelle plus locale. La France, en 2015, a ainsi mis en place son deuxième Plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC-2), basé sur une hausse de température de +1,5 à 2 °C au niveau mondial. Il s’agit cette fois de mener des actions pour la sécurité des biens et des personnes, de s’attacher à la bonne santé de nos écosystèmes, en s’appuyant notamment sur des solutions fondées sur la nature. Il peut s’agir, par exemple, de protéger une zone littorale pour qu’elle puisse pleinement remplir son rôle de rempart naturel face à l’augmentation du niveau des eaux. Il peut aussi s’agir de déplacer certaines activités, afin qu’elles ne se trouvent pas menacées par une modification du trait de côte.

Aboutir à une synergie entre les deux

Nombre d’actions menées concernent ces deux stratégies, et leurs effets s’entrecroisent : par exemple, replanter une mangrove permet à la fois d’augmenter la séquestration de carbone et de protéger la côte. Ces actions doivent donc être menées ensemble, en gardant à l’esprit qu’il est plus que temps d’agir : comme l’expliquait déjà en 2007 un rapport du GIEC, « l’adaptation permet de faire efficacement face aux effets antérieurs du changement climatique, cependant, à mesure que ce dernier s’intensifie, les possibilités d’appliquer avec succès les stratégies d’adaptation s’amenuisent, tandis que leurs coûts augmentent ».

Accord de Paris : cinquième anniversaire !

Cinq ans après la signature de l’Accord de Paris sur le climat (COP 21), son respect est plus que jamais lié à notre futur. Un tournant majeur a été pris en 2015 et les COP doivent rester, même si les objectifs sont difficiles à atteindre, une véritable feuille de route pour la planète et les océans. Rien n’est perdu !

Un long chemin a déjà été parcouru. En 1992, un Sommet historique se tient à Rio au Brésil : pour la première fois, les Etats prennent conscience de la menace du changement climatique et des destructions environnementales qui s’accélèrent. Ce Sommet de la Terre débouche sur la création d’un cadre d’action de lutte contre le réchauffement climatique, la Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC). Deux autres conventions sont alors adoptées pour protéger l’environnement : la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification (CNULD), pour prévenir l’avancée des déserts, et la Convention sur la diversité biologique (CDB).

À partir de ce moment-là, les pays signataires se réunissent chaque année lors des COP, « Conference of Parties », pour définir ensemble des objectifs et prendre des mesures concrètes pour les atteindre.

Porter la voix des océans au sein des négociations

En 2015, des voix s’élèvent pour intégrer enfin les océans à la table des négociations, à travers notamment la création de la Plateforme Océan et Climat dont l’Institut est membre fondateur, en amont de la COP21. L’Océan, les scientifiques montent alors au créneau pour l’expliquer aux décideurs, absorbe 30% des gaz à effet de serre émis par l’homme, 90% de l’excès de chaleur causé par l’homme et produit 50% de l’oxygène sur Terre. Régulateur indispensable de notre climat, il influence la météo, le cycle des pluies et les cyclones. Mais il est aussi particulièrement menacé par le changement climatique, qui le réchauffe et l’acidifie, fait monter le niveau de la mer, et met en péril les écosystèmes littoraux et marins.

La COP 21, un tournant majeur

La COP21, qui débouchera sur la signature de l’Accord de Paris, marque un tournant majeur : d’une part, les Etats s’accordent à trouver un objectif commun, une feuille de route pour les années à venir qui suppose de ne pas dépasser une élévation de la température mondiale de 2°C, voire même de parvenir à la limiter à 1,5°C, en réduisant notamment les gaz à effet de serre. D’autre part, et pour la toute première fois, l’Océan en tant qu’écosystème majeur est réellement pris en compte dans les discussions climatiques internationales.

Cinq ans plus tard, le chemin est difficile. Mais à tous les niveaux, des actions concrètes sont néanmoins menées pour conserver le cap. Ce n’est certainement pas le moment de relâcher nos efforts, que l’on soit décideur ou simple citoyen : chacun, à son niveau, peut faire pencher la balance dans la bonne direction.

Le point sur la grande nacre de Méditerranée

Comme nous le faisons régulièrement depuis le début de l’épizootie qui touche Pinna nobilis, le Pr Nardo Vicente fait le point sur les perspectives d’avenir de l’espèce, des poches de résistance aux espoirs de développement larvaire.

Le constat est sans appel : actuellement, les seules populations saines en France se rencontrent dans les lagunes, par exemple dans l’étang de Thau, où de récentes études* montrent que les nacres sont en bonne santé, ou dans les étangs de Diana et d’Urbino en Corse, et en certains milieux littoraux sous l’influence des eaux du Rhône. « En milieu ouvert, confirme Nardo Vicente, seuls quelques individus isolés nous ont été signalés, notamment à Port-Cros où trois nacres âgées de 2 à 3 ans ont été observées et marquées au mois de septembre. C’est également le cas aux Embiez, ou en d’autres lieux où l’on en trouve une ou deux toujours vivantes, là où elles étaient autrefois extrêmement nombreuses. » Lors d’une plongée effectuée ce vendredi 13 novembre à Port-Cros, nouvelle plus positive, une scientifique du MIO  a observé huit nacres vivantes. Mais rien ne permet d’assurer que ces nacres isolées, à moyen terme, survivront au parasite.

Des prélèvements pour sauver l’espèce

En France, mais aussi en Espagne, des prélèvements ont été effectués pour tenter d’isoler des individus sains. Quelque 200 nacres, prélevées dans l’étang de Thau par l’équipe du CRIOBE (Centre de Recherches Insulaires et Observatoire de l’Environnement) de Perpignan, ont ainsi été récemment « mises à l’abri » en aquarium. José Rafael Garcia March, Directeur de l’IMEDMAR de Calpe en Espagne, ancien élève de Nardo Vicente, a lui aussi prélevé un certain nombre d’individus depuis le début de la parasitose. Le but premier est de conserver des nacres en bonne santé jusqu’à la fin de la crise parasitaire, mais il faut aller plus loin. D’une part en obtenant la reproduction de ces individus, une technique aujourd’hui maîtrisée (thèse de Béatrice de Gauléjac sous la direction du Pr Vicente en 1993), « mais aussi, précise Nardo Vicente, en obtenant le développement larvaire ; nous y sommes parvenus en 2014, Jusqu’à la larve fixée (Thèse de Sergio Trigos réalisée à l’IOPR sous la direction du Pr Vicente et présentée en 2017 à l’Université Catholique de Valencia).  Les chercheurs du   CRIOBE, entreprennent actuellement les mêmes expériences.

Envisager des réimplantations

« Si l’on parvient à obtenir de jeunes individus, explique Nardo Vicente, il faut ensuite les faire grandir en milieu contrôlé pendant au moins un an avant de les réintroduire dans le milieu, comme nous l’avons déjà fait dans les laboratoires de l’Institut depuis la fin des années 90. Mais la mortalité juvénile est importante. » La réimplantation de ces juvéniles, une fois l’épizootie terminée, pourrait constituer une solution pour reconstituer les populations. C’est en tout cas l’une des pistes évoquée notamment par l’UICN, qui, rappelons le, a inscrit l’espèce sur sa liste rouge des espèces menacées, et l’a classée « en danger critique d’extinction ».

Un renouvellement larvaire limité

« Pour l’instant, rappelle Nardo Vicente, le renouvellement larvaire ne peut avoir lieu que dans les étangs littoraux et les étangs corses (Diana, Urbino) où les populations échappent à l’épizootie et se maintiennent. Nous développons d’ailleurs un programme dans ces étangs avec le soutien de l’OEC (Office de l’environnement de la Corse). » Et lorsque l’épizootie sera terminée, c’est sans doute plutôt à partir de ces populations que l’on pourra imaginer un essaimage vers le milieu ouvert. On peut également espérer que des populations résiduelles parviennent à développer une forme de résistance au virus. Mais rien pour l’instant ne permet d’imaginer à quelle échéance.

Photo Mathieu Foulquié, étang de Thau.

Nardo VICENTE- La Grande nacre de Méditerranée Pinna nobilis. Un coquillage bivalve plein de noblesse. Sciences Technologies Santé. Ed.Presses Universitaires de Provence (2020).

*Inventaire et état de santé des populations de Pinna nobilis (L.1758) dans l’étang de Thau (Hérault, France), 2020. Mathieu Foulquié, Renaud Dupuy de la Grandrive, Nicolas Dalias et Nardo Vicente.

Retrouvez l’article complet sur le site de Marine Life

Patricia Ricard nommée membre du Comité de mission de Citéo

Citéo devient « société à mission » et Patricia Ricard est nommée membre du Comité de mission, aux côtés de 3 autres personnalités expertes. Un label attribué à l’entreprise pour son engagement à préserver la planète et ses ressources, dans l’intérêt général.

Nous connaissons tous la société Citeo sans le savoir : lorsque nous trions, c’est elle qui recycle ! Créée par les entreprises du secteur de la grande consommation et de la distribution pour réduire l’impact environnemental de leurs emballages et papiers, elle leur propose des solutions de réduction, de réemploi, de tri et de recyclage. Quelque 28000 entreprises font aujourd’hui appel à ses services.

Qu’est-ce qu’une société à mission ?

Le terme de « sociétés à mission » intègre une notion d’intérêt général, qui doit être social ou environnemental, et s’adresse à la fois aux entreprises et aux citoyens, en métropole et en outre-mer. Dans le cas de Cieo, il s’agit d’ancrer la consommation durable, l’éco-conception et le recyclage dans nos habitudes quotidiennes, « pour répondre à l’urgence écologique et accélérer les transformations qui s’imposent », afin de « préserver notre planète, ses ressources, la biodiversité et le climat ». 70% des emballages ménagers et 57,5 % des papiers sont ainsi recyclés grâce au geste de tri des Français devenu premier geste éco-citoyen. L’entreprise, dans cette dynamique, se définit elle-même comme un « accélérateur de l’économie circulaire ». 

Cinq objectifs sociaux et environnementaux

Réduire l’impact environnemental des produits des clients de Citeo, en ancrant l’économie circulaire et l’éco-conception dans leurs pratiques et leurs stratégies ;

Créer les conditions pour construire les solutions d’aujourd’hui et de demain qui conjuguent performances environnementale et économique ;

Donner les clés aux consommateurs pour réduire l’impact environnemental de leur consommation ;

Co-construire et promouvoir les solutions et les positions de Citeo, de l’échelle locale à l’international ;

Cultiver l’engagement des équipes de Citeo dans le cadre de sa mission.

Un collège de quatre « personnalités qualifiées »

Patricia Ricard, nommée au sein du comité de mission en tant que présidente de l’Institut, fait partie des quatre membres choisis parmi des « personnalités qualifiées ». Elle siège aux côtés de Monsieur Carlos MORENO, Professeur des Universités, spécialiste de la Smart City, de Madame Shu ZHANG, CEO de Pandobac, de Monsieur Philippe MOATI, Professeur des Universités, Cofondateur de l’Observatoire société et consommation (Obsoco).

Le comité de mission est complété par des représentants des clients de la société, mais aussi d’un opérateur de mise en oeuvre du recyclage, d’une association, d’un élu, et d’un salarié de l’entreprise. Il aura la charge d’assurer le suivi de la nouvelle raison d’être de l’entreprise.

Lien vers le site de Citeo

L’aquarium ferme à nouveau ses portes

L’aquarium méditerranéen du fort Saint-Pierre, suite aux nouvelles mesures de confinement, est contrait de fermer ses portes. Il faudra patienter quelques semaines pour retrouver l’ensemble de nos pensionnaires.

Mouillages : mieux protéger les herbiers en Méditerranée

Une nouvelle réglementation pour le mouillage des bateaux de plaisance, dont le cadre général avait été fixé par la préfecture maritime en juin 2019, entre en vigueur en septembre. Son but : préserver les herbiers de posidonie.

En dix ans, on estime que le nombre de mouillages a augmenté de 450 % pour les navires mesurant entre 24 et 45 mètres. Or, les ancres de ces bateaux occasionnent des dommages irreversibles sur la posidonie. « Après une importante phase de concertation afin de définir les zones de mouillages concernées dans chaque territoire de la mer, des commissions locales sont en cours, précise le commissaire général Thierry Duchesne, adjoint du préfet maritime de la Méditerranée, et déboucheront à l’automne sur une quarantaine d’arrêtés locaux spécifiant les zones autorisées au mouillage et celles qui ne le sont plus, sachant que tout le littoral méditerranéen a vocation à être couvert. » Le but est de parvenir à concilier plaisance et sauvegarde de l’environnement :  la posidonie est une espèce protégée depuis 1988, et les herbiers assurent de nombreuses fonctionnalités : rôle de nurserie pour une multitude d’espèces, oxygénation des fonds marins, lutte contre l’érosion,…

Privilégier l’aménagement de zones de mouillage sur bouées

Si les grosses unités sont particulièrement concernées, le dispositif doit aussi englober les petits bateaux et la mise en place de zones de mouillage sur bouées, pour les bateaux de moins de trente mètres, est un élément important des mesures de préservation. Plusieurs communes sont déjà équipées, Le Rayol-Canadel, le Lavandou, Sanary-sur-Mer,  Port-Cros. Un projet est également en cours à La Ciotat. A titre d’exemple, dans la passe de Bagaud, située dans le Parc national de Port-Cros, le mouillage avait jusqu’à présent un impact très important sur les espèces benthiques (non mobiles) et les herbiers de posidonie, et est donc désormais interdit toute l’année sur une zone de 176 hectares. 68 bouées d’amarrage ont été installées au printemps, une bonne partie étant réservée aux navires de moins de dix mètres, et sont mises à disposition jusqu’au 15 octobre. Un protocole de suivi sur 15 ans est en outre programmé pour analyser les effets sur l’écosystème et l’impact sur le redéploiement du mouillage autour des îles d’Or.

Mieux informer les plaisanciers

Une fois encore, la sensibilisation et l’information doivent elles aussi être au cœur du dispositif, qu’il s’agisse de grosses unités ou de navires plus modestes. La diffusion de l’application Donia (site de l’application), lancée en 2013 en collaboration avec l’Agence de l’eau, développée et gérée par Andromède Océanologie sera ainsi une priorité. Elle permet à tout plaisancier de localiser son bateau avant le mouillage afin d’éviter de jeter l’ancre sur des herbiers de posidonie et bénéficie de nombreuses fonctionnalités : alarmes en cas de dérapage, outil communautaire de renseignements sur l’état des fonds marins, cartes à l’échelle de toute la Méditerranée française… Gratuite, elle améliore les comportements : 70 % de ses utilisateurs privilégient des zones de mouillage sans herbiers.

Source : Agence de l’eau Rhône-Méditerranée-Corse

Etang de Thau : les nacres sont en bonne santé

Face à l’épizootie qui touche la grande nacre depuis 2016, plusieurs lagunes méditerranéennes semblent servir de refuge à l’espèce : une étude menée il y a quelques semaines dans l’étang de Thau confirme la bonne santé des coquillages.

Depuis 2016, la grande nacre Pinna nobilis (L.1758), espèce endémique de Méditerranée, est victime d’une épizootie (parasitose liée à un Haplosporidium), généralisée à l’ensemble du bassin méditerranéen. Protégée au niveau européen depuis 1992 (directive 92/43/CEE), l’espèce a récemment été reconnue et classée « en danger critique d’extinction » sur la liste rouge mondiale des espèces menacées de l’UICN.

Mais il semblerait, comme une équipe de chercheurs de l’Institut l’avait déjà observé dans l’étang de Diana en Corse il y a quelques mois, que les lagunes constituent des zones refuges, dans lesquelles les populations ne sont pas impactées par le parasite.

Une population suivie depuis de nombreuses années

En Occitanie, les premiers cas de mortalité ont été signalés en 2018, dans le secteur de Banyuls-sur-Mer, avant que l’épizootie ne s’étende. Une nouvelle étude, menée dans l’étang de Thau par Mathieu Foulquié, Renaud Dupuy de la Grandrive, Nicolas Dalias et Nardo Vicente, semble confirmer l’hypothèse. Les chercheurs ont choisi de mener leur étude sur des sites où les grandes nacres sont suivies depuis plusieurs années, ce qui permet d’avoir des éléments de comparaison concrets. Des campagnes d’observation ont donc été réalisées en mai et en juin 2020 au sein des populations déjà recensées.

Nacre adulte recouverte d’oursins. Ph. M. Foulquié

Ces nouvelles investigations montrent que les populations sont en bonne santé, avec une mortalité réduite qui semble être essentiellement naturelle, et qu’elles continuent à se renouveler régulièrement.

Inventaire et état de santé des populations de Pinna nobilis (L.1758) dans l’étang de Thau (Hérault, France), 2020. Mathieu Foulquié, Renaud Dupuy de la Grandrive, Nicolas Dalias et Nardo Vicente.

Retrouvez l’article complet sur le site de Marine Life

En haut, nacre juvénile dans un herbier de zostères. Ph. M. Foulquié

Congrès de l’UICN reporté : la nouvelle date n’est pas encore fixée

Le Congrès mondial de l’UICN, initialement prévu en juin, est reporté pour des raisons sanitaires. Il rassemble, tous les quatre ans, leaders et décideurs issus de gouvernements, de la société civile, d’entreprises et du monde de la recherche. Le but est de définir objectifs, priorités et moyens d’action en matière de conservation des espaces naturels et de la biodiversité. Pour la première fois, l’édition 2020 est ouverte au grand public. 

Organisé par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), le Ministère de la transition écologique et l’Agence France biodiversité, la manifestation devrait accueillir plus de 10000 congressistes. « Le Forum, annoncent les organisateurs, plaque tournante de débat public, mettra l’accent sur la démonstration des meilleures pratiques et des innovations en matière de conservation de la nature, l’établissement de nouveaux partenariats et la définition d’une feuille de route pour l’action ».

6 thèmes de travail

Le congrès doit s’articuler autour de six grands thèmes de travail, qui couvrent les enjeux majeurs auxquels nous devons faire face : gérer les paysages et les territoires pour la nature et les humains ; conserver l’eau douce pour préserver la vie ; restaurer la santé des océans ; accélérer l’atténuation et l’adaptation pour faire face aux dérèglements climatiques ; soutenir les droits et assurer une gouvernance efficace et équitable ; optimiser les systèmes économiques et financiers pour la durabilité ; enfin, faire progresser le savoir, l’apprentissage, l’innovation et la technologie, dans un souci de développement durable.

Des Espaces Générations Nature ouverts au public

Pour la première fois depuis sa création en 1948, la prochaine édition du congrès devrait être ouverte au grand public, et les organisateurs attendent plus de 100 000 personnes. Des espaces d’exposition, répartis en « villages », proposeront à chacun de découvrir les thèmes abordés au cours du congrès. Ces Espaces Générations Nature permettront aux visiteurs d’être sensibilisés aux enjeux de la biodiversité, en participant notamment à des activités ludiques en faveur de sa préservation. Le but est aussi d’être une véritable vitrine des actions menées, de façon concrète, par les associations citoyennes, mais aussi les collectivités territoriales, et les entreprises. 

France et UICN, des liens privilégiés

Rappelons que le patrimoine exceptionnel de la France, membre fondateur de l’UICN, lui donne sans doute une place particulière, et une responsabilité, dans la préservation de la biodiversité : notre métropole abrite 57 % des types d’habitats naturels identifiés comme prioritaires au niveau européen et 40 % de la flore d’Europe ; nos 54 parcs naturels régionaux et 10 parcs nationaux, dont 3 en outre-mer, offrent une combinaison d’espaces terrestres et maritimes exceptionnels. La France possède par ailleurs, notamment grâce à ses territoires d’outre-mer, le second domaine maritime mondial, 11 millions de km², où l’on trouve près de 10 % des récifs coralliens et 20 % des atolls de la planète, plus de 16000 espèces endémiques, et 5 « hotspots » de biodiversité : Méditerranée, Caraïbes, Océan Indien, Nouvelle-Calédonie, et Polynésie.

Lien vers le site de l’UICN

Lien vers le site du congrès

#congresUICN #biodiversité #Marseille #MTES #AFB #sensibilisation

Grandes nacres : un recensement porteur d’espoir dans l’étang de Diana, en Corse

Les chercheurs de l’Institut effectuaient il y a quelques mois une mission de recensement des grandes nacres dans l’étang littoral de Diana ; la population observée depuis 1990 reste en bonne santé !

Classée depuis la fin de l’année par l’UICN sur la liste des espèces en danger critique d’extinction, suite à l’épizootie qui touche depuis 3 ans tout le pourtour méditerranéen, les espoirs de survie de la grande nacre semblent bien se concentrer sur les milieux lagunaires et les étangs littoraux.

Des lieux où le mollusque bivalve résiste à l’épizootie

Lagunes et étangs littoraux, notamment au voisinage des grands fleuves comme le Rhône ou l’Ebre, apparaissent de plus en plus, au gré des observations, comme des poches de résistance où l’espèce se maintient en bonne santé : c’est le cas par exemple de l’étang de Thau sur la côte languedocienne, d’El Mar Menor en Espagne, ou en certains secteurs des Bouches de Kotor au Monténégro. En Corse, où la mortalité est presque totale, jusque dans la réserve de Scandola, il était donc important de savoir si les étangs littoraux pouvaient eux aussi servir de refuge à l’espèce. Le Pr Nardo Vicente, le Dr Sylvain Couvray et le Dr Rémy Simide ont donc effectué une mission de recensement dans l’étang littoral de Diana, sur la côte Est de l’Île, un site où les populations avaient déjà été étudiées en 1990.

Dans l’étang, une population dense et en bonne santé

Et les observations menées cette année le long des rives de l’étang révèlent une population dense et en bonne santé. Les densités sont de l’ordre de deux à trois individus au mètre carré, du même ordre de grandeur que celles relevées en 1990. Et parmi les nacres présentes, les chercheurs n’ont décelé aucun signe de mortalité suspecte et récente, ce qui renforce une nouvelle fois l’hypothèse de l’existence de foyers de résistance dans les étangs littoraux. « Il apparaît donc important, estiment les membres de la mission, d’amplifier les efforts d’investigation sur ces zones. En effet, la survie de ces individus est indispensable à la potentielle mise en place dans un avenir plus ou moins proche, de programmes de repeuplement ou de réensemencement naturel par la dispersion du flux larvaire en mer. »

Définir s’il s’agit d’un recrutement local ou d’origine marine

Reste à définir l’origine des larves qui maintiennent le dynamisme de cette population : « pour l’instant, conclut Nardo Vicente, on ne sait pas si l’apport en larves est d’origine marine, pouvant arriver par le grau, ou si le recrutement est local. »  Un suivi régulier au cours du temps, une nouvelle étude hydrodynamique des captages larvaires in situ et une étude  génétique des populations pourraient permettre de comprendre l’installation dans l’étang de Diana de populations aussi importantes de Pinna nobilis épargnées par l’épizootie.

Retrouvez la publication complète sur le site de Marine Life :

Présence de Pinna nobilis (L.1758) dans l’étang littoral de Diana (Corse). Rémy Simide 1, Sylvain Couvray 1, Nardo Vicente 1,2

1 – Institut océanographique Paul Ricard, île des Embiez, F 83140 Six-Fours-les-Plages

2 – Institut Méditerranéen de Biodiversité et d’Écologie marine et continentale (IMBE), Aix-Marseille Université, CNRS, IRD, Avignon Univ.

Image IOPR : nacre juvénile dans un herbier de zostères.

La grande nacre est en danger critique d’extinction

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La grande nacre, Pinna Nobilis, rejoint le groupe des espèces « en danger critique d’extinction » sur la liste rouge de l’IUCN. Un triste classement, conséquence directe de l’épizootie qui touche le plus grand mollusque bivalve de Méditerranée depuis plus de trois ans.

La mortalité massive des populations, rappelons-le, s’est tout d’abord manifestée en Espagne, fin 2016, dans la région d’Alicante et autour des Baléares, où l’épizootie a provoqué l’anéantissement de 80 à 100 % des individus. Au cours de l’été 2017, elle a progressé pour atteindre la côte catalane, puis le Golfe d’Ajaccio, la Réserve marine de Cerbère-Banyuls, et toutes les côtes de la Corse durant l’été 2018. Depuis, le phénomène n’a cessé de s’étendre sur tout le pourtour méditerranéen, et seules quelques populations isolées subsistent.

Une espèce endémique protégée depuis 1992

« Dans le passé, comme le précise l’IUCN, les principales menaces étaient très localisées et provenaient de la pêche illégale, de la perte d’habitat, de l’ancrage des bateaux, des espèces envahissantes… » Mais depuis sa mise en protection en 1992, la grande nacre avait retrouvé un niveau de population très satisfaisant, notamment dans les Aires Marines Protégées où l’on comptait des densités qui pouvaient aller jusqu’à une vingtaine d’individus sur 100 m2, comme par exemple dans la Réserve marine de Scandola. Elle doit aujourd’hui faire face à un redoutable parasite, Haplosporidium pinnae, « qui ne semble d’ailleurs pas s’attaquer à d’autres espèces, précise le Pr Nardo Vicente, comme Pinna rudis par exemple. »

Un parasite qui profite de la hausse des températures

Et son activité augmente lorsque la température de l’eau s’élève. Comme on l’a déjà constaté pour d’autres parasites et virus, il était peut-être en dormance. Il profiterait aujourd’hui de conditions plus favorables, dues au changement climatique global de la planète, et à l’augmentation de la température des eaux méditerranéennes : elles ne se refroidissent plus suffisamment en hiver et atteignent chaque été, parfois même dès la fin du printemps, des records de température, qui favorisent la progression et l’épanouissement du parasite. Concrètement, on ne peut donc pas l’empêcher de se propager, même si plusieurs laboratoires méditerranéens travaillent actuellement pour mieux connaître son fonctionnement.

L’espoir repose sur quelques populations résistantes

« Le rétablissement naturel des populations touchées, souligne le communiqué de l’IUCN, dépendra uniquement d’individus résistants et du recrutement. » Il est donc indispensable de maintenir une surveillance constante des populations, comme le fait l’Institut dans plusieurs Aires Marines Protégées, par exemple  la Réserve de Scandola et le Parc national de Port-Cros ; ou à travers le réseau de surveillance de la partie française des populations, de Monaco à Banyuls, animé et coordonné par le Pr Nardo Vicente : chercheurs, mais aussi clubs de plongée ou associations de sauvegarde de l’environnement continuent à l’enrichir de leurs observations.

« Étant donné que le rétablissement naturel des populations dépendra du recrutement, il est recommandé de surveiller les colonies de larves dans les sites touchés et non affectés au moyen de collecteurs de larves », précise également le communiqué. « Ce que nous faisons déjà, explique Nardo Vicente, en installant des collecteurs larvaires depuis 1996 en divers sites du littoral méditerranéens français (Port-Cros, Scandola, Parc marin de la Côte Bleue, Archipel des Embiez). Ces collecteurs permettent de mettre en évidence l’évolution de la biodiversité marine d’un site donné. »

Dans l’avenir, transplanter des individus ?

Parmi les pistes évoquées pour sauver la grande nacre de Méditerranée, l’organisation évoque également la transplantation d’individus, mais en soulignant le risque de déplacer des « porteurs sains » qui iraient à leur tour contaminer des populations jusque là épargnées. Autre piste, implanter « des juvéniles provenant de collecteurs de larves et d’élevage ex situ ».

Lien vers le programme PinnaSpot

Marine Life : la revue scientifique de l’Institut a quarante ans

Pour son 40e anniversaire, la revue scientifique de l’Institut océanographique Paul Ricard — http://marinelife-revue.fr— change de look.
À l’origine sous forme papier, la revue Vie marine a été créée en 1979 par le Pr. Nardo Vicente, responsable scientifique de cet institut, et actuel président du comité de rédaction. Elle était destinée à diffuser les communications des chercheurs du centre de recherche de l’île des Embiez.
Au fil du temps, Vie Marine a évolué en intégrant des textes de scientifiques extérieurs dans le respect des normes internationales, sous l’impulsion du Pr. Lucien Laubier, membre correspondant de l’Académie des sciences. Devenue Marine Life/Vie marine en 1992, la publication s’est attachée à continuer à répondre aux attentes des chercheurs qui souhaitent diffuser dans les meilleurs délais leurs informations. Depuis 2010, elle est consultable exclusivement sur internet.
Une fois acceptés par le comité de réaction, les articles sont immédiatement mis en ligne. En libre accès.
Rappelons que l’objet de la revue est la « connaissance et la gestion durable de la Méditerranée et de ses ressources vivantes ». Un outil précieux au service des scientifiques, alors que cette mer est au coeur de leurs préoccupations.

+ d’infos sur la revue. Comment publier ?

Assises de l’économie de la mer : rendez-vous de la communauté maritime française

Depuis maintenant 15 ans, la communauté maritime se réunit chaque année : pendant deux jours, les 3 et 4 décembre, dirigeants et représentants de petites, moyennes et grandes entreprises, mais aussi représentants de la haute administration et de la Défense, ingénieurs et chercheurs échangent autour des thèmes qui font l’actualité du secteur.

Débattre des thèmes qui font l’actualité et l’avenir du secteur

Les débats, menés sous forme de tables rondes, abordent des thèmes variés : « La Terre est bleue…vue de l’espace », « Comment les jeunes renouvellent-ils les métiers et les filières ? », « Énergies marines renouvelables : essor et acceptabilité », « Le maritime, levier du développement économique méditerranéen »… Patricia Ricard intervient dans le cadre de ce thème, en tant que cheffe de file de la délégation française du sommet des deux rives. Françoise Gaill, Vice-présidente de la Plateforme Océan et Climat, donne quant à elle le coup d’envoi de la manifestation, en tant que grand témoin.

En marge, des activités pour le grand public dans le département

Les Assises sont l’occasion pour le département de l’Hérault d’organiser un certain nombre de manifestations et visites gratuites, à destination du grand public. Elles coïncident avec la semaine de la mer, du 27 novembre au 6 décembre. Au programme, coulisses des ports départementaux et de la criée du Grau d’Agde, découverte du lido, visite de mas conchylicole, conférences et films sur les thématiques maritimes… 

Lien vers le site des activités proposées : 

http://www.herault.fr/actualite/le-departement-ouvre-les-portes-de-son-littoral

Fermeture exceptionnelle de l’aquarium du Fort Saint-Pierre

Attention, suite aux graves intempéries survenues le 23 octobre, des problèmes techniques empêchent pour l’instant l’accueil du public.

L’aquarium méditerranéen est donc fermé jusqu’à nouvel ordre.

Hommage : le Pr Patrice Francour nous a quittés

Le Pr Patrice Francour s’est éteint. Nous rendons hommage au chercheur, mais aussi à l’ami qu’il était.

« Comme tous ceux qui ont connu Patrice je suis très affecté par sa disparition prématurée.

Le sort s’est acharné sur lui ! Dans les année 80 il avait échappé à la mort lors d’une mission en Mauritanie où l’un de mes étudiants, qui se consacrait à la sauvegarde du Phoque moine,  accomplissait une mission avec  lui et trois autres collègues. Ils sautèrent sur une mine du Polisario et Patrice fut le seul survivant !
Ma première rencontre avec lui eut lieu à l’hôpital à Marseille où il se remettait d’une profonde blessure. 
Notre Amitié date de cette époque ! 
Avec courage, il avait surmonté cette épreuve, et accompli un parcours scientifique exemplaire, devenant l’un de nos meilleurs chercheur dans le domaine des sciences de la mer.
Il était apprécié de tous, pas uniquement pour son érudition et ses compétences, mais aussi pour ses qualités humaines, pour sa gentillesse et sa bonhomie.
C’était un immense bonheur de se retrouver lors de missions communes à la Réserve Naturelle de Scandola ou dans celle du larvotto à Monaco.
Lui, si jeune et si dynamique, nous est enlevé par cette sale maladie. Il a livré un combat avec dignité contre elle, mais cette fois il n’a pas eu le dessus ! C’est trop injuste !
Tous ceux qui l’ont connu et côtoyé ne l’oublieront jamais !

En cet instant mes pensées vont aussi vers Jacqueline que j’embrasse affectueusement. Elle saura nous rassembler afin de poursuivre son oeuvre!
Il me manque terriblement, comme il va manquer à toute la communauté des amoureux de notre chère Méditerranée. »

Nardo VICENTE
Professeur émérite à Aix-Marseille Université (IMBE)
Responsable Scientifique de l’Institut Océanographique Paul Ricard

 

Au centre, Patrice Francour, entouré notamment de Jean-Luc Bonnefont, Yvan Martin, Nardo Vicente, lors de la soutenance de thèse de Sylvain Couvray qui se tient à sa droite.

Co-directeur de l’UMR 7035 ECOSEAS (CNRS – Université Nice Sophia Antipolis), le Pr Francour entretenait des liens étroits avec l’Institut océanographique Paul Ricard, notamment en tant que membre du Conseil d’Administration du GEM, le Groupe d’Etude du Mérou qu’il avait rejoint peu après sa création. En 2007, c’est lui qui organisait le Deuxième Symposium consacré à l’espèce emblématique, à Nice. Depuis 2005, il faisait également partie du comité de rédaction de la revue Marine Life. Il était membre du jury lors de la soutenance de thèse du docteur Sylvain Couvray en 2014, consacrée aux peuplements d’oursins.
Ses principaux sujets de recherche, menés en Méditerranée, concernaient les populations de poissons des zones rocheuses, des récifs artificiels et des herbiers de posidonie, particulièrement dans les aires marines protégées. Il était à ce titre membre de nombreux comités scientifiques, comme celui de la Réserve naturelle de Scandola de 1990 à 2015, ou celui des réserves marines de Monaco dont il était président depuis 2016.
Il avait notamment développé des méthodes nouvelles de suivi in situ des peuplements
de poissons et des indicateurs de qualité écologique et mis en lumière la présence de plusieurs espèces nouvelles pour la France ou la Méditerranée, et d’espèces non indigènes en Méditerranée occidentale.
Il apportait également son expertise à de nombreux programmes internationaux, par exemple auprès de l’UICN.

 

Image en ouverture :

Patrice Francour lors du cinquantième anniversaire de l’Institut (©Magali Mak Photos).

La nouvelle Lettre est arrivée : Le carbone bleu, souffle de l’Océan…

L’Océan, dans le combat annoncé pour faire face aux changements climatiques, est un allié de taille. En absorbant une large part du carbone atmosphérique, il offre à la planète une chance supplémentaire de continuer à respirer.

Trois experts apportent leur éclairage sur le carbone bleu :
Laurent Bopp, Directeur de Recherche CNRS au Laboratoire de météorologie dynamique (LMD), Institut Pierre-Simon Laplace (IPSL), à Paris, nous explique quels sont les mécanismes qui donnent à nos océans cette capacité de stockage.
Dorothée Herr, Responsable du service Océans et changement climatique, Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), explique comment le carbone bleu peut être intégré dans les politiques internationales de lutte contre le changement climatique.
Enfin, Chloë Webster, Consultante scientifique en environnement marin, spécialiste de la Méditerranée, explique comment les AMP sont des outils clés de gestion dans la préservation de la biodiversité et l’une des réponses au changement climatique.

Océan, climat, biodiversité, l’équation vitale

Tout est lié. Et il faut à tout prix préserver l’équilibre fragile des interactions entre Océan, climat et biodiversité, comme le précise Patricia Ricard, présidente de l’Institut, dans l’éditorial. Préserver l’océan, c’est lui permettre de continuer à remplir cette fonction indispensable, être un souffle vital pour la planète. En protégeant ses habitats, nous parviendrons à maintenir la biodiversité, qui est à la source du… carbone bleu. Rien n’est perdu, nous avons encore des leviers d’action, mais il faut agir maintenant.

Bonne lecture !

Télécharger la Lettre

Se battre pour le climat : rapport du GIEC et Sommet Action Climat

Le Sommet Action Climat et la remise officielle du rapport Océan et cryosphère du GIEC, à quelques jours d’intervalle, marquent la nécessaire prise en main de notre destinée climatique : comme le rappelait Antonio Guterres, le secrétaire général des Nations unies, dans une tribune du quotidien Le Monde au printemps dernier, nous devons coûte que coûte « gagner la bataille du climat ».

Un Sommet Action Climat pour accélérer les prises de décision

Le Sommet Action Climat du 23 septembre, organisé par António Guterres, secrétaire général de l’ONU, se veut un accélérateur de la mise en œuvre de l’Accord de Paris sur le changement climatique. Certes, les pays signataires ont déjà élaboré des plans d’action, mais ils seront insuffisants pour limiter la hausse du réchauffement climatique à un niveau inférieur à 2°C. Face à l’urgence, António Guterres réclame aujourd’hui, de la part de tous, un effort supplémentaire et immédiat : « Seules des ambitions considérablement plus élevées, a-t-il dit, feront l’affaire. C’est la raison pour laquelle le Sommet ciblera les domaines qui se situent au cœur du problème, à savoir les secteurs qui génèrent le plus d’émissions et les domaines dans lesquels le développement de la résilience aura le plus grand impact. »
Le sommet, qui doit réunir membres de gouvernements, mais aussi décideurs des milieux financiers, et représentants de la société civile, doit permettre de mettre en place, à très court terme, des mesures dans le sens d’économies plus « propres », qui s’appuient sur la résilience des écosystèmes, et sur leur capacité à absorber les chocs liés aux changements climatiques.
Atteindre les objectifs définis par l’Accord de Paris n’est aujourd’hui plus une option, mais une nécessité.

Un rapport Océan et cryosphère qui pointe l’urgence de la situation

Ce rapport spécial du GIEC consacré à l’Océan et à la cryosphère (banquise, glaciers, calottes polaires et permafrost) met en lumière la même urgence. S’il ne sera officiellement remis que le 25 septembre à Monaco, une partie de son contenu a d’ores et déjà été dévoilé. Les conclusions des experts sont alarmantes. Elles évaluent à la fois les impacts des changements climatiques sur les écosystèmes océaniques, côtiers, polaires et montagnards, mais aussi leurs impacts sur les populations. On peut citer par exemple, parmi quelques chiffres, une hausse annoncée de 40 cm du niveau des océans d’ici à 2100, en raison de la fonte des glaciers et des calottes polaires, le déplacement de plus de 280 millions de personnes à travers le monde, mais aussi le dégel de la majeure partie du permafrost, qui libèrerait dans l’atmosphère une énorme quantité de carbone piégé dans les sols gelés…
Le tableau est peu réjouissant, accompagné sans doute d’une multiplication des épisodes d’inondation, de cyclones plus puissants, d’une augmentation de l’acidification des océans qui mettra de plus en plus en péril les écosystèmes marins…

L’heure n’est donc plus à la prise de conscience, mais aux actions immédiates, ciblées, et efficaces. A tous les niveaux.

Déclics de Saint-Cyr : le coup de cœur de l’Institut

Les 14 et 15 septembre, la compétition réunissait pour la vingt-quatrième fois des photographes passionnés de biologie marine. Comme chaque année, Patrick Lelong, membre du jury et ancien conservateur de l’aquarium des Embiez, a désigné le coup de cœur de l’Institut.

Il a choisi de récompenser un cliché de Sébastien Ameeuw, deux petites étoiles sur une feuille de posidonie, leur habitat de prédilection.

Peter Thomson : « L’océan est un tout »

A l’occasion de sa visite sur l’île des Embiez, Peter Thomson, Envoyé spécial de l’Organisation des Nations unies (ONU) pour les océans, répondait aux questions de Patricia Ricard : solutions fondées sur la nature, mécénat, innovation, il nous donne sa vision de la préservation du milieu océanique. Avec un message clair : « Nous n’avons qu’un seul océan, et il va nous falloir trouver des solutions communes. »

Après avoir passé le week-end à vous entretenir avec des scientifiques, des pêcheurs, avec quelles idées repartez-vous pour la protection de l’océan ?

Pour moi cette visite de l’Institut et le fait de rencontrer une palette de gens très différents, des pêcheurs aux scientifiques, a été très encourageant. Je pense que je repars avec le sentiment que les problèmes auxquels nous devons faire face sont probablement plus importants que ce que nous pensons, mais qu’au vu du grand nombre de personnes désormais impliquées, et des gens bien comme ceux avec lesquels nous avons parlé aujourd’hui, nous trouverons les solutions – par l’innovation et la mise en place de ces solutions à travers de bons principes scientifiques. Nous trouverons les solutions mais nous sommes désormais conscients de devoir faire face à un problème vraiment gigantesque.

Pensez-vous que le secteur privé devrait s’impliquer davantage dans le parrainage de la recherche ?

Je pense en fait que si le secteur privé pense vivre sur une planète où rien de tout ceci ne se produit, ils vont tous se retrouver comme Kodak et mettront la clé sous la porte dans un avenir très proche. Les entreprises qui survivront seront celles qui voient l’avenir comme nous nous le voyons, par le prisme de la science, et qui s’adaptent et décident de faire partie de la solution plutôt que de faire partie du problème.

Pensez-vous que le mécénat devrait être plus dynamique ?

Oui, je considère que pour le secteur privé ce n’est pas seulement une question de mécénat, qui bien sûr est un élément important, notamment pour la science, qui a besoin de soutien financier. Pour le secteur privé il s’agit aussi de changer les systèmes, d’anticiper en termes de systèmes de production et de répondre à la demande des consommateurs, car les consommateurs vont de plus en plus rejeter les produits qui n’ont pas un caractère durable ou qui sont mauvais pour la nature et donc mauvais pour nous.

A votre avis, les « solutions fondées sur la nature » sont-elles donc la solution pour faire face au changement climatique et protéger la biodiversité ?

Oui, et je pense que les partisans des solutions fondées sur la nature vont devoir dépasser leur domaine spécifique. Ce que je veux dire c’est que, pour ma part, auparavant je pensais bien sûr essentiellement aux mangroves et aux herbiers sous-marins. Mais désormais je réfléchis davantage en termes de micro-organismes des océans. Et après m’être entretenu avec les scientifiques aujourd’hui, je pense que lorsque nous parlons de solutions fondées sur la nature pour l’océan, nous devons penser à l’écosystème océanique dans son ensemble.

La mer Méditerranée est souvent considérée comme un océan modèle et comme un exemple de ce qui peut être fait ou de ce qu’il ne faut pas faire. Que pensez-vous de cette façon de voir ?

Vous savez, pour ce qui est de la Méditerranée, mon message serait : ne vous considérez pas comme un cas spécial. L’océan est un tout. Nous sommes tous connectés. Les effets qui s’exercent sur l’océan d’un côté de la planète vont affecter l’autre côté à un moment ou un autre, donc voyez cela comme un tout. Ne croyez pas que parce que les rivages méditerranéens sont très peuplés vous soyez différents et que les conditions qui sont les vôtres seront différentes. Non, nous n’avons qu’un seul océan, une planète et il va nous falloir trouver des solutions communes.

Propos recueillis par Patricia Ricard, Présidente de l’Institut océanographique Paul Ricard.

Retrouvez l’interview en images

L’Envoyé spécial de l’ONU pour les océans aux Embiez

Peter Thomson, Envoyé spécial de l’Organisation des Nations unies (ONU) pour les océans, était ce week-end l’invité de Patricia Ricard sur l’île des Embiez, lors de l’Assemblée générale de l’Institut.

Cette assemblée générale aura été pour lui l’occasion de découvrir certains enjeux environnementaux spécifiques à la Méditerranée.
A travers les travaux menés par les chercheurs de l’Institut, plusieurs thèmes ont été évoqués, tous au cœur des défis écologiques à relever pour la survie de l’Océan : restauration des habitats des petits fonds côtiers, solutions innovantes pour rendre l’aquaculture durable sans générer de pression supplémentaire sur les stocks halieutiques, détection de l’ADN environnemental pour une meilleure surveillance de la biodiversité…

De la restauration des habitats côtiers au recyclage des plastiques

D’autres intervenants, extérieurs, ont présenté différentes mesures de préservation : par exemple, Chloë Webster, jusqu’à peu responsable scientifique chez MedPAN et aujourd’hui consultante, est revenue sur l’importance de la mise en place d’Aires Marines Protégées, en insistant sur le fait que l’important n’est pas tant de multiplier les AMP, mais plutôt de les doter d’outils, et de financements, qui leur permettent vraiment de protéger leur territoire ; Christian Decugis, entre autres fonctions président de l’APAM (Association pour la Pêche et les Activités Maritimes), a lui insisté sur le rôle de « sentinelles de la mer » que remplissent les pêcheurs, et a rappelé que l’important pour préserver la ressource, est « la bonne utilisation des outils de pêche, même pour de tous petits bateaux ». Il a également rappelé que la préservation fonctionne, « comme en témoigne le thon rouge, dont la biomasse est revenue au niveau des années 50, grâce à des mesures d’interdiction de prélèvement pendant des années. » Marine Fidelle, d’Ecocéan, a présenté les techniques d’élevage de post-larves de poissons et la mise en place de biohuts qui permettent d’augmenter le taux de survie des juvéniles. Simon Bernard, de Plastic Odyssey, a rappelé que « nous ne pourrons pas nettoyer les océans », mais que nous pouvons réduire notre utilisation des plastiques et apprendre à les valoriser en les recyclant. Damien Leloup, a évoqué une mission menée par la Walter Munk Foundation for the Oceans dans l’Altaussee, un lac autrichien lui aussi concerné par la pollution. Enfin, Cécile Devillers, spécialiste de la RSE chez Ricard, a expliqué qu’une réelle prise de conscience se fait au sein des entreprises, du choix des matières premières à la fin de vie des objets produits, mais que l’on manque souvent encore de connaissances sur les solutions les plus judicieuses.

Peter Thomson, garant de la mise en œuvre de l’ODD 14

Autant d’interventions qui s’inscrivent directement dans le domaine de compétence de Peter Thomson. Son rôle, rappelons-le, est d’appuyer la mise en œuvre de l’ODD14, objectif de développement durable N°14, « vie aquatique », en travaillant avec tous les acteurs concernés : la société civile, les milieux scientifiques, le secteur privé et les autres parties prenantes.
Le but est notamment de continuer à faire vivre les quelque 1 400 engagements volontaires pris lors de la Conférence sur les océans, et de veiller à leur mise en œuvre. Ancien représentant permanent des îles Fidji auprès des Nations unies, le diplomate met aujourd’hui toute sa compétence et son énergie au service de la cause des océans. « Une respiration sur deux, déclarait-il il y a quelques mois, provient d’oxygène produit par l’0céan. Alors il est temps pour nous de faire des changements radicaux ».

(Ph. C. F-B)

Sommet des deux rives : une nouvelle ambition en Méditerranée

Les 23 et 24 juin, le Sommet des deux Rives réunissait à Marseille les représentants de la société civile du pourtour méditerranéen, et les ministres des Affaires étrangères du 5+5 (France, Portugal, Espagne, Italie, Malte, Mauritanie, Maroc, Algérie, Tunisie, Libye). Au terme du Sommet, des « Engagements pour une nouvelle ambition en Méditerranée » ont été signés.

«  On a toujours dit que la Méditerranée est un berceau des civilisations, et là je pense que nous pourrions donner naissance à une belle civilisation de réconciliation et de résilience. Ce sommet, a insisté Patricia Ricard, présidente de l’Institut et cheffe de file de la délégation française, permettra de créer une génération solidaire face aux enjeux de la région. »

Une mobilisation inédite de la société civile méditerranéenne
 
Cent personnalités issues de la société civile de la Méditerranée occidentale, rappelons le, constituaient le comité de pilotage du Sommet, présidé par Wided Bouchamaoui, Nobel de la Paix 2015. Elles ont été choisies à part égale par les dix États concernés, et un chef de file a été désigné pour chaque pays. Patricia Ricard, présidente de l’Institut océanographique Paul Ricard, est ainsi à la tête de la délégation française. Les 11 et 12 juin, ils se réunissaient à Tunis pour un exercice de synthèse appelé « l’Assemblée des Cent » au cours duquel ils ont appelé les chefs d’État et de gouvernement du Dialogue du 5+5 à prendre en compte leurs propositions d’actions concrètes. Car c’est bien le coeur du sommet : sélectionner et accompagner la réalisation de projets concrets, dans l’un des cinq domaines prioritaires identifiés lors des forums préparatoires.

Le résultat des cinq forums préparatoires

Ces cinq forums, en amont du Sommet de Marseille, ont eu lieu entre avril et juin, autour de plusieurs thèmes de travail :« Énergies » organisé par l’Algérie ; « Jeunesse, éducation, mobilité », organisé par Malte ; « Économie et compétitivité », organisé par le Maroc ; « Culture, médias, tourisme », organisé par la France Forum « Environnement et développement durable », organisé par l’Italie.

« Ce sommet des deux rives, a également déclaré Patricia Ricard, est une opportunité exceptionnelle pour faire de la Méditerranée un laboratoire. »

8 engagements pour l’avenir

1. Engagements pour une Méditerranée de la connaissance et de la mobilité
2. Engagements pour une Méditerranée durable
3. Engagements pour une Méditerranée pluriculturelle
4. Engagements pour une Méditerranée innovante, numérique et entrepreneuriale
5. Engagements pour une Méditerranée des villes et ancrée dans ses territoires
6. Nous sommes convaincus que les actions que nous suggérons de mener renforceront la paix et le développement dans notre région.
7. Engagement politique en faveur de l’Union pour la Méditerranée et de la Fondation Anna Lindh, qui demeurent des plateformes centrales pour renforcer le partenariat entre l’Union européenne et tous les pays du pourtour de la Méditerranée.
8. Nous sommes enfin convaincus qu’une communauté méditerranéenne solidaire, conviviale et mutuellement profitable est possible. Elle favorisera les apports réciproques. Elle nourrira les apports de la Méditerranée au monde.

Texte complet des engagements

Image France Diplomatie

Les mercredis de la mer : démarrage le 17 juillet

Retrouvez les conférences estivales proposées par l’Institut tout l’été, sur des thèmes variés, directement liés aux programmes de recherche ou à la protection de notre environnement marin. 

Programme

17 juillet : Aurélie VION, Institut océanographique Paul Ricard
« La biodiversité méditerranéenne »

24 juillet : Dr Rémy Simide, Institut océanographique Paul Ricard
« Aquaculture durable »

31 juillet : Charlie Hourcau, Archéologue sous-marin
« Quand l’archipel des Embiez était phocéen… »

7 août : Dr Robert BUNET, Institut océanographique Paul Ricard
« Quand la science s’inspire de la nature »

14 Août : Patrick LONGUEVILLE, Directeur du Port des Embiez
« Gestion environnementale des ports de plaisance »

21 août : Pr Nardo VICENTE, Délégué Général, Responsable Scientifique de l’Institut océanographique Paul Ricard
« Sauvegarde d’un géant de la mer : la grande nacre »

28 Août : Philippe Aublanc, Institut océanographique Paul Ricard
« L’hippocampe, un étrange poisson »

A 16h, au Fort Saint-Pierre
5€/Adulte, 2,50€/Enfant jusqu’à 11 ans, visite du musée aquarium comprise
Prévoir d’arriver 30 mn avant la conférence

Sommet des deux rives : Patricia Ricard chef de file de la France

Le Sommet des deux rives, Forum de la Méditerranée, se tiendra à Marseille, le 24 juin prochain. Son ambition est de relancer la dynamique de coopération en Méditerranée occidentale, en s’appuyant sur la société civile. Patricia Ricard, présidente de l’Institut, a été désignée comme chef de file de la délégation française.

Lancé à l’initiative du président de la République Emmanuel Macron, le Sommet des deux rives se définit comme « une mobilisation inédite de la société civile méditerranéenne. » Il réunit 10 États , 5 de la rive nord et 5 de la rive sud : pour le sud, la Mauritanie, le Maroc, l’Algérie, la Tunisie et la Libye ; pour le nord, le Portugal, l’Espagne, la France, l’Italie et Malte. L’Union européenne, l’Allemagne, mais aussi les organisations pan-méditerranéennes et les principales organisations économiques internationales présentes dans la région sont également associées.

Faire émerger des solutions concrètes

Le but est de faire émerger des solutions concrètes pour le développement durable de la région, sur le plan humain et économique. L’ensemble de ces réflexions et propositions d’initiatives sera partagé avec les chefs d’État et de gouvernement lors du Sommet à Marseille pour déterminer celles qui seront mises en œuvre de façon prioritaire.
Ces initiatives peuvent être totalement nouvelles, au stade de l’élaboration technique, ou déjà existantes mais méritant d’être relancées. Elles peuvent prendre la forme d’actions collectives, de projets concrets, de suggestions de politiques publiques communes, de concepts communs, d’institutions à créer, d’appellations méditerranéennes, de régulations, etc. Seul impératif, elles doivent avoir un caractère régional ou multilatéral.

« Les Cent » 

Cent personnalités issues de la société civile de la Méditerranée occidentale constituent le comité de pilotage du Sommet. Elles ont été choisies à part égale par les dix États concernés, et un chef de file a été désigné pour chaque pays. Patricia Ricard, présidente de l’Institut océanographique Paul Ricard, est ainsi à la tête de la délégation française. Tous se réuniront les 11 et 12 juin à Tunis pour un exercice de synthèse appelé « l’Assemblée des Cent » au cours duquel ils appelleront les chefs d’État et de gouvernement du Dialogue du 5+5 à prendre en compte leurs propositions d’actions concrètes.

Cinq forums préparatoires

En amont du Sommet de Marseille, cinq forums préparatoires ont lieu entre avril et juin : forum « Énergies » organisé par l’Algérie (Alger, 8 avril 2019), « Vers un partenariat renforcé au service d’une transition énergétique durable » ; forum « Jeunesse, éducation, mobilité », organisé par Malte (La Valette, 24 et 25 avril 2019), « The Mediterranean Generation : Malta’s Contribution to the Summit of the Two Shores »; forum « Économie et compétitivité », organisé par le Maroc (Rabat, 29 avril 2019), « Une meilleure intégration économique entre les deux rives, vers un espace partenarial de croissance et d’innovation partagées » ; forum « Culture, médias, tourisme », organisé par la France (Montpellier, 2 et 3 mai 2019), « Impulser une nouvelle dynamique culturelle en Méditerranée occidentale » ; Forum « Environnement et développement durable », organisé par l’Italie (Palerme, 15 et 16 mai 2019), « Économie bleue, économie verte, économie circulaire : propositions de partenariats pour un développement urbain côtier durable en Méditerranée occidentale »

Source : France Diplomatie

Les Entretiens de l’Institut océanographique Paul Ricard

Les Entretiens de l’Institut océanographique Paul Ricard présentent des expertises, un éclairage averti sur les grands enjeux actuels qui intéressent les acteurs environnementaux et chacun d’entre nous. Ils prennent la mesure du changement global en cours.

Le premier entretien — en lien avec le dossier de la Lettre d’information de l’Institut parue en 2018 —, est consacré à la gouvernance de l’Océan. Serge Ségura, ambassadeur de France chargé des océans, revient sur les failles actuelles de cette gouvernance.

One Planet Lab et One Planet Summit

Un laboratoire d’idées pour répondre aux défis du changement climatique.

La semaine dernière, Patricia Ricard participait au One Planet Summit de Nairobi, en tant que membre du laboratoire d’idées « One Planet Lab ». Le but de ces rencontres est d’accélérer la transition mondiale vers une économie bas-carbone.

Le One Planet Summit

Les coalitions du One Planet Summit se réunissaient le 14 mars 2019 à Nairobi, au Kénya, pour la troisième édition de la manifestation. La rencontre était centrée cette fois sur les initiatives en faveur de la protection de l’environnement et la transition sur le continent africain. En effet, alors que l’Afrique n’est responsable que de 4% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, 65% de la population africaine est considérée comme étant directement touchée par le changement climatique. Le Sommet rassemblait des dirigeants, des chefs d’entreprise et des personnalités de la jeunesse et de la société civile, venus présenter des réalisations concrètes et des initiatives novatrices, et susciter de nouveaux engagements.

Le One Planet Lab, un laboratoire d’idées

Le One Planet Lab a été officiellement créé le 26 septembre 2018, à New York, à l’occasion du deuxième One Planet Summit, et suite à l’appel lancé par Emmanuel Macron. Composé de 31 personnalités issues d’entreprises et d’institutions, il a pour mission d’alimenter les futures éditions du « One Planet Summit ». Véritable laboratoire d’idées, il réunit des personnalités influentes des mondes universitaire, associatif, des affaires ou encore des institutions financières internationales, reconnus pour leur expertise et leur détermination à agir en faveur de l’environnement.

Des actions concrètes

Le but de chaque One Planet Summit est en effet de réunir et de porter à grande échelle des actions concrètes pour répondre aux défis mondiaux liés au changement climatique, à la perte de biodiversité et au bien-être des sociétés. Un an après la première édition, une trentaine d’actions ont été lancées autour de 4 piliers : le climat, la mobilisation des financements, auxquels se sont ajoutés la protection des océans et de la biodiversité.

Source : https://www.ecologique-solidaire.gouv.fr/one-planet-lab-se-reunit-paris

Aquarium : découvrez les nouveaux horaires

La saison redémarre à l’aquarium du fort Saint-Pierre :  jusqu’au 30 avril, vous pourrez retrouver nos pensionnaires  du dimanche au vendredi de 10h à 12h30 et de 13h30 à 17h30, ainsi que le samedi de 13h30 à 17h30. En juillet et en août, l’aquarium sera ouvert tous les jours de 10h à 12h30 et de 13h30 à 17h30.

Que faire pour sauver la grande nacre ?

Il y a un an à peine, la réserve marine de Scandola abritait une population exceptionnelle de Pinna nobilis. La semaine dernière, le Pr Nardo Vicente n’a pu que constater la mort de toutes les nacres. Il fait un point sur la situation.

La situation est alarmante.

Nous rentrons d’une mission scientifique à la réserve naturelle de Scandola en Corse qui recélait, il y a seulement un an, une des plus fortes densités de ce magnifique coquillage bivalve, en Méditerranée occidentale.

Aujourd’hui tout est mort ! Une population que nous suivions depuis les années 1980 !
Partout les fonds sont jonchés de nacres mortes.
Et la parasitose arrive sur les côtes provençales.
Au mois de septembre les agents du Parc national des calanques on trouvé une nacre moribonde dans l’Anse du Mugel à La Ciotat. L’analyse s’est avérée positive à l’Haplosporidium. D’autres individus malades ont été observés en divers point du littoral provençal.
A Scandola, en plein mois d’octobre la température de l’eau était encore de 22°C à 40 m de profondeur. Il en est de même sur l’ensemble des côtes provençales.
 Il est à craindre que l’épizootie touche progressivement toutes les côtes méditerranéennes puisque des individus parasités sont signalés en divers points à Monaco, en Italie, à Malte, en Tunisie et en Grèce.

LES EAUX TROP CHAUDES FAVORISENT L’ACTIVITE DU PARASITE

L’activité du parasite responsable de la mort des coquillages est en effet exacerbée lorsque la température s’élève. Or les eaux de la Méditerranée se maintiennent à de hautes températures depuis le début de l’été. De la sorte on peut penser que le changement climatique global est en grande partie responsable de l’apparition de cette épidémie qui affecte le plus grand bivalve de Méditerranée. Et 
il est probable que l’accélération du processus de réchauffement des eaux de la Méditerranée affectera dans un avenir proche d’autres espèces. Des signaux se manifestent d’ailleurs dans ce sens depuis de nombreuses années : les opérations de captage larvaire que nous réalisons depuis les années 1990 dans les Aires marines protégées (Port-Cros, Scandola, Parc marin de la Côte Bleue) et autour de l’Archipel des Embiez, ont permis d’étudier la biodiversité marine de ces divers sites.

Grâce à ces captages, avec les jeunes nacres, de nombreuses autres espèces de divers groupes zoologiques (mollusques, crustacés, échinodermes, ascidies, poissons) se retrouvent dans les collecteurs larvaires. Et de 1996 à 2013 nous avons pu observer une érosion de la biodiversité des espèces de mollusques captées de 30%, et 70% de petites espèces d’invertébrés ont disparu.
Le phénomène ira en s’accélérant dans les années à venir si rien n’est fait pour ralentir le réchauffement de la planète.

Depuis l’hiver dernier, de nombreux laboratoires du pourtour méditerranéen exercent une veille constante sur les populations, et plusieurs centaines d’individus en bonne santé ont été prélevés et mis à l’abri, notamment en Espagne. La survie de l’espèce en dépendra peut-être.

A cela s’ajoutent des accidents maritimes comme celui que l’on vient de connaître au cap Corse, dont les conséquences pour le milieu vivant sont catastrophiques, de même que pour l’économie. A cause de navigateurs incompétents on en revient aux années 70 avec les accidents de tankers devenus tristement célèbres.
Et cependant, la pollution par hydrocarbures, c’est l’arbre qui cache la forêt…

Nardo VICENTE

Participaient à la mission : Sylvain Couvray, Rémy Simide, Aurélie Vion et Nardo Vicente.

Take Off, Take Ocean For Future : des étudiantes coréennes à l’Institut

Dans le cadre du programme d’échange scientifique mené avec la Korean Maritime and Ocean University de Busan en Corée, deux étudiantes ont été accueillies cet hiver sur l’île des Embiez : encadrées par le Dr Robert Bunet, So Im Cheon et Eunha Kim se sont consacrées à des aspects de la génétique d’organismes marins.

Pour la troisième année consécutive, le laboratoire de recherche de l’Institut ouvrait ses portes à des étudiants de la prestigieuse KMOU, Korean Maritime and Ocean University. Le but de ces échanges, entamés en 2016 à l’initiative de Patricia Ricard à travers le programme Take Ocean For Future, est notamment de créer une dynamique commune autour des grands enjeux à relever pour « notre » Méditerranée et tous les océans du monde. « Face au réchauffement climatique et aux menaces qui pèsent sur notre environnement, rappelle Patricia Ricard, la science et la recherche doivent aujourd’hui repousser leurs frontières disciplinaires, nationales et culturelles. »

De l’antifouling à l’aquaculture

En 2017, le Dr Jin-Woo Lee a fait résidence aux Embiez quelques semaines. Il a travaillé en collaboration avec le docteur Robert Bunet dans le cadre de la recherche sur les propriétés antifouling des organismes marins. Ensemble, ils ont testé différentes molécules antifouling afin de trouver une alternative aux peintures antisalissures des bateaux, qui sont pour le moment très polluantes et nocives pour l’environnement.
En 2018, le programme Take OFF a permis d’accueillir Bok Il Jang, jeune ingénieur en nutrition des animaux aquatiques. Au cours de son séjour il a travaillé sur l’alimentation des espèces en aquaculture, et sur des alternatives à l’utilisation des farines de poissons sauvages qui accentuent la surpêche (farines d’insectes, …).

Ces échanges ont vocation à se poursuivre et se renforcer, en incluant d’autres universités.,notamment dès que la nouvelle plateforme de recherche de l’Institut sera opérationnelle.

 

La nouvelle Lettre de l’Institut est arrivée ! Quelle gouvernance pour l’Océan ?

Des négociations sur la conservation et l’utilisation durable de la diversité biologique en haute mer ont lieu actuellement, au Siège de l’ONU à New York. A cette occasion, la Lettre de l’Institut dresse un état des lieux de la gouvernance de l’Océan et de ses enjeux.

L’objectif des négociations est primordial : il s’agit de mettre en place un texte juridiquement contraignant pour préserver la biodiversité en haute mer.

Malgré une multitude de conventions, la vie marine n’a jamais été aussi menacée : pollution, effondrement des stocks halieutiques, changement climatique, sont autant de dangers qui pèsent sur la planète bleue. La gouvernance de l’Océan doit aujourd’hui absolument permettre de concilier activité économique et préservation des écosystèmes et de la biodiversité.

Nous avons demandé à trois personnalités particulièrement impliquées dans la mise en place de cette gouvernance de nous apporter leur éclairage : S.A.S. Le Prince Albert II de Monaco, souverain qui depuis toujours apporte son soutien à la cause des océans, Serge Ségura, Ambassadeur de France chargé des océans ; et Julien Rochette, Directeur du Programme Océans et Zones Côtières de l’Institut pour le Développement Durable et les Relations Internationales (IDDRI).

De la haute mer aux aires marines protégées

S.A.S. Le Prince Albert II a reçu Patricia Ricard, notre présidente, au Palais à Monaco. Chef d’État engagé, il a notamment mis en valeur l’importance de la multiplication des aires marines protégées, l’un des moyens les plus efficaces pour garantir la survie des océans. Serge Ségura nous a reçus au ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, à Paris : il a redéfini avec nous les accords existants, les éléments qu’il faudra parvenir à compléter, et a insisté sur la nécessité d’adapter le cadre actuel. Julien Rochette, de son côté, nous a apporté son expertise technique et juridique sur l’assistance à apporter aux décideurs, que ce soit à l’échelle régionale ou internationale, pour mettre en place cette gouvernance. Il a également défini la place et le rôle des nouveaux acteurs de cette gouvernance.

Etat des lieux et perspectives

Et au-delà des éclairages apportés par nos interlocuteurs, nous avons également voulu enrichir la réflexion sur la gouvernance : comment la définir, à quoi sert-elle, et quels sont ses enjeux économiques, sociaux et environnementaux ?

Bonne lecture !

*La première session de la Conférence intergouvernementale sur un instrument international juridiquement contraignant au titre de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer (UNCLOS) sur la conservation et l’utilisation durable de la diversité biologique marine des zones situées au-delà des juridictions nationales (BBNJ) se tient du 4 au 17 septembre 2018 au siège des Nations unies à New York. Il s’agit avant tout de mettre en place le processus d’élaboration du projet de texte.

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Récifs coralliens : un enjeu pour l’humanité

Du 15 septembre au 9 novembre, la Galerie des fresques de Paris Gare de Lyon accueille à son tour l’exposition photographique d’Alexis Rosenfeld consacrée aux récifs coralliens. L’Institut est partenaire de la manifestation.

2018, année internationale des récifs coralliens

L’année internationale des récifs coralliens doit attirer l’attention de tous sur les menaces qui pèsent aujourd’hui sur ces écosystèmes exceptionnels : on estime que la moitié d’entre eux se trouvent aujourd’hui en situation critique, mis en danger par la pollution, la surpêche, les changements climatiques…alors qu’ils abritent 30% des espèces animales et végétales des océans.

Voir les récifs comme vous ne les avez jamais vus

Le photographe Alexis Rosenfeld, pour réaliser ces clichés, a utilisé une technique particulière qui donne vraiment l’impression de se trouver au coeur du paysage sous-marin, dans toute sa beauté et son foisonnement de vie. Il nous emmène plonger sur des sites exceptionnels, en Mer Rouge, et dans les océans Indien, Pacifique et Atlantique. Mais l’exposition, réalisée à quatre mains avec la journaliste Alexie Valois, ne se contente pas d’immerger le visiteur dans la beauté du monde corallien.

Images et immersion interactive

Au delà des photographies présentées, l’exposition permet également d’en apprendre davantage sur des écosystèmes menacés et indispensables à la survie de nos océans et de notre planète : en scandant des QR codes avec son Smartphone, le visiteur a accès à des textes et des interviews filmées, des reportages et des photos 360°…

 

Take Ocean For Future

Bok Il Jang, jeune ingénieur en nutrition des animaux aquatiques à la National Korea Maritime and Ocean University, vient de passer six semaines à l’Institut. Son séjour s’inscrit dans le cadre du programme Take OFF, Take Ocean For Future.

Programme SARL-LAB

Les chercheurs de l’Institut poursuivent leurs travaux sur le terrain : mise en place de biohuts, mais aussi suivis ichtyologiques et transplantation de cymodocées.

 

Programme Remora

France 3 Côte d’Azur consacre cette semaine un reportage au suivi scientifique des récifs artificiels immergés devant la station d’épuration Amphitria au Cap Sicié près de Toulon

Observation en mer d’une ponte de grande nacre !

Ce phénomène rarement observé en pleine eau a été vu et photographié par un plongeur de Villefranche-sur-Mer : une ponte massive sortant des valves entr’ouvertes du coquillage.

Le 30 août dernier, Jean-François Murtin, plongeur, a eu la chance d’assister à la ponte d’une grande nacre et de pouvoir photographier la scène, rarement observée. Sur les conseils du Dr Jean de Vaugelas du Laboratoire ECOMERS de l’Université de Nice qui intervient avec l’Institut dans le Réseau de veille écologique de la grande nacre, il nous a communiqué ses clichés exceptionnels.

On peut y observer une ponte massive sortant des valves entr’ouvertes du bivalve. De couleur rouge orangée, elle est constituée par l’enroulement d’un ruban gélatineux contenant les œufs (photo 1). Ce ruban va progressivement se désagréger à son arrivée dans l’eau, libérant ainsi les œufs (photo 2).

 

Ce phénomène avait été étudié par Sergio Trigos au cours de son travail de thèse à l’IOPR, en milieu contrôlé sous le hall d’aquaculture de l’Institut. Obtenant également l’émission du sperme par un autre individu, il procédait à la fécondation des œuf, et en obtenait le développement. C’est un des chapitres clefs de sa thèse soutenue au mois de Mars 2017 à l’Université catholique de Valencia.

Un bivalve hermaphrodite

Pour que la grande nacre de Méditerranée émette sa ponte, il faut qu’elle soit stimulée, soit par l’émission des spermatozoïde par un congénère en phase mâle à proximité de celui en phase femelle (rappelons que Pinna nobilis est un bivalve hermaphrodite), soit par chocs thermiques en milieu contrôlé.

C’est probablement ce qui s’est produit dans le cas de l’observation de Mr Murtin, qui s’est trouvé au bon endroit et au bon moment, avec une température assez élevée en cette fin du mois d’Août induisant la ponte.
Ne dit-on pas que « le hasard fait bien les choses » ? Mais il favorise les esprits préparés !

Pr Nardo Vicente, responsable scientifique de l’Institut océanographique Paul Ricard

 

 

 

Institut océanographique Paul Ricard
Île des Embiez - 83140 Six-Fours-les-Plages
Tél. +33 (0)4 94 34 02 49
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